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Laurent Obertone : "Notre société est déjà atomisée"

Laurent Obertone, journaliste, romancier et essayiste, était l'invité de "Bercoff dans tous ses états".

Laurent Obertone
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Laurent Obertone est l’auteur de "Guerilla 3 Le dernier combat" (Éditions Magnus).

 

Laurent Obertone : "Les citoyens veulent être les agents de ce contrôle social"

"On me fait souvent la réflexion : pourquoi les Français ne se révoltent pas, ne tapent pas du poing sur la table ? Parce qu’ils ont encore des choses à défendre, ils ont une situation, ils ont l’alimentation, ils ont l’abondance. Moi, je pousse la situation et je montre que quand ils n’ont vraiment plus rien, les choses tournent très mal pour tout le monde. Dès que quelqu’un parviendra à incarner une forme d’ordre, de retour d’une distribution minimum, même avec un système de rationnement, le citoyen sera ravi de se précipiter vers ce nouveau maître, qui va régir sa vie à sa place. Le trait le plus préoccupant de nos populations aujourd’hui, c’est cet état de domestication, cette attente que quelqu’un va agir à notre place et le fait qu’on continue à être dépossédés de nos responsabilités", a déclaré Laurent Obertone.

 


Le contrôle social tient une place importante dans le roman de Laurent Obertone… "J’ai écrit ce livre en 2022, donc évidemment on avait déjà les QR codes, les vigilants, les dénonciateurs… on avait tout cela à la fois. Quiconque observe ce qui se passe remarque que les citoyens veulent être les agents de ce contrôle social, ils en redemandent, ils en veulent encore plus. C’est un état d’esprit qui fait tout ça. Le mal n’est pas dans tel homme politique, dans tel responsable, le mal est dans ceux qui exigent cette situation et ne veulent surtout pas y renoncer", a commenté Laurent Obertone.

"Le capital social s’est effondré, il n’y a plus de lien entre les Français"

"La barbarie est très proche : il suffit de couper le courant dans une grande ville, il suffit d’une grève de la police, et vous aurez des scènes de chaos, d’émeutes, les instincts primaires seront complètement libérés, et ce sera du chacun pour soi. La société est déjà atomisée, fractionnée en petits groupes d’intérêt, de petites communautés, très violentes pour certaines. Évidemment, ça ne va pas bien se passer, ça ne peut pas bien se passer", a poursuivi Laurent Obertone.

 


Est-on dans un processus de dissolution du peuple ? "Quelque part, cet effondrement que je décris a déjà eu lieu. Le capital social s’est effondré, il n’y a plus de lien entre les Français, ils ne se voient plus de destinée commune, ils ne se projettent plus, il n’y a plus de paramètre transcendant. Tout ce qui constitue le moteur d’une nation semble s’être gentiment éteint. L’incendie de Notre-Dame était tragiquement allégorique à ce sujet. Quant à moi, je me dis que je dois au moins faire quelque chose pour pouvoir mourir la conscience tranquille, ne pas pouvoir me dire que j’ai participé à cela. C’est aussi un message que j’essaie de faire passer", a répondu Laurent Obertone.


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Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h30 dans "Bercoff dans tous ses états" Sud Radio.

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