Retranscription des premières minutes :
- Et tout de suite, la question du soir.
- À un coin dans le nord, une élève va frapper sa professeure après avoir refusé d'enlever son voile.
- Une professeure de maths a été violemment agressée par un de ses élèves de seconde en plein cours.
- Entre l'élève à gauche et la professeure à droite, le ton monte très vite.
- Ça s'est passé au lycée Montaigne, à Paris. Prestigieux établissement. La prof avait juste fait une remarque à l'élève.
- Depuis plusieurs années, on sent bien une forme, si vous voulez, de menace par rapport à l'essence même de notre métier.
- Et il lui a scellé trois coups de poing au visage et deux dans le dos.
- Menacer un professeur, c'est menacer la République.
- Et donc avec des chiffres, puisque l'association autonome de solidarité laïque alerte sur une forte hausse des problèmes rencontrés par les personnels éducatifs en cinq ans, les demandes d'aide ont augmenté de 23% avec une forte progression de 14% rien que sur l'année dernière, Philippe.
- Et donc, malgré tout ce qu'on pouvait dire sur le pas de vague, on voit que ça continue.
- Alors, il y a des phrases ridicules.
- Menacer un professeur, c'est porter atteinte à la République.
- Paradoxalement, cette espèce de pompe des mots est une manière de ne pas répondre aux défis que pose la violence au quotidien.
- En ce qui me concerne, à la question de Sud Radio, bien sûr, immédiatement sanctionner l'enfant, le mineur qui a commis la violence.
- Et ensuite, pour les parents.
- Je serai plus nuancé dans la mesure où, d'abord, je ne crois pas qu'il y ait de lien mécanique et obligatoire entre l'éducation et le comportement d'un enfant, même si, bien sûr, la vigilance des parents est utile.
- Et je ferai juste un amendement à mon propos lorsque, par exemple, on rencontre un mineur qui commet en permanence des transgressions et des violences.
- Là, je crois qu'on pourrait s'interroger.
- Sur la responsabilité pénale des parents.
- Mais quand c'est fortuit, c'est difficile.
- Si vous êtes père de famille, Philippe Bilger, et que votre enfant venait se plaindre d'avoir été tapé par un prof, et que le prof vous répond que ça n'est pas vrai, quelle serait votre attitude ? Votre question est très pertinente, ma chère Cécile, parce que moi, j'appartiens à une génération.
- Et je m'en flatte.
- Où les professeurs avaient toujours raison, et où, en réalité, la plupart du temps, ils n'étaient pas discutés dans leur pédagogie.
- Et aujourd'hui, et ensuite, entendons-nous, j'aurai la certitude absolue que mon enfant n'a pas commis la faute qui lui est reprochée.
- J'irai dire très courtoisement au professeur, expliquez-moi ce qui s'est passé.
- Mais évidemment, je l'y porterai.
- Je ne porterai pas des coups comme malheureusement, ça arrive trop souvent.
- Mickaël Sadoun.
- Je pense qu'il faut d'abord, évidemment, dans l'immédiat, sanctionner l'élève.
- Il faut que l'administration, évidemment, donne la confiance au professeur qui peut répondre de la manière qu'il souhaite.
- Parce qu'on fait confiance au professeur pour s'adapter à la situation et pour ne pas faire n'importe quoi.
- Évidemment, on n'attend pas de lui qui tape les élèves.
- Mais désolé de vous dire que quand un enfant arrive à l'adolescence, il lui arrive de rentrer dans un rapport un peu physique.
- Avec les adultes, désolé de vous dire que s'il y a besoin de choper un élève par le col pour le sortir de la classe, de temps en temps, il y a besoin de faire ça.
- Je sais que ce n'est pas politiquement correct de le dire, mais je le pense.
- Donc, de là à frapper un élève, évidemment, il y a un écart immense et personne ne peut soutenir ça.
- Mais d'abord, c'est ça.
- Et ensuite, si le parent vient se plaindre, on lui explique qu'on a fait les choses de manière proportionnée à la violence de son enfant et à son insubordination.
- Et puis, s'il n'est pas content, il n'a qu'à retirer son enfant de l'école.
- Donc, c'est là aussi qu'on engage la responsabilité des parents.
- Centre de tout ça, c'est qu'il faut redonner de l'autorité au professeur.
- C'est lui qui a le savoir, c'est lui qui bosse pour ça, c'est lui le professionnel.
- Donc, le rectorat doit...
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