Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, ça va mieux en le disant, Jean Dorido.
- Bonjour Jean.
- Bonjour Laurence, bonjour à tous.
- Docteur en psychologie spécialiste de l'aide au sevrage tabagique.
- Justement, ça tombe bien aujourd'hui, c'est la journée mondiale sans tabac.
- On en parle largement sur Sud Radio.
- Et vous vouliez, vous, nous parler de la présence encore trop massive de la cigarette de la clope au cinéma dans nos films, c'est ça ? Exactement, oui, exactement, Laurence.
- Il est très important pour cette journée toute particulière, vous faites bien de le rappeler, que la cigarette est encore consommée d'après Santé publique, plus de 12 millions de Françaises et de Français.
- Et ce qui frappe aujourd'hui, vous avez raison de rappeler cette journée mondiale, c'est qu'on a une personne adulte sur quatre qui fume et qui se trouve prise dans la dépendance à cette drogue qu'est la nicotine.
- Le législateur essaye en France...
- Depuis très longtemps, d'aider les fumeurs à décrocher de ce produit.
- Il interdit notamment sa publicité.
- Ça commence avec la loi Veil en 1976.
- Ça se confirme avec la loi Evin en 1991, il y a 34 ans.
- Et pourtant, l'industrie du cinéma, de son côté, elle continue de mettre ce petit papier à l'honneur, pourrait-on dire, alors que c'est une réalité, la cigarette reste à l'heure actuelle la première cause de mort évitable en France, devant le sida, l'alcool et les accidents de la route réunis.
- Oui, alors vous parliez des législations, on en parle largement dans cette matinale, avec notamment ces nouveaux interdits, dès cet été, sur les plages, dans les jardins publics et près des écoles.
- Bon, on le sait, vous le disiez, l'addiction à la nicotine, c'est très addictif, toxique.
- Mais moi quand même, honnêtement, quand je regarde les films, notamment français, j'ai l'impression que ça fume de moins en moins à l'écran, non ? Ou alors c'est une mauvaise impression ? Vous faites bien d'en parler, Laurent.
- C'est effectivement une impression, et c'est une impression erronée, puisque manifestement, quand vous sortez les calculettes et que vous comptez réellement le temps de présence à l'écran des scènes de tabagie, vous constatez qu'en réalité, les occasions de voir des personnes en train de fumer sont de plus en plus nombreuses.
- Une étude constatait en 2021, ce n'est pas si vieux, que plus de 90% des films français contiennent encore des scènes de tabagie, et puis plus proches encore de nous.
- Au festival de Cannes de cette année, là, en 2025, le collectif Alliance contre le tabac rappelle que le film Anora, le film de Sean Baker qui reçoit la Palme d'Or en 2024, eh bien, ce film, vous voyez, j'en tousse pour vous le dire, ce film comporte 14 minutes de scènes de tabagie, c'est l'équivalent de 28 spots.
- Et en fait, quand vous rapportez ça en spots publicitaires, c'est l'équivalent de 28 spots publicitaires, et du côté des films français, eh bien, ça n'est pas mieux.
- Si vous prenez, par exemple, L'Amour Ouf de Gilles Lelouch, qui a reçu un grand succès, eh bien, vous avez l'équivalent de 22 spots.
- Bon, en même temps, qu'est-ce qu'on peut faire ? Parce qu'on ne peut pas forcément interdire la cigarette à l'écran.
- On vous dira, ça reste la liberté artistique aussi des scénaristes et des réalisateurs, des réalisatrices.
- Alors, tout à fait, ma chère Laurence, vous avez évidemment raison de le rappeler.
- Il est essentiel de préserver la liberté artistique, de la défendre même, de la protéger.
- En revanche, ce sont les instances qui décident du type du public auquel un film est destiné, qui doivent mobiliser davantage de vigilance, puisqu'il y a typiquement des films avec des scènes de violence, ou même des scènes où des personnes consomment de la drogue.
- Ces films ne sont pas autorisés à tout public, évidemment.
- Ils sont interdits au moins de 16 ans, bien souvent, voire au moins de 18 ans.
- En revanche, vous avez encore aujourd'hui des films qui comportent des scènes de tabagie, qui obtiennent le visa tout public.
- Et ça, ça n'est pas satisfaisant, puisqu'il y a dans la vraie vie de moins en moins de personnes qui fument.
- Tout le monde ne peut que s'en réjouir.
-...
Transcription générée par IA