Retranscription des premières minutes :
- « Écoutez-la, ma Java sans joie, c'est la Java d'un p'tit gars. Écoutez-la, ma Java sans joie, la Java d'un p'tit gars qui était sans foi ni loi.
- Sa mère l'avait eue un beau soir, alors qu'elle s'y attendait pas. Il est né près des grands boulevards, sur le pavé humide et froid.
- Il n'a jamais su...
- C'était pas le Renaud d'aujourd'hui. Mais ce qu'on sait pas, c'est que Renaud, il a débuté à 5 ans au cinéma, dans un film qui a obtenu la palme d'or du court-métrage à Cannes en 56, qui est « Le ballon rouge » d'Albert Lamorice. Et il était là parce que son oncle, Edmond Séchant, était le directeur de la photo du film.
- Et puis ensuite, il va à l'école, et sa principale occupation à l'école, c'est de s'occuper du club des rats poilus, qui consiste à organiser dans le préau le racket des carambars.
- Ça commence bien.
- Ensuite, il fait plusieurs lycées, Gabriel Fauret, Montaigne, Claude Bernard, où il brille surtout par son absence. Il est jamais là.
- Il est au jardin de Luxembourg, et il rêve de voyages et de liberté. Et ses deux idoles à l'époque, ce sont Hugo Fray et Georges Brassens.
- Et d'ailleurs, beaucoup plus tard, il va enregistrer un album qui va avoir beaucoup de succès, et qui est dédié à Georges Brassens.
- Et il y a une chanson dans cet album qui correspond exactement à ce qu'était Renaud à l'époque, c'est « Je suis un voyou ».
- Tu me le pardonnes ou non, d'ailleurs...
- Je m'en fous, j'ai déjà mon âme en peine, je suis un voyou.
- Et son rôle de blouson noir, il lui colle à la peau, hein ? Complètement, et puis en plus, il est révolutionnaire. Il manifeste contre la guerre au Vietnam, il s'inscrit au CRAC, c'est-à-dire le Comité Révolutionnaire d'Action Culturelle.
- Il fête ses 16 ans sur les barricades de 1968.
- 16 ans ! C'était jeune, hein, pour 68 ! Mais il était déjà dans le coup. Et il fonde le groupe Gavroche Révolutionnaire, le GGR.
- Et il crée des chansons qui ne sortiront jamais.
- Donc, Ravachol, Ravachol, l'anarchiste, il a fait une chanson qu'on ne connaît pas.
- Et puis, il se définit comme marxiste, maître en danse Groucho.
- Et puis, à 17 ans, comme il a été renvoyé de tous les lycées et que plus personne ne veut de lui, il choisit d'interrompre ses études et il va conserver de ses études une chanson qu'on apprend aujourd'hui dans les écoles, paradoxalement.
- « Il est ministral gagnant » Effectivement, on l'apprend toujours dans les écoles, je le confirme.
- Oui, et puis le ministral gagnant, on l'a tous connu un jour ou l'autre.
- Ça a marché.
- Donc, Renaud commence à travailler dans une librairie.
- Ça lui permet de s'offrir sa première moto.
- Sauf que dans la librairie, il y a un petit problème.
- C'est que les clients repartent sans payer parce qu'il offre le livre à tout le monde.
- Donc, il est viré.
- Il se retrouve à Bélin-en-Mer.
- Et là, il fait la connaissance sur le port d'un jeune comédien, Patrick Devers.
- Et il se revoit à Paris.
- Et c'est comme ça que Devers l'emmène au café de la gare qu'il vient de créer avec Coluche et avec Romain Bouteille.
- Et finalement, il fait partie de cette troupe où il va de temps en temps monter sur scène, dans la plus grande indifférence.
- Et puis un soir, Paul Ederman le remarque, l'impressario.
- Et il l'emmène avec lui en première partie d'un spectacle donné par Coluche au Cafconce, une salle voisine des Champs-Élysées.
- Et là, il chante l'une de ses premières chansons, « Amoureux de Paname ».
- « Moi, je suis amoureux de Paname. Du béton et du macadam. Sous les pavés, ouais, c'est la plage. Mais le bitume, c'est mon paysage. Le bitume, c'est mon paysage. » Et elle est belle, cette chanson aussi. Il faut le dire, Jacques.
- Elle est magnifique.
- Alors, il faut savoir aussi que Renaud doit beaucoup à François Bernem.
- François Bernem, c'est un auteur de chansons, producteur, qui a découvert les poppies et qui fait enregistrer.
- « Amoureux de Paname ».
- Renaud, ses deux premiers...
Transcription générée par IA