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Procès des viols de Mazan : qu'est ce qu'une erreur fondamentale d'attribution ?


Procès des viols de Mazan : qu'est ce qu'une erreur fondamentale d'attribution ?

Retranscription des premières minutes du podcast :

- Sud Radio, ça va mieux en le disant, Jean Dorido.
- Bonjour mon cher Jean.
- Bonjour Jean-Marie, bonjour à tous.
- Docteur en psychologie, fondateur d'hypnoseparis.com.
- Jean, vous revenez sur cet épouvantable procès des non moins épouvantables viols de masons.
- Les épouses des co-accusés, elles témoignent.
- Nombreuses sont celles qui soutiennent leur mari.
- Elles ont expliqué ne pas comprendre comme certaines dans le journal du dimanche qui a rapporté les propos de l'une d'entre elles.
- C'est comme se prendre un immeuble de 25 étages dans la figure que de réaliser ce qu'a fait mon mari.
- Jean, on croit toujours connaître nos proches et dans le fond, on se rend compte qu'on ne les connaît pas.
- C'est un vieux concept psychologique.
- Alors oui Jean-Marie, vous avez raison.
- C'est un concept psychologique très ancien.
- Une question majeure, connaître ou ne pas connaître quelqu'un.
- En fait, ce que vous connaissez, c'est le caractère d'un individu, sa personnalité.
- Et ça, c'est un fait.
- Vous y avez accès parce que la personnalité, c'est observé en psychologie, elle est stable dans le temps.
- Au sortir de l'adolescence, elle ne change plus.
- En revanche, là où le bas blesse, c'est lorsque vous faites le lien entre personnalité et comportement.
- Parce qu'en réalité, ce lien n'existe quasiment pas.
- Sans blague.
- Véridique.
- Les psychologues d'ailleurs ont une formule pour ça.
- Ils parlent de l'erreur fondamentale d'attribution.
- C'est M. Liros en 1977.
- Qui utilise cette formule.
- Ce n'est pas le caractère d'un individu en réalité qui dicte son comportement.
- Mais bien la situation dans laquelle il se trouve.
- Mais alors Jean, comment on explique la dichotomie, la différence, le contraste entre le caractère d'une personne et la manière dont elle se comporte, ce qu'elle fait ? Alors en fait, il y a plusieurs explications.
- Typiquement, Stanley Milgram, dans les années 60, démontre que M. Tout-le-Monde peut se transformer en tortionnaire et infliger des chocs électriques jusqu'à 400.
- C'était la fameuse expérience.
- La fameuse expérience.
- Expérience connue du grand public.
- Et là, il explique que c'est la soumission à l'autorité qui crée cette obéissance qui pousse dans les plus extrêmes limites.
- Et un des violeurs présumés du procès de Mazan explique typiquement que Dominique Pellicot lui faisait peur qu'il avait, je cite ce monsieur, un regard de psychopathe.
- Et ce sera bien sûr à la justice de trancher.
- Dans les années 70, un autre psychologue fameux, Philippe Zimbardo, il construit une prison factice.
- Dans les sous-sols de l'université de Stanford.
- Et il met en évidence ce qu'il appelle lui-même l'effet Lucifer.
- Quand vous dites, en l'occurrence, à un étudiant qui joue le rôle de gardien de prison, qu'il a tout pouvoir, eh bien, ça le rend fou.
- Et l'actualité d'il y a quelques années a donné raison, en quelque sorte, à Philippe Zimbardo qui a lui-même expliqué l'affaire du scandale d'Abu Ghraib.
- Souvenez-vous, dans les années 2003-2004, ces soldats irakiens martyrisés par des militaires américains au-dessus de tout soupçon.
- Absolument, avec des photos épouvantables.
- Alors, Jean, est-ce que certaines personnes, malgré...

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