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Convocation DGSI Ariane Chemin : Les médias sont-ils sous contrôle ?

La DGSI convoque Ariane Chemin grand reporter au Monde le 29 mai prochain au sujet de l’affaire Benalla. Après la polémique née il y a deux jours sur la relecture imposée à la Presse Quotidienne Régionale de l’interview d’Emmanuel Macron, on a le sentiment que le pouvoir veut les medias sous contrôle… Est-ce que ce n’est qu’une impression Véronique Jacquier…

Non ce n’est pas une impression. Convoquer une journaliste d’envergure comme Ariane Chemin pour l’interroger sur ces sources c’est très inquiétant. Le secret des sources c’est comme le secret médical, c’est vital. Sans protection des sources, plus de journalisme d’investigation. Il y a un précédent médiatique. La tentative de perquisition au sein de la rédaction de Mediapart début février. Là encore pour avoir accès à des sources dans l’affaire Benalla. Ariane Chemin, elle, est convoquée à la DGSI pour répondre sur un volet bien précis de l’affaire : qui lui a donné des informations sur Chokri Wakrim, un proche d’Alexandre Benalla, lié par un contrat de protection rapprochée avec un homme d’affaire russe. Cette convocation est d’autant plus préoccupante qu’il y a quelques jours quatre journalistes ont été auditionné par les services secrets français. Ils enquêtaient sur l’exportation d’armes françaises au Yemen. Ils ont dénoncé des manœuvres d’intimidation, une chasse aux sources dans les ministères.

Mais il existe une loi relative à la protection des sources des journalistes ! Le pouvoir va-t-il trop loin ?

Oui il existe la loi du 4 janvier 2010 voulue par Nicolas Sarkozy pour empêcher ce qui s’était passé en 2005 dans l’affaire de dopage touchant l’équipe cycliste Cofidis. 5 journalistes de l’Equipe et du Point avaient été poursuivis en justice, leurs ordinateurs et agendas saisis. On est tous d’accord. Les journalistes ne doivent pas donner leurs sources et ils doivent être protégés. Mais est ce normal que les sources trahissent des secrets d’état pour les donner aux journalistes?

C’est comme le secret d’instruction. Est-ce normal que des magistrats le viole pour donner des infos à la presse ? Donc il n’est pas question d’empêcher les journalistes de faire leur travail. Mais qu’ils puissent être sous surveillance n’est pas une nouveauté. Ce qui l’est c’est que le pouvoir sous Emmanuel Macron n’aime vraiment pas les contre-pouvoirs. Maintenant sur la relecture de l’interview présidentielle faite par la presse quotidienne régionale…Lecture refusée par la Voix du Nord et le Télégramme. Ça a toujours existé en presse écrite. Ca ne concerne pas que le président de la République ou des ministres mais aussi de grands patrons. Le problème n’est pas tant la relecture que les corrections apportées. Parfois il y a des surprises dans les corrections ! Si la Voix du Nord n’avait pas fait relire une certaine interview de Jacques Chirac en novembre 1994, le futur président n’y aurait pas rajouté l’annonce de sa candidature…

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