Retranscription des premières minutes :
- « Sud Radio, ça va mieux en le disant, Jean Dorido. » « Mon cher Jean Dorido, bonjour. » « Bonjour mon cher Maxime, bonjour à tous. » « Comment allez-vous ce matin ? » « Écoutez, ça va à merveille ! » « Mais oui, vous me faites l'insolence d'arriver avec une magnifique chemise, le cou à l'air, alors que moi j'ai l'impression déjà d'avoir le bonnet et l'écharpe. » « Je compatis de tout mon cœur, Maxime, sincèrement. » « C'est très sympathique. Pour votre chronique du jour, le jugement concernant l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, est tombé ce jeudi.
- On l'a souvent dit, condamné à 5 ans. Le tribunal l'a reconnu coupable d'association de malfaiteurs.
- Mais pour vous qui vous intéressez à toutes ces questions de biais, notamment cognitifs, vous posez une question ce matin.
- Est-ce que les décisions prises par les juges sont toujours rationnelles ? » « Eh bien oui, mon cher Maxime, effectivement, excellente question. Et vous l'avez annoncé excellemment bien.
- La réponse est non, puisque précisément, vous avez prononcé ces fameux mots presque magiques, biais cognitifs, qui ont été théorisés par un immense psychologue qui nous a quitté.
- L'an dernier, M. Daniel Kahneman, qui avait reçu le prix Nobel d'économie en 2002 pour ses travaux, justement, sur ces fameux biais.
- Qu'est-ce que c'est exactement, les biais cognitifs ? Eh bien, ce sont des erreurs que le cerveau commet systématiquement et dont il n'a pas conscience.
- Typiquement, le biais de disponibilité, par exemple, pousse une personne à surestimer la probabilité qu'un événement arrive, simplement parce que cet événement est facilement disponible dans sa mémoire.
- Lorsque des psychologues, par exemple, demandent à des sujets expérimentaux, s'il y a davantage de morts par leucémie ou par chute accidentelle, eh bien, les sujets répondent d'emblée la leucémie, alors qu'en réalité, ce sont les chutes accidentelles qui font le plus de morts.
- Donc, on comprend bien le principe des biais cognitifs, mais quel rapport avec les juges, notamment, qui ont condamné l'ancien président de la République ? Eh bien, le rapport, mon cher Maxime, c'est que le cerveau des juges, eh bien, il n'est pas immunisé contre ces biais.
- Les précédentes affaires à propos de Nicolas Sarkozy ont pu rendre, justement, ce jugement-ci plus sévère.
- Peut-être aussi, ont-ils été...
- Ils ont été piégés par un autre biais, celui de généralisation abusive, qui consiste à tirer des conclusions générales à partir de cas isolés en l'espèce.
- La généralisation peut porter sur les hommes politiques, dont certains ont effectivement été reconnus coupables de délits.
- François Villon pour l'emploi fictif de son épouse Pénélope, Jérôme Cahuzac pour fraude fiscale, encore Patrick Balkany pour blanchiment de fraude fiscale.
- Le cerveau peut avoir tendance à généraliser ses cas isolés à travers une formule du genre « les politiques sont malhonnêtes ». Vous l'avez rappelé, votre invité, précédent, et ça, ça peut créer un a priori négatif qui va biaiser précisément le jugement.
- Donc on voit à quel point, en effet, le jugement a pu être biaisé par ce que vous nous expliquez, mais est-ce qu'il y a d'autres biais cognitifs un peu du même genre avec les mêmes conséquences ? Alors oui, il y a énormément de biais cognitifs, mon cher Maxime, vous faites bien poser la question.
- Il y en a qui sont même encore plus difficiles à identifier, typiquement l'effet de cadrage.
- L'effet de cadrage, c'est l'influence de la façon dont les choses sont présentées.
- C'est-à-dire qu'un chirurgien dit à son patient « il y a 95% de chances que l'opération se déroule, sans aucun problème », ou qu'il lui dise « il y a 5% de risques que l'opération vous laisse de lourdes séquelles », l'effet, bien sûr, ne sera pas le même, pourtant les deux propositions disent la même chose.
- En ce qui concerne l'ancien chef de l'État, le traitement médiatique des différentes affaires dans lesquelles il est impliqué a peut-être pu avoir un impact.
- Écoutez, par exemple, un court extrait d'une vidéo publiée par vos confrères de France 24.
- Le procès des financements libyens de la campagne de Nicolas Sarkozy, c'est celui d'un pacte présumé entre un futur président de la République et un...
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