Retranscription des premières minutes :
- « Le Grand Matin Sud Radio, 7h10, Maxime Liedot. » Il est 7h12 sur Sud Radio et à la une ce matin, la médecine, peut-être que nous sommes en train de la détricoter à l'heure où les députés et les sénateurs se penchent sur, en réalité, ce qui va se passer au bout de votre carte vitale.
- On va faire le point avec vous, Jérôme Marty, bonjour.
- « Bonjour, Maxime Liedot. » Médecin généraliste, président de l'UFML, l'Union française pour une médecine libre.
- Quand vous regardez aujourd'hui les débats et les décisions qui sont en train d'être prises ici et là, à l'Assemblée nationale, et parmi les sénateurs, vous dites quoi ? « J'ai mal à ma médecine ce matin. » « J'ai mal à la médecine, je suis inquiet, très inquiet, j'en ai ras-le-bol. » « Et je vois qu'il est en train de se lever un mouvement de médecins, qui est un mouvement historique, contre un projet de loi de financement qui met, vous l'avez dit, à bas la médecine et qui met surtout en danger les patients. » Et quand vous dites, en réalité, sujet d'inquiétude, sujet de colère, qu'est-ce que vous dites entre vous ? Ou que c'est, quoi, le pire budget que vous ayez entendu causer entre députés au niveau politique ? C'est quoi qui vous inquiète véritablement ? Qu'est-ce qui vous met en colère ? C'est le pire budget, effectivement, Maxime Lénaud, parce que c'est un budget qui va économiser sur les malades.
- C'est un budget de force et de violence par rapport aux médecins et aux soignants.
- Et c'est un budget où l'encadrement administratif vire à l'absurde.
- Donc on ne peut pas accepter cela, on ne peut pas accepter qu'on casse notre médecine.
- Et je voudrais rappeler les mots de notre ancien ministre de la Santé.
- Qui est parti, qui a refusé de continuer parce qu'il a dit « je suis médecin depuis 25 ans, je ne pouvais pas cautionner une politique de rabotage budgétaire ».
- Voilà les mots de Yannick Noderre.
- C'est les mots de Yannick Noderre et je ne comprends pas, quand on est médecin, qu'on puisse cautionner un tel projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
- Jérôme Marty, il y a un acronyme typiquement français, un sujet qui cristallise en réalité et qui rassemble, on va dire, peut-être l'objet de votre colère, c'est l'ONDAM.
- Est-ce que vous pouvez nous expliquer qu'est-ce que cet acronyme en réalité et pourquoi il concentre les agacements, la colère ? Mais vous avez raison de mettre le doigt là-dessus. L'ONDAM, c'est l'objectif national de dépense d'assurance maladie.
- Pour les auditeurs, de façon très simple, c'est une enveloppe dans laquelle on met toutes les dépenses du soin.
- Cette enveloppe, elle a deux sous-enveloppes, une enveloppe pour l'hôpital, privé et public, et une enveloppe pour la ville.
- Pour l'hôpital, elle était à peine de 2,4, c'est-à-dire le plus bas qu'on ait eu jusqu'à présent.
- La ministre, cette nuit, l'a remonté jusqu'à 3,1. L'an dernier, c'était 3,2 %.
- C'est-à-dire l'augmentation de cette enveloppe, qui devrait normalement...
- On va mettre logiquement de l'inflation plus les coûts habituels de la médecine, c'est-à-dire le vieillissement de la population grâce à la médecine, ce qui fait que les soins sont plus chers, les molécules onéreuses qui font que les soins sont plus chers, les retards de soins liés à la gravité de notre système sanitaire qui coûtent plus cher.
- Donc on devrait avoir un ONDAM à chaque fois entre 4 et 6 %.
- Là, il sera en gros de 3,1. Il était de 3,2 l'an dernier.
- Et on sait que 60 % des établissements privés sont en déficit et l'hôpital va très mal.
- Donc ça ne résoudra pas le problème.
- Mais surtout pour la ville.
- Pour la ville, Maximiliano. Pour la ville qui voit 95 % des patients, cet ONDAM est à peine de 0,9 %.
- Ça veut dire que les politiques, les yeux dans les yeux des Français, leur disent « Nous n'allons pas donner les moyens aux médecins de vous soigner ».
- Vous, c'est comme ça que vous l'interprétez.
- C'est que les politiques ne donnent pas, avec ce budget-là, les moyens aux médecins de soigner leurs...
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