En coulisses, un rapport très sensible a été remis au président Macron, dont on vous dévoile les grandes lignes. Un rapport réalisé par le McKinsey Global Institute et supervisé par des pontes de l’intelligence artificielle dont Éric Hazan, spécialiste mondialement renommé dans ce domaine. Son titre : Les compétences dans le monde du travail, la grande bascule. Plus de 3 000 dirigeants d’entreprises de sept pays ont répondu à la question Quelles seront les compétences les plus recherchées dans les secteurs de l’économie dans les dix prochaines années ?. Dans cinq secteurs-clé (banques-assurances, énergie, industrie, santé, distribution), ce qui se prépare va totalement bouleverser notre manière de travailler et même d’être recruté !
Les compétences de demain, une révolution vers l’économie du savoir ! Les compétences technologiques seront en plein essor (+55% de demande). Les compétences sociales et émotionnelles seront également très recherchées, avec une conséquence : les diplômes seront moins importants que les compétences ! Ce rapport insiste par ailleurs sur un point : les tâches répétitives manuelles et intellectuelles seront largement automatisées et vont décroître.
Selon les auteurs, ce rapport révèle un double décalage pour les entreprises. Il y aura un excès d’offre des compétences et métiers classiques, du "vieux monde" en somme, et une demande de plus en plus élevée pour les compétences nouvelles, avec des difficultés à prévoir. Si la formation ne s’adapte pas, le chômage de masse pourra repartir à la hausse. D’où la crainte de l’exécutif ! Celui-ci craint de courir sans arrêt après une situation qui avance plus vite que les politiques publiques. Les entreprises ayant répondu à cette étude considèrent que ce décalage dans la formation peut avoir un impact très négatif sur l’économie. Il va donc falloir repenser l’organisation des entreprises et les définitions des emplois, ainsi que développer le travail indépendant.
On est bien en train de vivre une mutation qui ne provient pas d’une décision d’un gouvernement. Quelle que soit la couleur du vainqueur de la dernière élection présidentielle, ce processus se serait imposé à nous tous. D’où l’obligation d’aller très vite. Il y a urgence, non pas au nom de l’idéologie, mais tout simplement parce qu’il en va de la viabilité économique du pays.
Réécoutez en podcast l'édito de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio