Retranscription des premières minutes :
- 14h-16h, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
- Puisque chaque année, environ 160 000 enfants vont subir des abus sexuels d'adultes.
- Le plus souvent par des adultes de leur propre famille ou des adultes proches d'eux.
- Eh bien, avec Bruno Clavier, nous allons aborder ce sujet.
- Et il pourra vous aider à aller mieux parce que c'est tout de même la bonne nouvelle.
- On peut s'en remettre.
- Évidemment, il n'y a pas de règles.
- Chaque individu va suivre son chemin.
- Parfois, des personnes gravement blessées vont s'en sortir mieux que d'autres.
- C'est la spécificité de l'analyse.
- C'est la spécificité de la nature humaine.
- Alors, on ne va pas partir dans des raisonnements figés.
- Et j'ai envie surtout déjà de remercier ceux et celles qui vont venir témoigner aujourd'hui.
- Parce que ce sont vos témoignages, la force de vos témoignages qui aident ceux et celles qui sont peut-être encore trop blessées.
- Votre numéro, vous le connaissez, c'est le 0 826 300 300.
- Bonjour Bruno Clavier.
- Bonjour.
- Eh oui, ça m'arrive de temps en temps de faire un rêve que peut-être, grâce à ces émissions qu'on fait ensemble, ensemble, une fois par mois à peu près, un jour on n'aura plus besoin de les faire.
- Je sais que c'est un rêve.
- Un rêve, mais on va espérer que ça va aller de mieux en mieux.
- Au moins, il y a de l'information.
- On vient d'une époque où on n'en parlait même pas.
- Et on vient même d'une époque où c'était presque normal.
- Il faut se souvenir qu'il y a eu une époque où on mariait les jeunes filles à 12 ans pour qu'elles soient enceintes très vite.
- Et avec des vieux de 50 ans.
- C'était il y a quelques siècles, certes.
- Mais c'était comme ça.
- Les choses commencent à changer, mais c'est dur.
- Oui, mais moi je trouve qu'il y a quand même une accélération.
- Et c'est ça peut-être qui m'a donné envie de commencer mon émission avec cette note d'espoir.
- Je trouve que depuis, je ne sais pas, ça doit faire 15 ans à peu près que j'aborde ce sujet dans cette émission.
- Et je trouve que depuis 2-3 ans, ça s'accélère un peu.
- Oui, c'est-à-dire que la parole se libère.
- On parle beaucoup de l'effet MeToo.
- Donc c'est vraiment la suite.
- Maintenant, les gens en parlent.
- Et les gens n'ont plus honte.
- On en parle suffisamment pour que plus personne, enfin plus personne, on espère, n'ait honte de dire ça.
- C'est un peu plus compliqué encore pour les hommes, je trouve.
- Oui, toujours.
- C'est toujours plus compliqué pour les hommes.
- On nous a éduqués à être durs, à prendre sur nous, à ne pas pleurer et tout ça.
- Et puis, je pense quand même qu'un abus sur un homme, c'est souvent une sodomie.
- Et c'est quand même un acte beaucoup plus anti-naturel, si je puis dire.
- Même si ce n'est pas naturel.
- C'est difficile de faire l'amour avec une petite fille de 5-6 ans.
- Mais la sodomie, ça reste encore quelque chose de tabou.
- Oui, et puis de très difficile à envisager pour un homme.
- Puisque du coup, il est féminisé.
- Alors, ça peut être très bien d'être féminisé, mais pas de cette façon-là.
- Surtout quand on n'en a pas envie.
- Voilà, c'est ça.
- Quand on n'a rien voulu.
- Exactement.
- Et alors, je crois aussi, à force d'écouter les témoignages qui sont importants et essentiels, je pense que c'est aussi ce qui fait avancer les choses, j'ai vraiment remarqué qu'il n'y a pas de règle.
- C'est-à-dire que certaines personnes vont mettre des années et ne vont même pas arriver à s'en sortir.
- D'autres s'en sortent beaucoup mieux.
- C'est ça aussi la spécificité de l'être humain.
- Alors, notamment quand les traumatismes ont lieu dans l'enfance.
- C'est-à-dire que dans l'enfance, il y a des systèmes.
- Alors, tout le monde, on est tous comme ça.
- On a tous des systèmes de défense.
- Et plus on est jeune, moins...
- Le système de défense va être adapté, puisque ce qui va se passer va être trop fort.
- C'est trop fort pour un enfant, tout ce qui arrive à ce moment-là.
- Et donc, malgré tout, il va mettre en place un système de défense.
- Et ce système...
Transcription générée par IA