Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'affaire dans l'affaire, Stéphane Simon.
- Bonjour, bienvenue à tous pour votre rendez-vous du samedi en partenariat avec la revue trimestrielle Affaires Criminelles.
- Avec moi, l'équipe de l'affaire dans l'affaire, Jean-Marie Bordry, la voix des matinales de Sud Radio et Jeanne Serrano, bien sûr, journaliste enquêtriste.
- Nous accueillons aujourd'hui Rachida Kaout, présidente du Haut-Commissariat des Diasporas Africaines, élue Ivry-sur-Seine et également Rodrigo Arenas, député de Paris.
- Bonjour à tous les deux.
- Bonjour.
- Aujourd'hui, nous allons parler du drame qui a saisi la France le week-end dernier, le meurtre d'Abou Bakar Sissé, frappé à 57 reprises par le couteau d'un tueur solitaire, Olivier Hadzovic, 21 ans, qui a frappé mortellement à la mosquée de Boiscombe.
- Mais si vous le voulez bien, revenons sur les faits. Nous sommes le 25 avril dernier, je le disais. Voici le récit du meurtre d'Abou Bakar.
- La Grande Combe, petite commune nichée au nord du Gard, une ancienne cité minière, fière de son passé ouvrier.
- Aujourd'hui, la ville vit modestement. Le chômage est élevé, la jeunesse parfois désœuvrée, mais la solidarité y est réelle.
- Les liens entre habitants et les communautés sont solides.
- Dans cette ville discrète se dresse une petite mosquée, la mosquée Khadija, un lieu de culte sans tapage.
- Une salle de prière simple, respectée. Un endroit de fraternité, loin des projecteurs, au cœur d'un quartier calme.
- Ce vendredi 25 avril 2025, il est 8h30 précisément.
- A l'intérieur de la mosquée, un homme s'affaire. Il balaie, nettoie, prépare la grande prière de vendredi.
- Abou Bakar Sissé, il a 22 ans.
- C'est le père du Mali, arrivé en France à l'adolescence.
- Il a obtenu un CAP de menuiserie. Il vit seul, travaille parfois, aide beaucoup.
- A la mosquée, il est bénévole, il a les clés.
- Il est reconnu pour sa gentillesse, il inspire confiance.
- C'est dans cette mosquée de bois combe, et c'est cet homme paisible que le tueur va choisir.
- Un homme brun, les cheveux hirsutes, vient de passer la porte.
- Cet homme n'est pas connu des fidèles.
- Pas de lien avec la communauté.
- Il s'approche calmement d'Abou Bakar Sissé et lui demande de lui apprendre à prier.
- Abou Bakar accepte, naturellement, il n'hésite pas, il montre les gestes, il partage les mots.
- Il s'agenouille côte à côte en direction de la Mecque.
- Olivier, c'est son prénom, 21 ans, imite alors les mouvements de la prière, puis il se redresse alors qu'Abou Bakar est en prière, agenouillé, et sort un couteau.
- Il frappe, froidement, des dizaines de fois, dans le dos, le torse, l'abdomen, la gorge.
- Abou Bakar ne se relèvera pas.
- L'agresseur filme la scène et déclare, face caméra, « Je l'ai fait, ton ala de merde ! » Olivier quitte rapidement la scène du crime.
- Il profite du calme de la mosquée.
- Le corps de Abou Bakar ne sera découvert qu'à 11h30, soit trois heures après le drame.
- Olivier Hadzovic.
- a donc beaucoup d'avance sur les enquêteurs dans sa fuite.
- Il est en outre aidé par des proches pour fuir la région.
- Que leur a-t-il raconté ? Que savent-ils du drame ? Impossible de le savoir à ce stade de l'enquête.
- Olivier Hadzovic se rend d'abord dans l'Hérault, où il est brièvement repéré, puis disparaît de nouveau.
- Il traverse ensuite la frontière franco-italienne, probablement en train, et arrive en Toscane.
- C'est là que les enquêteurs perdent provisoirement sa trace.
- Ils n'auront pas le temps de le retrouver, car dimanche 27 avril vers 23h, il se rend de lui-même au commissariat de Pistoia, en Italie.
- Il est accompagné de son avocat et d'un membre de sa famille.
- Aux enquêteurs, il raconte tout.
- Il s'appelle donc Olivier Hadzovic.
- Il est né en 2004 à Lyon.
- Il est de nationalité française.
- Sa famille est d'origine bosniaque.
- Il vit depuis deux ans à la Grande Combe, avec sa mère et ses frères et soeurs.
- Une famille nombreuse, discrète.
- Aucune plainte, aucun signalement, aucun casier.
- Il ne travaille pas. Il vit du RSA.
- Il passe ses journées enfermé, à jouer aux jeux vidéo.
- C'est un homme isolé, silencieux.
- Et lors de son interrogatoire, il nie pourtant la haine religieuse.
- Il déclare avoir tué la première personne qu'il a croisée.
- Et qu'il voulait en tuer...
Transcription générée par IA