Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger.
- Il est 7h40 sur Sud Radio. Sud Radio vous explique. On va vous réexpliquer ce qui s'est passé, évidemment, même si vous avez vu déjà des documentaires, des images.
- Et puis vous-même, vous avez vécu d'une manière ou d'une autre cette terrible soirée du 13 novembre 2015. Je reçois Jean-Michel Fauvergue, qui était patron du RAID à l'époque, qui est intervenu avec ses hommes. Bonjour Jean-Michel Fauvergue. Bonjour Patrick Roger.
- Vous avez écrit ce livre « Ni capitulation ni résignation, osons le courage » aux éditions Fayard. C'est aussi à partir de ce soir-là où vous êtes engagé dans une lutte aussi pour la sécurité contre le terrorisme. On va y revenir dans un instant. Mais revenons avant tout à cette soirée-là, ce 13 novembre.
- Alors vous, vous étiez avec quelques-uns de vos hommes réunis ce soir-là, parce que c'est vrai qu'il y avait de l'attentat dans l'air, si je puis dire.
- On savait qu'il y avait une menace qui était très forte. L'année 2015, c'est une année terrible pour la France. On s'en rend pas compte.
- Mais chaque deux mois, il y a eu soit un attentat majeur, soit un attentat majeur déjoué. Souvenons-nous du Thalys. Et puis on avait commencé l'année la prise d'otages de l'Hyper Cacher, où j'étais aux commandes du RAID et de l'ABRI, et on a sauvé les 26 otages. Et donc oui, c'était une année...
- C'était très fort en menaces. Et moi, j'avais ce soir-là deux de mes officiers, deux de mes commandants qui étaient présents au Stade de France parce qu'on préparait l'Euro 2016. Et c'était pour s'assurer de l'évacuation et du renfort de l'équipe présidentielle, l'équipe de protection du président de la France.
- Donc dès que ça a explosé, ils sont allés voir. Ils m'ont averti immédiatement. Il s'avère aussi qu'effectivement, à mon domicile, je recevais tous mes adjoints et leurs épouses dans un repas de cohésion qu'on avait l'habitude de faire à peu près chaque deux mois, et ce qui m'a permis de distribuer assez rapidement mes ordres et qu'on soit très réactifs. Et d'aller sur place. Alors on se rappelle ce qui s'est passé avec les explosions, évidemment, au Stade de France.
- Et puis les fusillades dans le 11e arrondissement.
- Mes chers compatriotes, au moment où je m'exprime, des attaques terroristes d'une ampleur sans précédent sont en cours dans l'agglomération parisienne.
- Alors ? Oui, oui.
- Alors je m'interprète. Dites en Bataclan. En Bataclan, des gens avec des talas chigots.
- Les fusillades au Bataclan. Dans le Bataclan, madame.
- Les fusillades.
- Il y a plusieurs dizaines de tués. Il y a beaucoup de blessés. C'est une horreur.
- Voilà. Une horreur que vous découvrez parce que vous arrivez donc au Bataclan. Vers quelle heure, Jean-Michel Fauvergue ? Je me rappelle plus exactement l'heure. Les choses se mélangent.
- Ce que je peux vous dire, c'est que les premiers à intervenir, d'abord, c'était la BAC parisienne, avec un commissaire de police et son chauffeur policier qui, très courageusement, sont rentrés.
- Avec le peu de moyens qu'ils avaient, ont ouvert le feu et ont fait exploser ou ont impacté ou il s'est fait exploser tout seul, je sais plus, un des premiers terroristes, un des trois terroristes, parce qu'ils avaient des gilets explosifs, ces terroristes.
- Et les deux autres se sont réfugiés derrière, avec des... Derrière, c'est-à-dire dans les rues. Oui.
- Derrière, avec des... Derrière, c'est-à-dire dans les loges, derrière la Seine, avec d'autres otages.
- Et assez rapidement, le chef de la BRI, avec une équipe rapide de la BRI, une dizaine d'hommes à peu près, est arrivé sur place, en même temps que mon adjoint, puisque je l'avais dirigé vers Paris, mon adjoint et l'équipe rapide du RAID, donc ils étaient à peu près une vingtaine, a commencé à tenter de sécuriser le Bataclan.
- Le Bataclan.
- Et moi, je suis arrivé sur ces entreferms.
- En fait, je suis allé chercher les équipes lourdes. Je suis arrivé sur ces entreferms. Il y a une équipe lourde qui est partie rue de la Fontaine-aux-Rois, parce qu'on me signalait des terroristes rue de la Fontaine-aux-Rois. Ils ont mis toute la nuit, une bonne partie de la nuit, à...
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