Retranscription des premières minutes :
- Générique Alors racontez-nous, je disais que vous avez décidé de participer à cette mobilisation à votre manière.
- Alors de quelle manière exactement ? Racontez-nous.
- Alors déjà dans un premier temps, c'est vrai que l'idée de tout faire en cash me paraît déjà une bonne démarche.
- Après, quelle forme...
- Donc vous souhaitez vous faire un boycott à la carte bancaire aujourd'hui, Romain ? Oui, ça serait déjà une manière un petit peu concrète de dire stop à ce système.
- Qui est complètement fou, qui est devenu complètement fou et qui est en train de pourrir la vie des hommes et des Français.
- Au-delà de ça, où est-ce que je vais me rendre aujourd'hui ? Pour être honnête, je ne l'ai pas encore décidé.
- Parce qu'étant gilet jaune de la première heure, je vous avoue que le principe des manifestations dans les centres-villes, finalement, c'est faire le jeu du pouvoir.
- Je m'explique.
- Quoi de plus simple que de canasser et de museler finalement un groupe de gens qui vient se présenter à vous, les forces de l'ordre.
- Les forces de l'ordre seront sur place pour attendre les manifestants.
- Et vous savez que l'État a depuis bien longtemps théorisé l'idée de...
- Pour tuer un mouvement, il faut le décrédibiliser dans l'opinion publique.
- Finalement, moi j'ai toujours cette image, vous savez, du pouvoir dans son fauteuil doré avec son caviar sur le coin du doigt qui regarde le petit peuple manifester dans le centre-ville.
- Et finalement, je me dis à quoi bon ? Je pense que pour vraiment bousculer les lignes, il faut définir des points stratégiques.
- Je vous sens très engagé dans ce mouvement, Romain.
- Alors, très engagé dans ce mouvement, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, Benjamin.
- Moi, en fait, si vous voulez, je n'y crois plus depuis très longtemps.
- Je sais qu'on n'est plus en démocratie depuis très longtemps.
- Et en fait, avec les Gilets jaunes...
- On vote quand même pour nos élus, Romain.
- Non, mais pour rigoler ou quoi ? Enfin, plus personne n'y croit.
- Benjamin, franchement, les médias, ils parlent encore comme si les élus avaient une forme de légitimité.
- L'élection n'est pas une légitimité ? Non, mais c'est...
- C'est intéressant ce que vous dites, Romain.
- Vous dites aujourd'hui qu'on élit des...
- Enfin, les élections ne sont plus, d'une certaine manière...
- Je vais même plus loin.
- Je vais même plus loin, Benjamin.
- Aujourd'hui, on élit des maîtres.
- On élit des maîtres qui pensent à notre place pendant cinq ans et qui savent soi-disant mieux que nous ce qui est bien pour nous.
- Par contre, à l'inverse, aujourd'hui, la France entière gronde.
- Une majorité de Français voudraient voir tomber, non pas le président, mais le système lui-même.
- Et par le système, j'entends la Ve République.
- La France entière.
- La France entière est convaincue de ne plus être en démocratie.
- Arrêtons-les.
- Il nous faut une nouvelle République.
- C'est du théâtre.
- Benjamin, vous avez regardé François Bayrou à l'Assemblée et tous ceux qui ont pris la parole derrière.
- C'est du théâtre.
- Mais qui croit encore à ça ? Et je vous jure...
- Vous avez vu Sébastien Lecornu à Matignon ? Mais c'est une marionnette.
- Que ce soit lui ou un autre, c'est la même chose.
- De toute façon, ce ne sont pas eux qui décident.
- C'est l'Union européenne.
- À un moment, il faut dire les choses aux Français.
- Et d'ailleurs, les médias, vous avez votre part de responsabilité là-dedans.
- Vous devez dire aux Français qu'aujourd'hui, la France ne décide d'absolument plus rien.
- Vous devez dire que c'est le droit européen...
- Ce qu'on doit, c'est donner la parole aux auditeurs.
- Et ça, là-dessus, je vous remercie, Sud Radio.
- Je vous remercie, évidemment.
- Je ne vous incrimine pas à titre personnel.
- Sud Radio, je parle du système médiatique plus globalement.
- D'ailleurs, ça me rappelle une petite anecdote.
- Mon prof d'histoire, quand j'étais au collège, me disait « Aujourd'hui, il y a un quatrième pouvoir qui a émergé.
- C'est le pouvoir médiatique. » Moi, j'aurais tendance à penser qu'aujourd'hui, le pouvoir médiatique, c'est le premier des pouvoirs.
- Mais vous voyez, le glissement, il est assez conséquent.
- Aujourd'hui, on a 9 à 10 milliardaires qui se partagent l'intégralité de...
Transcription générée par IA