Retranscription des premières minutes :
- « Le Grand Matin Sud Radio, 6h-10h, Maxime Liedot. » Il est 7h36 sur Sud Radio et on vous explique ce matin l'annonce du Président de la République.
- La France va donc construire un nouveau porte-avions, c'est historique et c'est, on s'en doute, un peu stratégique.
- Mais ça coûte combien ? À quoi ça sert vraiment ? Et est-ce qu'on peut encore se le permettre ? Bonjour Marc Chassilian.
- « Bonjour ! » Merci beaucoup d'être avec nous ce matin. Vous êtes ingénieur défense, professeur à l'école militaire de Paris.
- Et la première question, évidemment, qui est sur toutes les lèvres, est-ce que cette annonce était attendue ? « Oui, totalement. Il faut savoir que les études de ce porte-avions, elles ont démarré il y a déjà plusieurs années, environ 7-8 ans.
- Donc en fait, ce qu'a annoncé le Président Macron hier, c'est l'autorisation de mise en chantier de ce porte-avions.
- C'est-à-dire, en clair, on va découper des tôles et on va commencer à construire un bateau. » Oui, c'est uniquement ça.
- Mais il me semble que c'était annoncé dans la loi de programmation militaire.
- Ça veut dire que tout roule, que les financements sont prévus.
- Il n'y a pas, malgré l'ambiance budgétaire, de doute sur la capacité à payer.
- « Alors, quand on relit la loi de programmation militaire 2025-2030, on voit qu'il y a une ligne qui s'appelle « porte-avions de nouvelle génération ».
- Donc, normalement, cette ligne budgétaire a été créditée des montants nécessaires.
- Évidemment, les difficultés budgétaires actuelles que traverse la France, ne facilitent pas forcément le lancement de tous les chantiers en même temps.
- Oui, ça c'est sûr.
- Alors, nous qui ne sommes pas ici dans ce studio et ceux qui nous écoutent habitués au jargon et au monde militaire, concrètement, ça va servir à quoi, un deuxième porte-avions ? Parce qu'on avait déjà la sensation, si vous voulez, que le premier, il était très lourd, il coûtait très cher et qu'il passait plus de temps en réparation qu'en mer.
- Alors oui, c'est ce qu'on appelle l'équation du porte-avions.
- C'est-à-dire que 1 égale 0.
- C'est-à-dire qu'en fait, quand vous avez un porte-avions, il passe environ 30% de son temps en indisponibilité diverses et variées.
- Donc, vous n'en avez que 70% du temps utile, si j'ose dire.
- Par exemple, l'année prochaine, notre Charles de Gaulle va rentrer pour 2 ans en grande réparation.
- Donc, notre marine n'aura plus de porte-avions en 2026-2027.
- Il ne faudrait pas que quelque chose de fâcheux arrive sur les mers pendant ce temps-là.
- Non, ça c'est sûr.
- Voilà. Donc, quand on dit qu'on va avoir un deuxième porte-avions, en fait, non.
- Ce porte-avions qui a été annoncé par le président Macron va succéder au Charles de Gaulle.
- Oui.
- En fait, la marine nationale n'aura toujours qu'un seul porte-avions.
- Oui, c'est sûr.
- Donc, c'est quand même un peu moins extraordinaire que ce que semblait annoncer hier le président de la République.
- Malgré les dates, on sentait bien que c'était non pas un deuxième porte-avions, mais vous le précisez avec nous ce matin, Marc Chassilan, mais seulement un porte-avions qui va se substituer au Charles de Gaulle dans quelques années.
- Est-ce que ça veut aussi dire, au vu des échéances, on a dit qu'on pourrait le voir en mer au début des années 2038.
- Est-ce que ça veut dire que ce sera aussi...
- C'est un porte-avions plus moderne, c'est-à-dire plus préparé potentiellement aux enjeux de demain ? On pense aux drones, notamment.
- Oui, bien sûr.
- Alors, d'abord, ce sera un porte-avions plus lourd, parce qu'il va devoir embarquer des avions qui sont plus gros et plus lourds, qui sont les succès sur rafale.
- Il embarquera aussi des drones.
- Et puis, surtout, ce qu'on voudra, c'est que ce porte-avions puisse augmenter ce qu'on appelle le rythme des opérations aériennes.
- Donc, en clair, on veut lancer plus d'avions au cours d'une même mission.
- Donc, on va rajouter une catapulte.
- Il y aura trois catapultes.
- Il y aura trois catapultes de lancement au lieu de deux sur le Charles de Gaulle.
- Donc, ça fait un pont d'envol plus grand pour des avions plus lourds.
- Donc, ça fait forcément un porte-avions plus lourd.
- On va...
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