Retranscription des premières minutes :
- Artisans, porteurs de projets, apprentis, les chambres de métiers de l'artisanat vous accompagnent.
- La CMA, artisans de la nouvelle économie, présente...
- Sud Radio C'est ça la France, Nathalie Schrengerma.
- Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans C'est ça la France, l'émission du savoir-faire français sur Sud Radio.
- L'émission qui célèbre le talent, la créativité, les savoir-faire qui font rayonner notre territoire.
- Aujourd'hui, on vous emmène dans la Sarthe, à Malicorne-sur-Sarthe, un village qui résonne dans l'histoire de la faïence française.
- Depuis 1924, la faïencerie d'art de Malicorne perpétue un héritage rare.
- La maîtrise complète du cycle de fabrication de la terre au décor, pain à la main.
- On va parler de tout ça avec son dirigeant Stéphane Deschamps.
- Et on va comprendre ensemble comment ce patrimoine est né ici, comment il se transmet, comment il continue de séduire aussi bien les amateurs d'art que les collectionneurs du monde entier.
- Sud Radio, C'est ça la France.
- Merci d'être avec nous au micro de Sud Radio, Stéphane Deschamps.
- Bonjour.
- Alors, Malicorne est indissociable de la faïence.
- Comment ce savoir-faire s'est-il implanté dans la région, s'est développé dans ce terroir en particulier ? C'est un savoir-faire ancien qui s'est développé à Malicorne au milieu du XVIIIe siècle, quand le premier faïencier de Malicorne a cherché à s'installer pour développer une faïencerie, un endroit où il n'y avait pas grand-chose.
- Et Malicorne était la cible idéale dans la mesure où on avait énormément d'argile en grande quantité et de très bonne qualité tout autour du village, mais aussi des bois pour alimenter les fours.
- Bien sûr.
- Et la rivière pour transporter les marchandises, parce que la rivière Sartre permettait vers le nord de remonter jusqu'au mont par bateau et vers le sud de rejoindre la Maine qui passe en rangée et ensuite d'atteindre la Loire pour naviguer jusqu'à Nantes.
- Donc ce sont les forêts environnantes, les terres argileuses de la région.
- Et donc c'est comme ça que ce savoir-faire est né dans la région ? C'est comme ça, tout à fait.
- Alors, votre atelier est l'un des rares à maîtriser encore toutes les étapes de fabrication.
- Ce savoir-faire, vous n'êtes plus vraiment nombreux à le pratiquer, j'imagine, dans la région ? Dans la région, ma connaissance, je suis le dernier.
- Le seul ? Oui.
- Oui.
- En faïencier, parce que je connais encore des fabricants de tomates ou de briques qui exploitent de l'argile, pas très loin de chez moi, à une vingtaine de kilomètres de chez moi, pas plus.
- Mais en faïence d'art, c'est vrai que, non, je ne vois pas vraiment qui d'autre que moi exploite encore sa petite carrière.
- On peut se le permettre parce qu'on est un atelier de taille modeste et qu'on a une production relativement confidentielle.
- Cela dit, ça représente quand même...
- C'est quand même assez incroyable d'avoir encore sa carrière, d'avoir sa matière première, de tout faire sur place.
- Alors, on a une chance extraordinaire, c'est que nos prédécesseurs dans cet atelier n'ont jamais rien détruit.
- Et donc, j'ai toujours un outil de travail qui est centenaire, donc il commence à être un petit peu...
- Mais il a toujours été parfaitement entretenu, il est toujours en état de marche et les machines et l'outillage fabriqué il y a une centaine d'années est incroyable et d'une robustesse extraordinaire et ça fonctionne toujours.
- Et j'imagine que c'est réparé en interne.
- C'est-à-dire qu'on n'imagine pas toujours, finalement, tous les savoir-faire qu'il faut être capable de développer dans certains secteurs d'activité, notamment dans l'artisanat.
- Oui, alors dans l'artisanat et l'artisanat d'art, il faut en général...
- Il faut être couteau suisse.
- Débrouillard et bricoleur.
- Et il faut faire souvent avec les moyens du bord.
- Mais c'est ça qui est extraordinaire dans nos métiers, c'est qu'on continue à entretenir un faire-vivre, un patrimoine incroyable.
- Alors pour nos auditeurs, est-ce que vous pourriez nous décrire justement un cycle complet de la terre brute à la pièce finale, que l'on comprenne bien ? Alors moi j'exploite encore mes petites carrières ici dans les environs de Malicorne.
- Je ramène mon argile brute à l'atelier.
- On va la rendre liquide pour pouvoir la tamiser, éliminer les débris végétaux, les sables, les petits cailloux.
- On va...
Transcription générée par IA