Retranscription des premières minutes :
- Le 10h midi, Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
- Bonjour, bonjour à tous et à toutes.
- Oui, je suis en train d'ajuster ma chaise.
- Je monte, je descends.
- C'est la vie. Bonjour Gilles Gansman.
- Eh oui, monter et descendre, c'est la vie.
- Notre invité aujourd'hui, c'est Tony Comiti.
- Bonjour Tony Comiti.
- Vous êtes dirigeant de Tommy Comiti Productions.
- Vous êtes un grand producteur, un vieux de la vieille, si vous me permettez l'expression.
- Vous avez reçu de très nombreux prix pour divers reportages.
- Vous faites partie des figures.
- Je dis vous faites ou vous faisiez partie des figures incontournables de la production française, du grand reportage.
- Et aujourd'hui, vous êtes là pour nous parler des documentaires, pour nous parler de la difficulté aujourd'hui, quand on est producteur, d'arriver à vendre ces documentaires.
- Parce qu'il y a une forme d'hégémonie, mais je vais vous laisser nous en parler dans un instant.
- C'est vous qui avez voulu vous exprimer.
- Mais sur le sujet, quelle est la situation aujourd'hui ? Écoutez, vendre des documentaires...
- En fait, si vous voulez, le problème aujourd'hui, le nerf de la guerre, c'est l'argent.
- Donc ça coûte de plus en plus cher de produire des documentaires.
- Parlez bien dans le micro.
- Vous êtes plutôt derrière la caméra et derrière les micros d'habitude.
- Je suis plus à l'aise derrière les caméras.
- Mais le nerf de la guerre, c'est quand même l'économie.
- Et tout coûte de plus en plus cher.
- Et puis, comme il y a une crise qui dure, les chaînes de télé ont de moins en moins d'argent.
- Donc il faut juste trouver le bon équilibre pour pouvoir continuer de produire.
- Elles ont vraiment de moins en moins d'argent, les chaînes ? Juste, Valérie, pour préciser, Tony Committee Productions, c'est des reportages d'investigation.
- L'investigation coûte cher.
- C'est des reportages d'aventure.
- Vous allez démarrer la nouvelle saison des Routes de l'Impossible sur France 5.
- Vous travaillez pour Envoyé Spécial.
- La plupart des reportages qu'on voit dans 66 Minutes ou sur M6, c'est produit par Tony Committee.
- Donc tout ça, évidemment, ça coûte de l'argent.
- C'était un peu pour resituer Tony Committee.
- Parce que nous, on vous connaît bien.
- Mais c'est vrai qu'un sujet sur trois sur M6 vient de votre agence.
- Et ça coûte évidemment très cher de faire de l'investigation.
- Vous avez fait des sujets importants.
- Et vous avez aussi soulevé des lièvres.
- On pourra en reparler.
- Et en ce moment, va se dérouler la 35e édition ? Ça, en ce moment.
- C'est en ce moment, le 19 juin.
- Du 19 au 24 juin.
- Donc vous étiez en train de dire que ça coûtait de plus en plus cher.
- Et surtout, notamment l'investigation.
- Les documentaires d'investigation que nous produisons pour France Télévisions et pour Zones Interdites.
- Notamment, par exemple, l'enquête sur l'islam radical.
- C'est deux ans de travail.
- C'est deux ans de travail pour pouvoir arriver à mettre en image.
- Alors c'est beaucoup plus simple en presse équite, voire même en radio.
- Mais en télévision, il faut des images.
- Il faut la preuve par l'image.
- Lorsqu'on fait une enquête sur les dossiers noirs de l'école, c'est deux ans.
- Deux ans d'enquête.
- Et notamment sur les scandales du handicap en France, c'est pareil, deux ans d'enquête.
- Alors, ce qui est compliqué aussi, c'est les cases.
- C'est-à-dire l'investigation coûte très cher, mais forcément ne fait pas beaucoup d'audience en fait.
- Donc alors si, quand on fait sur l'islam radical, les gens viennent voir parce que ça fait peur en fait, voilà.
- Mais il faut souligner aussi le courage des diffuseurs pour aller chercher, pour dire oui aujourd'hui à une enquête de fond sur l'islam radical.
- Il faut, à l'époque c'était Nicolas Taverneau, ils n'étaient pas très chauds.
- Mais bon, après ils nous font confiance.
- Et voilà, donc, et ça coûte effectivement très cher.
- C'est un réalisateur qui enquête pendant deux ans.
- Donc, et qui fait pratiquement que ça.
- Donc, voilà.
- Alors, on va voir avec vous ce qui a changé justement.
- Et cette sonnette d'alarme que vous êtes en train de tirer sur la production de documents et de documents d'investigation en particulier.
- Vous allez nous le dire dans un instant.
- Mais on commence toujours par le...
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