Retranscription des premières minutes :
- Retrouvez la force de l'engagement avec AJP, épargne, retraite, assurance emprunteur, prévoyance, santé.
- Sud Radio, la force de l'engagement, 15h, 15h30, Muriel Reus.
- Bonjour à tous et à toutes, bienvenue dans la force de l'engagement, l'émission qui donne la parole à celles et ceux qui font bouger la société.
- Aujourd'hui, je reçois Rebecca Royer, avocate du droit de la famille et de droit pénal, spécialiste des violences conjugales.
- Mais avant de lui donner la parole, arrêtons-nous un instant sur cette question décisive et pourtant toujours niée, celle de la parole des enfants.
- S'engager pour la parole des enfants, c'est s'engager pour la vérité la plus fragile, la plus déroutante, parfois la plus subversive et pourtant la plus essentielle.
- Les enfants parlent, parfois par bribes, parfois en silence, parfois à la main.
- Avec une précision qui glace.
- La vraie question est, que faisons-nous de cette parole ? Trop souvent, la société doute, minimise.
- Trop souvent, les magistrats soupçonnent la manipulation.
- Trop souvent, la justice exige des preuves impossibles.
- Et ce refus de croire en cette parole est une violence supplémentaire.
- Ce déni de la parole des victimes n'est pas nouveau.
- Les femmes victimes de violences l'ont vécu pendant des décennies.
- On leur disait, où sont vos preuves ? Aujourd'hui, on reproduit les mêmes mécanismes avec les enfants.
- Sans traces, sans témoins.
- Leur parole est rejetée, suspectée, disqualifiée.
- Et à côté de ces enfants réduits au silence, il y a leurs mères, qui refusent de se taire, d'abandonner, de trahir leurs enfants.
- Des mères qui se battent pour que leurs enfants soient entendus, qui intentent des recours, qui osent dénoncer, qui dérangent, et qui, à leur tour, subissent la violence institutionnelle.
- On les accuse de manipulés, on les soupçonne d'aliénation parentale, on les poursuit pour non-présentation d'enfants.
- Certaines sont arrêtées, emprisonnées, traitées comme des criminels, alors qu'elles n'ont fait qu'agir par devoir, tentées de protéger leurs enfants.
- La loi Santiago, votée en 2024, permet de retirer l'autorité parentale à un parent condamné pour violence.
- C'est une avancée certaine, nous sommes tous d'accord.
- Mais cette loi reste largement inappliquée, parce qu'elle ne vaut que si la procédure va jusqu'à la condamnation, et trop peu y arrivent.
- D'où l'urgence d'une ordonnance de mise à l'abri immédiate pour protéger les enfants, dès les premiers signalements, sans attendre des années d'enquête.
- Car il faut rappeler l'évidence.
- Les droits fondamentaux des enfants ne peuvent plus attendre.
- Ça fait 36 ans que l'on attend.
- 36 ans que la Convention internationale des droits de l'enfant a fixé des obligations.
- Leur droit à l'identité, à la santé, à l'éducation, et surtout leur droit à la protection contre toute forme de violence.
- Alors pourquoi la justice transfère-t-elle la résidence chez le parent accusé ? Pourquoi accuse-t-on systématiquement les mères de manipulation ? Pourquoi contraindre ces mères à remettre leurs enfants à un agresseur présumé en attendant une enquête qui peut prendre des années ? Ces décisions comptent-elles sont pas de la même manière ? Ces prises transforment les institutions en complices de la violence.
- Et le coût du déni est immense.
- Humain, social, économique et intime.
- Car ignorer la parole d'un enfant, c'est l'exposer à revivre la violence, c'est fabriquer des blessures d'adultes indélébiles.
- Alors me direz-vous que faire ? Eh bien évidemment former tous les adultes qui croisent la route d'un enfant.
- Affirmer que la présomption d'innocence n'autorise jamais à prendre le risque d'un nouveau drame.
- Et surtout mettre en œuvre l'ordonnance de sûreté de l'enfant promise par le ministre de la Justice.
- S'engager pour la présomption d'innocence, la parole des enfants, c'est prendre des décisions politiques et des décisions de justice qui s'imposent avec courage.
- C'est accepter de remettre en cause la structure patriarcale de la famille.
- C'est admettre, admettre que la famille n'est pas une cellule de protection absolue.
- C'est respecter ses mères protectrices.
- Elles défendent leurs enfants.
- Elles défendent l'idée même de justice.
- Sud Radio, la force de l'engagement.
- Muriel Reus.
- Sud Radio, parlons vrai.
- Aujourd'hui, dans la force de l'engagement, nous donnons la parole à celle qu'on appelle les mères protectrices par la voix de leurs avocates.
- Elles ont tenté de protéger leurs enfants après des révélations de violences sexuelles ou physiques.
- Elles ont...
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