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François Bert : le discernement, c’est "être autonome dans son écoute"

Manque-t-on aujourd’hui de discernement ? Oui, pour François Bert. Cet ancien officier de la Légion étrangère, aujourd’hui coach en management, tente de remettre cette vertu au coeur de la décision et de l’action.

François Bert, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.
François Bert, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Le discernement. Une vertu que certains ont aujourd’hui oublié, voire négligé. François Bert, ancien officier de l’Armée de Terre, et coach en dirigeant, tente désormais de la remettre au coeur de la décision, et donc de l’action.

Face au discernement, la politique "reste à la surface des choses"

Il n’est pas si fréquent qu’un Saint-Cyrien, ancien officier parachutiste de la Légion étrangère, crée sa propre entreprise et finisse par coacher des dirigeants de société. Un coaching qui passe avant tout, selon François Bert, par le discernement. Une vertu que beaucoup ont oublié sinon négligé. "Aujourd’hui, nos politiques restent à la surface des choses" explique-t-il. Prenant l’exemple de l’Ukraine, il rappelle qu’un an après rien n’a bougé. "Si nos politiques avaient pris le temps, non pas de courir derrière l’émotion et l’idéologie, mais d’écouter en profondeur, en solitude et en silence, les actions possibles, nous n’en serions pas là" lance-t-il.

Il y a quelques années, François Bert écrivait Le temps des chefs. Parmi les qualités d’un chef, figure bien évidemment le discernement. "Quand j’étais jeune officier, le chef de corps de l’époque nous a réunis et nous a posé cette question : qu’est-ce qui d’après vous fait l’officier ? Le discernement. Savoir tout sur tout c’est une ambition de dictionnaire. Un dictionnaire on ne l’emporte pas à la guerre. Et le dictionnaire a tout prévu sauf l’imprévu. Clémenceau disait : ils savent tout, mais rien d’autre" raconte-t-il sur Sud Radio.

L’art de donner aux choses la portée qu’elles méritent

Pour François Bert, le discernement est l’art de donner aux choses l’importance qu’elles méritent vraiment. "Plus on va monter dans la hiérarchie, plus l’enjeu n’est pas de savoir des choses et de communiquer sur ces choses, mais bien d’être autonome dans son écoute et sa capacité d’appréciation, pour donner aux choses la portée qu’elles méritent" explique-t-il. Un principe qui implique donc de "gouverner en laissant agir la facilité du bon sens", pour reprendre les termes de Louis XIV.

"Le travail de gouvernement, c’est quelque chose de passif, qui passe par une écoute lente. Avant de prendre le pouvoir, Louis XIV s’est exercé à donner la bonne portée aux choses. Est ce que le barbecue de Sandrine Rousseau mérite qu’on en parle ? Ça devrait être trié à la première minute. Par contre, quand trois policiers brûlent dans une voiture à Ivry, si on est pas capable de dire stop et de fouiller Ivry pièce par pièce pour marquer le coup, on laisse entendre aux gens que ce franchissement de seuil sur l’autorité n’est pas grave. Et on a des émeutes quelques années plus tard" conclut François Bert.

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