Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.
- Bonjour et bienvenue dans le numérique pour tous, l'émission dédiée au digital, à l'innovation et à la tech responsable.
- Et aujourd'hui, une question explosive.
- Si le cash disparaissait, finit les billets et les pièces et places exclusives aux cartes, crypto-monnaies et autres euros numériques ? Alors certains applaudissent au nom du progrès, mais d'autres redoutent le contrôle et la fin de l'anonymat.
- Progrès ou cauchemar, liberté ou contrôle, c'est ce que nous évoquerons avec nos invités.
- Le numérique pour tous spécial, le monnaie numérique et surveillance, c'est tout de suite essayé sur Sud Radio.
- Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.
- Et pour commencer cette émission, j'ai le plaisir de recevoir un expert des moyens de paiement du futur, on peut l'appeler ainsi, Alexandre Stachtenko.
- Bonjour Alexandre, vous êtes directeur de la stratégie Paymium et expert en blockchain et crypto-monnaie, il faut le dire.
- Alors Alexandre, en mai dernier, l'ancien ministre Gérald Darmanin suggérait la suppression de l'argent liquide comme solution pour éradiquer les trafics comme notamment celui de la drogue ou d'autres criminalités.
- Selon vous, c'est un effet d'annonce ou c'est une véritable solution ? Non, je ne pense pas que ce soit une solution.
- Je pense que l'argent liquide est une garantie de démocratie parce qu'il préserve l'anonymat et donc il permet à des gens qui ne sont pas forcément dans la norme, qui veulent résister à de la pression sociale, d'exercer des moyens de paiement.
- Et donc ce serait un peu comme dire sur d'autres sujets tout aussi graves, par exemple les violences conjugales, de dire pour les réduire, on va mettre un policier.
- Peut-être, mais on n'est plus en démocratie, donc il faut savoir faire des arbitrages.
- Et je pense que dans le cas de l'argent liquide, ce serait très dommage d'en arriver au point de l'interdire alors qu'il s'agit d'une forme de garantie de liberté fondamentale.
- Mais vous n'avez pas le sentiment qu'on se trompe de combat ? C'est la vraie question pour vous ? Je pense qu'on peut toujours utiliser les moyens à notre disposition de la police et de la justice pour faire des enquêtes, pour remonter des traces, pour diligenter des choses contre des personnes sur lesquelles on a des soupçons et on a des faisceaux d'indices.
- C'est toujours comme ça que fonctionne la justice.
- Le principe européen de proportionnalité, où on doit appliquer des moyens qui sont proportionnés aux crimes et aux délits qui sont commis en face.
- Le fait de supprimer une liberté fondamentale parce qu'il y a une partie de la population qui commet des crimes et des délits, alors qu'accessoirement, il y a toujours eu des crimes et des délits, ça ne me semble pas être effectivement la solution adéquate.
- On entend souvent dire que le cash, c'est la liberté, pour payer sans laisser de traces.
- Pour vous, sa disparition serait une évolution normale ? Alors du numérique ou alors un vrai danger ? Non, c'est un danger. C'est la liberté pour deux raisons.
- La première, elle est très importante, c'est que le cash préserve la vie privée.
- Et la vie privée, alors même si on est dans une période où de plus en plus de gens se prennent à penser que si on n'a rien à cacher, on n'a rien à craindre, en fait, ils font ce qu'on appelle l'erreur des pacifistes.
- L'erreur des pacifistes, c'est de croire que si on ne souhaite pas la guerre, le voisin ne va pas nous envahir.
- C'est un peu la même chose, c'est-à-dire qu'ils font l'erreur de la vie privée.
- C'est-à-dire qu'ils considèrent que c'est eux qui décident s'ils n'ont rien à cacher.
- Mais ce n'est pas eux qui décident.
- Si demain, le gouvernement change drastiquement et passe à l'extrême qu'ils ne soutiennent pas, d'un seul coup, ils ont beaucoup de choses à cacher.
- Et donc, on doit se permettre d'avoir cet espace de respiration, puisque la vie privée est à la fois consacrée dans la Déclaration des droits de l'homme, la Déclaration universelle des droits de l'homme, la Charte européenne des droits fondamentaux.
- Et certains la considèrent comme une liberté fondamentalement fondamentale, puisque toutes les autres n'existent pas.
-...
Transcription générée par IA