Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Benjamin Gleize, vous posez une question qui va nous faire réfléchir.
- Qui pourrait être au grand oral du bac aujourd'hui.
- Oui, vitons la fin du droit international, vous posez la question.
- Elle est posée en marge de la guerre entre Israël et l'Iran, et après les frappes américaines.
- Oui, et à cette question, Thierry Breton a un avis très tranché.
- Selon l'ancien commissaire européen, nous sommes désormais entrés dans un monde où seul prime la force sur le droit, et dit-il, l'Europe doit s'y faire.
- Écoutez un propos très fort tenu hier sur BFM.
- Désormais, nous sommes rentrés dans un monde, et je le crains de façon durable.
- Je ne veux pas ici être un oiseau de mauvais augure, mais il faut voir ce qui se passe.
- Nous sommes rentrés dans un monde où seul prime la force sur le droit.
- Ce n'est pas une raison pour laquelle nous, Européens, nous ne devons pas continuer à dire que ce qui bâtit les équilibres du monde doit être, le droit, il faut continuer à le dire.
- Mais en parallèle, la politique, ce n'est pas où, c'est et.
- Il faut aussi nous donner, désormais, plus que les attributs, la réalité de la puissance.
- Et oui, avec d'un côté, donc l'Europe doit marcher sur deux jambes, d'un côté le droit, et de l'autre la force.
- Non, mais c'est une évidence.
- Non, mais attendez, franchement, Thierry Breton, c'est Hibernatus, il vient de se réveiller d'une longue période de glaciations historiques.
- Parce que quand la SDN, la précurseur de l'ONU, est mise en place par le traité de Versailles en 1919, la Société des Nations, qui est l'ancêtre de l'ONU, quand Hitler, quand un régime dictatorial décide d'envahir, de déclarer la guerre à tout le monde, il ne demande pas l'autorisation de la SDN, si vous voulez.
- Et puis il faut rappeler qu'après 1945, il y a eu un plus jamais ça, on a eu la guerre de Corée tout de suite, et la SDN, c'était l'ONU, c'était la SDN.
- Il y a un sujet, c'est quand vous avez un État qui est sur le point d'avoir une bombe nucléaire et qui menace de détruire son voisin, et qui est en train de détruire son voisin, l'attaque me paraît normale, mais je vais vous dire, mais le problème, Jean-Jacques, aujourd'hui, c'est que si les Chinois décident de mettre la main sur Taïwan, qu'est-ce qu'on fait ? On leur dit, vous ne pouvez pas le faire.
- Non mais vous avez raison, vous avez raison, les Russes ont envahi l'Ukraine.
- Non mais c'est pour ça, excusez-moi d'abord, franchement, qui a jamais cru à cette affaire de droit international qui est quand même toujours un peu le droit du plus fort, tel qu'il est décidé.
- Ah oui, j'ai commencé par ça, vous l'avez dit.
- Oui, non mais, par ailleurs, désolé, le droit international, c'est vraiment la géométrie variable, j'adore, désolé, tous ces gens qui trouvent qu'Israël et l'Amérique auraient dû passer par l'ONU, je ne sais pas quoi, donc ne rien faire, et qui, je veux dire, ne disent rien sur le programme nucléaire iranien qui, lui, n'est pas… non mais, je vous donne cet exemple, pardon, mais c'est surtout que nous, en Europe, on dit les deux pieds, mais non, en Europe, il y a un pied qui est beaucoup plus fort que l'autre, qui écrase l'autre, notre répugnance, y compris, d'ailleurs, dans le maintien de l'ordre en interne, à exercer la force légale, si vous voulez, et… Mais Elisabeth, Elisabeth, aujourd'hui, on veut faire la guerre sans perdre un seul soldat, alors vous m'expliquerez comment… Vous allez dans mon sens, là.
- Vous m'expliquez comment, en Europe, on peut engager une guerre ? Là, franchement, je… Mais je suis tout à fait d'accord, d'ailleurs, les peuples sont très… n'ont pas du tout envie, l'idée, moi, je voyais écrit à côté d'ici, on ne mourra pas pour Kiev, si vous voulez, bon, c'est vrai, d'ailleurs, mais… Je suis d'accord, mais on mourra pour rien, alors.
- Mais est-ce qu'on mourra pour Marseille ? Au final.
- Au final,...
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