Retranscription des premières minutes :
- Le 10h midi, Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
- Bonjour à toutes et à tous et bonjour Gilles.
- Bonjour Valérie.
- On va parler de Betarham aujourd'hui à l'occasion de la diffusion ce soir à 23h sur France 2 dans le cadre de complément d'enquête, une grande enquête, abus, silence et compromissions, le scandale de Betarham.
- Vendrie Lannos, bonjour, vous êtes journaliste, c'est vous qui avez réalisé cette enquête.
- Bonjour.
- Une enquête implacable, une enquête dans laquelle vous avez retrouvé un certain nombre de témoins, de jeunes et moins jeunes aujourd'hui, qui n'avaient jamais témoigné.
- Des documents aussi qu'on découvre et qui, ce que je vous disais quand vous êtes arrivé, on a du mal à imaginer que François Bayrou n'ait pas pu être au courant.
- Je commence un peu par la fin, mais c'est un petit peu le sentiment que j'ai eu en regardant le doc.
- Oui, c'est aussi ce que la commission d'enquête parlementaire va essayer, c'est d'être déterminé pour comprendre s'il y a eu des failles et donc si les personnes qui étaient aux responsabilités à l'époque ont pu savoir des choses et ne pas agir.
- Effectivement, nous, avec Alexis Noé, avec qui j'ai co-réalisé ce documentaire, on a travaillé pendant plusieurs mois.
- On est arrivé à un moment où l'actualité s'imposait, c'est-à-dire que l'affaire Betarham, elle était déjà un petit peu sortie dans certains médias.
- Le Monde en avait fait quelque chose.
- Il y avait le point aussi, je crois.
- Et puis, il y a un moment où l'affaire s'est emballée, tout le monde l'a vu médiatiquement.
- La sortie du livre.
- La sortie du livre très récemment.
- Mais effectivement, le fait que François Bayrou ait été nommé Premier ministre a fait que cette affaire a été traitée de plus en plus médiatiquement.
- Et forcément, il était ministre de l'Éducation nationale à l'époque.
- Il a eu de nombreuses responsabilités localement.
- Et ses enfants ont été scolarisés à Betarham.
- Donc, la question assez légitime que les journalistes ont cherché à se poser et que le public se pose aussi, c'est aussi de savoir si une personne qui aurait pu agir à l'époque, qui aurait eu connaissance de certains faits, n'a pas agi.
- Et si c'était le cas, pourquoi ? Et on voit dans votre documentaire, on va y revenir dans un instant, aussi l'évolution du vocabulaire de François Bayrou, qui devant la commission d'enquête ne dit plus « je n'ai jamais été au courant ».
- Enfin, il ne le redit pas tout à fait de cette manière.
- Il dit « j'ai oublié si j'ai été au courant ».
- Oui, en fait, effectivement, la défense du Premier ministre, j'ai un peu l'impression qu'il marche sur un fil.
- Oui, oui.
- C'est-à-dire qu'au départ, il jure ne pas savoir.
- Et encore une fois, pour arriver très vite à la fin, après on pourra redétailler au fur et à mesure, mais ce qu'il a déclaré il y a une dizaine de jours, une semaine à la commission d'enquête, c'est de dire qu'en fait, il ignorait les faits à part ceux qu'il avait pu lire dans les journaux.
- Ce qui est déjà une grosse différence.
- Bien sûr.
- Puisqu'au départ, effectivement, il a nié complètement être au courant.
- Et il se trouve que, assez rapidement, nous, quand on a commencé avec Alexis Noé à enquêter, on s'est rendu compte qu'il y avait eu de nombreuses coupures de presse.
- Bien sûr, c'est ça.
- L'éducation de l'époque, François Bayrou, est lui-même allé dès 1996 à Bétarame en tant que ministre de l'éducation, pas en tant que parent d'élève, et fait des déclarations par rapport aux...
- C'est plus que des rumeurs.
- Il y a eu un procès.
- Il y a un surveillant qui s'est fait condamner.
- Oui, et puis vous reprenez des extraits du journal de TF1 et de France 2, qui à l'époque ont couvert...
- Quand on voit les extraits des journaux, des 13h et des 20h de l'époque, c'est ça, moi, qui m'a marqué en partie dans le doc.
- C'est qu'on ne peut pas ignorer que l'affaire n'a pas eu de retentissement, surtout qu'à l'époque, à cette époque-là, les 13h et les 20h étaient encore plus regardées que maintenant où il y a...
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