Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Jean-Marie Bordry, vous êtes avec nous.
- Exactement, je suis là.
- Jean-Marie, on a beaucoup parlé du 1er mai, des contrôles de l'inspection du travail.
- Il y en a eu deux à Paris, dans des boulangeries.
- Deux seulement, mais deux quand même.
- C'est ça, et notamment un boulanger que Sud Radio a contacté hier soir.
- Leur patron s'appelle Yannick Racin.
- 10 de ses salariés, tous volontaires, il le précise, pour travailler, ont été contrôlés.
- Contacté hier soir, il n'avait toujours pas digéré cette visite de l'inspection du travail.
- C'est inadmissible, c'est le monde à l'envers.
- Vous écoutez les infos, il faut trouver 40 milliards pour l'année prochaine.
- Deuxième sujet, M. Bayrou nous dit qu'on ne travaille pas assez en France.
- Troisième sujet, on vous dit qu'on attendra de faire travailler les salariés le 1er mai, les boulangers.
- Et seuls les employeurs pouvaient travailler dans les boulangeries le 1er mai.
- Pour Yannick Racin, évidemment.
- C'est pas logique.
- C'est soit tout le monde travaille, soit personne ne travaille.
- Mais dans ces cas-là, si personne ne travaille, il ne faut plus l'appeler le 1er mai, fête du travail.
- Il faut l'appeler la journée Covid.
- Et cette journée Covid, quand tout était fermé.
- Vous en avez parlé sur Sud Radio, Jean-Jacques.
- Des sénateurs veulent assouplir cette interdiction de travailler le 1er mai.
- Ils ont le soutien de la ministre du Travail, Catherine Vautrin.
- Mais pas question pour la CGT.
- Sophie Binet, notamment, que je cite.
- Il y a 364 autres jours pour ouvrir.
- Et puis en plus, on sait survivre un jour sans avoir de boulangerie.
- Baguette de pain, peut-être, nous répond le boulanger Yannick Racin.
- Mais c'est dommage, parce qu'hier, il a eu beaucoup de clients.
- Surtout que nous, dans le quatrième, c'est bondé de touristes.
- Imaginez, qu'est-ce que vous allez dire aux touristes qui viennent à Paris ? Aujourd'hui, vous ne mangez pas de pain, vous ne mangez pas de viennoiserie.
- Parce que c'est le 1er mai.
- Les touristes, ils rigolent.
- Et vous savez qui d'autre il a livré hier ? Non.
- Avec ses boulangeries ? Deux compagnies de CRS.
- Oui, eux aussi, ils avaient du travail le 1er mai.
- Évidemment, ça c'est la vie, le quotidien.
- Enfin, laissons travailler les boulangers le 1er mai.
- Arrêtons avec ça.
- Si les salariés ont envie de travailler, ils sont payés double.
- Ils travaillent, mais enfin, je ne sais pas.
- Il est 8h27, ça vous fait réagir.
- Qu'est-ce que vous en pensez ? Oui, Guy ? Je pense que ça peut être...
- Là, en l'occurrence, c'est perçu comme une espèce de mise en scène autoritaire.
- Vous voyez, l'État qui, par ailleurs, multiplie les pressions administratives, etc.
- C'est une vieille loi.
- C'est un peu...
- C'est un peu caduque, je dirais, ce truc-là.
- Évidemment, si c'est pour contrôler la légalité des travailleurs, protéger des salariés forcés de travailler, enfin, on voit à quoi je fais référence, bien sûr.
- Mais sinon, ça n'a pas de sens.
- Ça n'a plus de sens.
- Les boulangeries étaient un commerce essentiel pendant un Covid.
- On s'en souvient.
- Donc, elles devaient rester ouvertes.
- Oui, alors, effectivement, la seule chose à vérifier, c'est que les salariés, qui accepterait de travailler ? Qui accepterait ? Il faut que ce soit toujours sur la base du volontariat, soit effectivement payé deux fois plus, quoi.
- C'est la règle du 1er mai.
- Encore une fois, si on ne force personne, et s'ils sont payés comme ils le doivent, franchement, pour les boulangeries, pour les fleuristes aussi, c'est tout à fait hypocrite.
- Franchement, le patron des fleuristes...
- Pour les fleuristes ouverts, il y a...
- Oui, le patron est là et tout seul.
- Il n'y a pas d'employés.
- Il y a 750 euros d'amende par salarié.
- Qui travaillent le 1er mai.
- 1 500 euros si les mineurs.
- C'était notamment le cas, éventuellement, des apprentis dans les boulangeries, qui sont souvent mineurs.
- C'est déconnecté des réalités du terrain.
- C'est l'inspection du travail.
- J'ai posé la question au ministre de l'économie l'autre jour.
- Il me dit, l'inspection du travail est indépendante.
- On n'y peut rien.
- Oui, mais il faut quand même qu'elle ait deux minutes de réflexion.
- Il faut aussi réfléchir, parce que...
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