Retranscription des premières minutes :
- Brigitte Lay, Sud Radio, le Love Conseil.
- Alors Philippe Harlin, dans un couple au long cours des crises, forcément on en rencontre.
- Un couple qui vivrait tranquillement du début jusqu'à la fin, ça n'existe pas ? Très rarement.
- On est bien d'accord.
- Donc une crise dans un couple, forcément ça va demander des ajustements.
- Il faut parler bien sûr, mais pas forcément trop non plus.
- Parce que c'est juste, il faut savoir parler de la crise et puis ensuite rebondir et continuer.
- Et souvent, ce qui permet de continuer, c'est de s'appuyer sur ses valeurs communes et le désir de continuer ensemble malgré la crise qu'on a traversée.
- Aucun des deux ne doit se poser en victime et il faut sortir de tout ce qui serait plainte ou accusation, quelles que soient les raisons de la crise.
- Donc ça c'est quand même déjà important à comprendre.
- Parce que parfois, c'est facile de penser que c'est l'autre qui est responsable de la crise, ou qui est coupable, ou je ne sais quoi.
- Et quand il y a un bourreau et une victime, c'est très compliqué d'arriver à dépasser la crise.
- Si la communication s'enlise vraiment, je crois qu'à ce moment-là, il est utile de faire appel à un thérapeute, un thérapeute de couple.
- Pas forcément un sexothérapeute, parce qu'une crise, encore une fois, ça ne signifie pas la rupture.
- J'aime bien d'ailleurs ce que dit...
- Le chaos, c'est une opportunité ou une rupture.
- Les deux sont possibles dans un moment difficile.
- Il faut éviter également de se confier trop à l'entourage, parce que ce n'est pas la peine d'aller ameuter tous les amis de ce qu'on a traversé dans le couple.
- Et puis je crois qu'il faut aussi savoir garder son intimité, parce que c'est quand même le moment où les corps se parlent.
- Et en général, les corps, si tout va bien encore, s'il y a encore de l'amour, ils restent aptes.
- À se parler.
- Et puis, il faut apprendre aussi à se refaire confiance, si la confiance a été un petit peu écornée.
- Et moi, j'aime bien cette idée de poser un acte symbolique.
- Par exemple, changer le décor de la chambre, s'offrir un voyage, planter un arbre dans le jardin, acheter un bibelot qui sera acheté ensemble pour marquer l'après-crise.
- Alors, c'est important, mais j'ai en tête votre love-conseil d'hier, qui est l'écoute.
- Oui.
- Bien sûr.
- Il faut savoir s'écouter.
- C'est-à-dire que la crise, elle est souvent un grand moment de surdité dans le couple.
- C'est un moment où on ne sait plus du tout être à l'écoute de l'autre.
- On a l'impression que ce qu'exprime l'autre va contre nous ou à l'inverse de nous.
- Donc, il s'est des fois passé effectivement des événements.
- Mais c'est de trouver un moyen, de retrouver le chemin de l'écoute.
- Et effectivement, ça peut passer par tout ce que vous dites.
- C'est du changement.
- Il faut pouvoir se regarder de nouveau pour pouvoir se réécouter.
- Il faut un nouveau départ.
- Il faut de nouveau s'intéresser à l'autre.
- Et puis, arrête, je ne veux pas entendre ce que tu as à me dire.
- Et pour moi, c'est vraiment parlant, quand je vois les couples que je reçois en tant que conseiller conjugal, un véritable dialogue de sourds.
- Oui, bien sûr.
- Et pendant toute la crise...
- Et tant que l'autre n'aura pas entendu écouter ce que l'autre a vécu, ce que ça lui a fait comme douleur, et que l'autre est là encore en train de se défendre, mais je n'ai pas, mais j'ai, mais...
- Il n'y a pas d'écoute.
- L'autre ne se sent pas entendu.
- Et tant qu'on ne se sent pas entendu, on rabâche.
- Et donc, on tourne en rond, on est en boucle dans cette crise.
- Voilà, il faut apprendre à être là pour l'autre.
- Mais des fois, ça...
- Des fois, il faut aussi entendre que si l'autre n'entend plus, c'est parce que l'autre n'est plus là.
- Il n'est plus dans le couple.
- Il y a quelque chose qui a cassé.
- Et là, malheureusement...
- On peut recoller parfois les morceaux.
- Tout dépend de...
- Et parfois, ça peut faire un très joli vase.
- Voilà, c'est là que le chaos peut...
Transcription générée par IA