Retranscription des premières minutes :
- 14h-16h, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
- Je suis en compagnie d'une psychologue et sexologue, Marie-Laure Peretti, qui s'est intéressée à la question trans bien avant que ce sujet soit sans cesse abordé dans les médias et pas toujours très intelligemment d'ailleurs, parce qu'entre les médias qui veulent faire peur et ceux qui veulent faire du prosélytisme, c'est un peu n'importe quoi.
- Alors nous, on va essayer ensemble de mieux comprendre de quoi on parle quand on parle de transgenre.
- On va essayer aussi de savoir ce que ça signifie, ce besoin de changer d'identité, d'identité sexuelle, c'est-à-dire de se sentir homme dans un corps de femme ou de se sentir femme dans un corps d'homme.
- Et bien sûr, je compte sur vos témoignages.
- Alors vous nous appelez au 0 826 300 300 ou vous envoyez un SMS, vous envoyez Brigitte, votre message 7 20 18.
- Marie-Laure Peretti, merci d'être avec nous.
- Bonjour Brigitte.
- Vous êtes sexologue et vous aviez fait votre thèse sur la question de la transsexualité, puisqu'à l'époque, on parlait de...
- Non, non.
- On parlait de transsexualité.
- Pire, on disait, pire que cela, on disait transsexualisme.
- Ah oui.
- Et donc, on en faisait une question sexuelle.
- Exactement.
- Alors qu'en fait, c'est une question d'identité.
- Vous êtes d'accord avec ça ? Absolument.
- D'ailleurs, j'ai soutenu ma thèse en 2005, donc ça fait presque...
- 20 ans.
- Et moi, je ne pouvais pas utiliser un autre terme que transsexualisme.
- Mais à la fin de ma thèse, je disais qu'il fallait arrêter d'utiliser ce terme.
- Et plutôt utiliser...
- Utiliser le genre.
- Bien sûr, bien sûr.
- Parce que c'est toute la différence entre genre et sexualité.
- En fait, genre, ça veut dire qu'on peut être une femme et puis avoir un comportement d'homme.
- Par exemple.
- En ayant de multiples partenaires, en aimant le sexe.
- Bon, je crois que vous me comprenez, hein, tous.
- Mais on peut aussi être un homme et se sentir profondément féminin.
- Oui, oui.
- Et croire, j'ai envie de dire croire, être une femme, au fond.
- Et se dire que...
- Alors, la question trans, c'est qu'on ne se sent pas bien du tout dans son corps.
- C'est que le corps dans lequel on a été...
- Enfin, on est né, on est assigné, on pourrait dire, on n'est pas bien.
- C'est pour ça qu'on va...
- On n'est pas d'accord avec le corps biologique qu'on a.
- C'est pas qu'on n'est pas d'accord.
- C'est plus fort que pas d'accord.
- C'est que, vraiment, on ne se sent pas bien du tout, du tout, du tout.
- Ça ne correspond pas.
- En fait, ça ne correspond pas à ce qu'on ressent.
- Ok, je suis né mâle ou femelle.
- Sauf que, moi, je ne me sens pas ce mâle ou cette femelle.
- Je me sens autre.
- Et c'est pour ça que c'est si compliqué à comprendre.
- Parce qu'on se dit, bon, il y a quelque chose qui ne va pas, quoi.
- Ben, peut-être que les gens se disent qu'il y a quelque chose qui ne va pas.
- Mais, pour les personnes, à partir du moment où le ressenti psychique va coïncider, correspondre avec cette enveloppe corporelle, ben, les choses...
- Tout s'arrange.
- Absolument.
- Et c'est pour ça que ça n'a rien de sexuel, dans le sens où c'est vraiment une question d'identité et non pas de désir pour faire l'amour avec qui ce soit.
- Ben oui, complètement.
- Parce que ça, c'est la question de l'orientation, du désir, effectivement, comme vous dites.
- Et la question du genre ou de l'assignation ou de ce ressenti de ce qu'on est, c'est la question de l'identité.
- Elle n'est pas...
- Elle ne se définit pas par rapport à l'orientation.
- On est bien d'accord.
- Parce qu'il y a deux choses très, très, très différentes.
- Alors, ça existe depuis la nuit des temps.
- Ah oui, ce sentiment de ne pas faire partie, enfin, de ne pas être une femme dans ce corps de femme.
- C'est repéré depuis très, très longtemps, puisqu'on en trouve des traces dans, par exemple, les récits de ce fabuliste extraordinaire...
- Ah là, ça y est, je l'ai oublié.
- Moi, je connais La Fontaine comme fable.
- Ah oui, bien encore avant.
- Les hommes ? Oui, oui, c'est ça.
- Où on va...
Transcription générée par IA