Retranscription des premières minutes :
- Et ce matin, on se rend du côté de Cailly, en Seine-Maritime. On reçoit un boulanger, Nicolas Gouin. Bonjour, Nicolas.
- Oui, bonjour. Merci d'être avec nous en direct. Vous allez bien ? Très bien. Et vous ? Bon, nickel, nickel. Je pense qu'il fait très beau. Il va faire très beau. Donc c'est impeccable.
- Bon, formidable, mon cher Nicolas. Vous êtes boulanger. Je suis obligé de vous poser la question. Nous sommes le 1er mai.
- Vous savez qu'il y a une polémique en ce moment, que certains boulangers ne peuvent pas faire travailler leurs salariés parce qu'ils sont interdits de travailler. C'est la fête du travail, jour férié. Qu'en est-il pour vous, mon cher Nicolas ? Eh bien moi, on est d'un petit 8 à travailler. Là, on sera que 2. Moi, parce que si je fais travailler un salarié, c'est 50 euros.
- Si je fais travailler un apprenti, c'est 1 500 euros. Et en société, ce serait x5.
- Ah oui.
- Donc je...
- Je suis en nom propre, mais ça fait déjà une belle somme.
- Oui, parce qu'il y a certains boulangers qui expliquent que tant pis. Ils feront travailler quand même leurs salariés, quitte à payer l'amende.
- Vous, ça a été une réflexion ? Vous avez eu un doute ? Non, non, c'est pas une réflexion. Je sais pas si vous vous rendez compte, mais je pense que les gens se rendent compte.
- 1 500 euros pour un apprenti, 750 euros pour un salarié.
- Et en baguette, je fais comment ? Juste pour un salarié, il faut déjà faire 750 baguettes. Pour un apprenti, il faut en faire 1 500.
- C'est pas ce que je fais dans la journée. Bah non, je peux pas payer ça. C'est impossible.
- Oui, bien sûr. Comment vous êtes résigné, en colère ? Quel est votre sentiment ? C'est vrai que c'est une promesse éternelle.
- Alors je note quand même qu'il y a une profession de loi qui sera examinée en jouant au Sénat pour faire changer.
- C'est vrai que ça a fait polémique. Vous n'êtes pas le seul, mon cher Nicolas. Vous n'êtes pas le seul boulanger. Il y a aussi les fleuristes, notamment, qui sont concernés. Quel est votre sentiment ? Bah mon sentiment, c'est un peu qu'on marche de 1986, qui n'a pas été révisé. Ce qui est dommage, c'est qu'ils n'ont pas été capables de le faire en temps et en heure.
- Parce que tous mes collègues autour de moi, ils ouvrent. Autour de moi, j'ai des gens boulangers qui sont fermés. C'est pitoyable.
- Il y a carrément certains de vos collègues...
- Je me permets de préciser, parce qu'on ne vous entend pas extrêmement bien, mon cher Nicolas. Ça coupe un petit peu.
- Je ne sais pas si vous pouvez un peu bouger, peut-être vous rapprocher d'une fenêtre ou quoi.
- Mais vous nous disiez donc que certains de vos collègues, c'est ça, ne pourront même pas ouvrir et donc vendre leur pain comme ils le font chaque année. C'est ça ? Bah non, parce qu'en fait, celui qui a 20 salariés, il fait tourner sa boutique avec 20 salariés.
- S'il les embauche, c'est qu'il en a besoin. Les filles au magasin, s'ils sont 4, 5, 6...
- Arrive un moment, la vendeuse, la patronne, elle ne peut pas le faire toute seule. Et moi, j'ai tendance à dire, ma femme, ce n'est pas un poulpe.
- Elle n'a pas 8 bras, pour ceux qui ont déjà vu les tuches. On n'est pas des poulpes. Si on emploie des gens... Et en plus, les gens, ils veulent bosser.
- Moi, ils m'ont demandé « Est-ce que je peux vous faire un être comme quoi je travaille ? » Je suis d'accord pour travailler, parce qu'à la finale, ils sont quand même payés double.
- Et quand on fait tous les jours fériés du mois de mai et qu'on est payé double, je vous garantis qu'eux, ils sont super contents.
- C'est vrai qu'il y a une réflexion.
- On a posé la question à nos auditeurs sur nos réseaux sociaux. On a une auditrice qui nous dit « On nous rabâche que les Français ne travaillent pas assez.
- Quand ils veulent bosser, on leur colle...
Transcription générée par IA