Retranscription des premières minutes :
- Une erreur humaine d'un gendarme pourrait-elle changer le cours du procès jubilat ? Nous assistons à un véritable scandale, une procédure qui est falsifiée, des gendarmes qui ont manifestement retiré un PV, qui ont oublié d'enlever le nom dans la liste des téléphones qui ont déclenché, voilà.
- À la barre, le gendarme a expliqué que la présence du numéro de l'amant dans cette liste était liée à une simple erreur de copier-coller de sa part.
- L'absence d'un PV dans le dossier est aussi justifiée par une erreur.
- Et donc cette enquête qui prend des allures, un tournant un peu particulier, Philippe, puisque pendant une journée on a cru que l'assassin n'était plus jubilat, même si on ne sait pas pour l'instant qui est vraiment l'assassin, mais que cette erreur pouvait changer la tournure du procès.
- Je ne sais pas du tout ce que décidera la cour d'assises au sujet de l'accusé jubilat, mais là où je me distingue avec prudence, de votre interrogation, c'est que j'admets bien volontiers qu'il y a des trous dans l'enquête et l'instruction, mais qu'en réalité, il reste des éléments très forts, et en particulier des témoignages, et notamment cette erreur de téléphonie ne va pas, me semble-t-il, avoir une incidence très forte, dans la mesure où il est démontré de manière irréfutable que l'amant ne pouvait pas être l'auteur du crime qu'on veut lui faire porter.
- Donc, enquête, instruction, avec de graves lacunes, je vous rejoins, mais simplement, j'allais dire, elles sont un peu partagées, et donc elles ne préjugent en rien la décision qui sera rendue par la cour d'assises.
- Loïc Garin ? Alors d'abord, je vais saluer l'habileté de mes confrères, parce qu'ils ont été très bien d'avoir détecté ça, d'avoir utilisé, et comme ils le doivent d'ailleurs dans un débat d'audience, en prenant un pas de recul, même si j'aime assez peu, et je goûte assez peu, à la surmédiatisation d'un dossier qui est en cours, pour être franc.
- Et sous cette réserve-là, parce qu'en général, la passion extérieure, qui n'a pas le nez dans le dossier, est toujours dangereuse pour le bon rendu de la justice en général.
- Il peut y avoir des déceptions, mais ici, elles sont plutôt rares.
- Il anime un peu ce show-là.
- Non, mais la culpabilité, elle peut être partagée, mais de manière un peu objective, c'est toujours un peu gênant.
- Néanmoins, ce qui est intéressant ici, c'est que la Défense a fait son travail, et qu'on illustre ici l'intérêt d'une audience, du débat contradictoire, entre des éléments, au début, plutôt à charge, une présentation très à charge à Benicio, et puis la découverte que dans un dossier, il y a les deux, quand il est bien monté, quand il était bien fait, même mal fait d'ailleurs, il y a des choses à travailler dans les deux sens, et je trouve, sur le plan purement professionnel, ce dossier de plus en plus intéressant, et je suis frustré de ne pas en être.
- D'un côté comme de l'autre, d'ailleurs, parce que… Sinon, vous ne seriez pas là.
- Oui, je ne serais pas là aujourd'hui, en tout cas.
- Mais voilà, sur un plan professionnel, je trouve que la chose est intéressante, sur un plan humain et citoyen, c'est intéressant aussi, parce qu'il y a une belle illustration de ce que doit être la justice, c'est-à-dire ce travail difficile, où il va falloir se prononcer sur la culpabilité d'un individu, sans avoir de certitude, parce qu'il n'y aura probablement jamais de certitude, dans un sens ou dans l'autre, c'est la beauté de la chose, par-delà la difficulté, et par-delà les loupés de l'enquête.
- Et c'est là où on voit, je vais vous donner la parole, Philippe, c'est l'importance du détail, c'est-à-dire que ce qui est intéressant dans ces grandes affaires, c'est que là, ce numéro de téléphone, on sent quand même que le détail peut tout faire basculer, Philippe Bilger.
- Bien sûr, et rappelez-vous l'argumentation sur la position de la voiture, il y a un certain nombre d'éléments, de témoignages, on entend des cris, quand, à quelle heure, et j'ajoute, on en avait déjà parlé lors des...
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