Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-François Aquili. Et Jean-François Aquili, votre invité politique ce matin, c'est Boris Vallaud, qui est le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. Bonjour à vous, Boris Vallaud. Bonjour.
- Dixième anniversaire des attentats de Saint-Denis de Paris. Chacun se souvient. Où étiez-vous ce soir-là ? Écoutez, j'étais chez moi au moment des premières attaques. Et j'ai rejoint ensuite la cellule de crise Place Beauvau avec le souvenir d'une attaque en cours. Vous étiez secrétaire général adjoint de l'Élysée. Oui, absolument.
- J'ai le souvenir de cette cellule de crise où le bilan est égrené et chacun a ses idées froides face à l'horreur, à la monstruosité.
- J'ai le souvenir aussi d'une mécanique implacable d'un État en marche, ce qui est plutôt rassurant, d'un président de la République et d'un gouvernement très mobilisé mais très calme aussi. Et puis ce message du président de la République un peu avant minuit, au français, qui résonne encore en chacun d'entre nous.
- Dix ans après, Boris Vallaud, que dites-vous du détenu à perpétuité Salah Abdeslam qui, vraisemblablement, a reçu une clé USB avec des messages radicalisés et veut même parler désormais aux familles des victimes, cette justice restaurative ? D'abord, le fait qu'une clé USB puisse circuler laisse quand même songeur. Il y a quand même de ce point de vue-là, sans aucun doute, une faille.
- Mais je doute pas que les services pénitentiaires s'interrogeront.
- Ils interrogeront sur la possibilité de ça. Par ailleurs, j'ai entendu, comme vous, via son avocate, la proposition de Salah Abdeslam de rencontrer les familles des victimes, les partis civils. J'allais dire la réponse leur appartient. Je suis pas certain qu'elles répondront favorablement à cela.
- En tout cas, il doit purger l'intégralité de sa peine. Et en tout cas, dans la journée que nous vivons, nous devons avoir une pensée pour toutes les victimes, pour nos services de sécurité, services de secours.
- Et faire un travail absolument exceptionnel avec un courage, une dignité, un engagement qui force l'admiration aujourd'hui encore.
- Allez, Boris Vallaud, le vote date d'hier. Que dites-vous ce matin ? Victoire pour le Parti socialiste après cette suspension de la réforme des retraites ? J'ai envie de dire surtout victoire pour le mouvement social, pour les Français qui, par millions, avaient manifesté dans les rues. Victoire pour les centaines de milliers, les millions de Français, 3,5 millions de Français, qui ont bénéficié d'un trimestre de réduction de temps. Voilà. C'est quand même pour tous ces hommes et toutes ces femmes. Pouvoir partir un trimestre avant, c'est pas rien.
- C'est pas rien. Et oui, c'est une belle bagarre, une belle victoire, une grande satisfaction. Et puis il y en a d'autres dans le débat. Nous obtenons pied à pied un certain nombre d'avancées pour les Français.
- Vous dites victoire pour le mouvement social. Mais après tout, ça n'est qu'une retraite, enfin une suspension.
- Il n'y a pas de l'abrogation. Vous avez parfaitement raison. Vous avez vu, c'est comme un ou deux trimestres gagnés. J'ai envie de dire que c'est le verre à moitié vide, pas plus, quoi.
- Bien sûr. Mais il y en a qui choisissent le verre complètement vide. Nous, on a choisi le verre à moitié vide avec la perspective, évidemment, notamment à la faveur des élections présidentielles, d'une abrogation de cette réforme.
- Qui choisit le verre complètement vide, Boris Zemmour ? Ceux qui ont voté contre hier, qui sont dans le tout ou rien et qui préfèrent finalement le rien.
- Nous, on a préféré qu'il y ait des avancées concrètes pour les Françaises et les Français, pour les carrières longues qui ont été ajoutées par un amendement du gouvernement.
- Je pense également aux carrières longues pénibles de la fonction publique, les pompiers, les policiers, les aides-soignantes, les infirmières. Ça n'est pas rien.
- Et ceux qui considèrent que ça n'est pas grand-chose, en réalité, se payent un luxe que les classes populaires peuvent pas s'offrir.
- Vous remerciez le Rassemblement national d'avoir voté avec vous et ses 112 députés. Non mais moi, je remercie personne. Je me bats pour les Françaises et les Français.
- Vous avez voté avec le RN, quand même. Enfin... Ils vont voter avec nous. Mais je fais l'observation...
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