Napoléon, Hitler et Poutine. Trois personnages qui font la couverture du dernier livre de l’historien Philippe Fabry. Des impérialistes oui, mais peuvent-ils être comparés ? Plongée dans l’univers de ceux qui veulent conquérir le monde !
Toute construction nationale est d’abord une construction impériale
"La mise en avant de ces personnages a un aspect pédagogique. Ce sont les grandes figures qui restent. Mais si on veut parler sérieusement, il faut plutôt parler de la France napoléonienne, de l’Allemagne hitlérienne et de la Russie poutinienne. Ce que j’expose dans ce livre, ce sont des trajectoires historiques de longue durée qui touchent certains pays, et qui ont un effet d’explosion d’impérialisme, de volonté de revanche sur certaines défaites nationales", explique Philippe Fabry au micro d’André Bercoff sur Sud Radio.
Tout l’enjeu du dernier livre de Philippe Fabri, Les Impérialistes revanchards, publié aux éditions Scripta Manent, est de mettre en perspective différents évènements perfusés d’impérialisme. La commune, l’Espagne et la Turquie au premier XXème siècle, Sparte, Carthage, la Russie et la Chine, l’Iran et l’Amérique… "Toute construction nationale est d’abord une construction impériale. À partir du moment où il est stable, cela produit une phénomène d’homogénéisation culturelle nationale. C’est comme cela que l’on produit une culture nationale", ajoute Philippe Fabry.
Pourquoi les impérialistes sont-ils revanchards ?
S’en suit généralement un passage à la démocratie parlementaire. "C’est la dernière poussée d’impérialisme avant que la nation n’admette que ses frontières actuelles sont ses frontières définitives. On parle de revanche car l’impérialisme reçoit un coup d’arrêt au cours d’une guerre particulièrement désastreuse, qui discrédite totalement les élites. Il y a donc une profonde remise en cause, qui mène à la révolution", lance l’historien sur Sud Radio.
Aujourd’hui, estime Philippe Fabry, la Russie veut sa revanche et les États-Unis ne veulent pas lâcher le bout de gras. "L’URSS était beaucoup plus dominante au sortir de la guerre qu’en y entrant. Ça a été vu par la population soviétique comme le moment où leur pays devenait l’une des premières nations du monde", conclut-il. Une puissance qui s’est amenuisée depuis des années, et que ces deux Nations se disputent âprement aujourd’hui. En Ukraine notamment…
Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.
Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 13h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !