Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les vraies voix qui font bouger la France, les vraies voix responsables.
- Émission un peu spéciale des vraies voix responsables ce soir vu l'actualité.
- Bus brûlé sur la rocade de Rennes, policier visé par des jets de pavé à Lyon, Forum des Halles fermé à Paris, usine Rawlings bloquée par des manifestants pro-Palestine à Marseille.
- La journée a été émaillée de violences un peu partout en France.
- Durant ce happening appelé « On bloque tout ».
- Des violences qui sont désormais systématiques ou presse lors de toutes les manifestations, y compris les plus traditionnelles comme le 1er mai, mais des violences qui sont beaucoup moins présentes dans d'autres démocraties.
- En France, faut-il casser pour se faire entendre ? C'est la question qu'on va se poser avec nos invités, Cécile.
- Absolument. Alors ce soir, Axel Persson sera avec nous, secrétaire général de la CGT Cheminot, Stéphane Sirot, historien, spécialiste de l'histoire des grèves et du syndicalisme, professeur de l'université de Sergie-Pontoise.
- Bonsoir, merci d'avoir accepté notre invitation.
- Et puis Reda Bellage qui était avec nous, syndicaliste, policier, pas du tout politique, et porte-parole d'unité.
- Allez, on vous souhaite la bienvenue, on est ensemble jusqu'à 20h.
- Les vraies voies sud-radio.
- Merci d'être avec nous.
- On attend Axel Persson qui va arriver d'un instant à l'autre.
- On va commencer avec vous Stéphane Sirot, quand vous êtes un historien spécialiste de l'histoire des grèves et du syndicalisme.
- Beaucoup de monde dans les rues, un peu partout en France aujourd'hui, pourtant sans mobilisation syndicale.
- Les syndicats sont aujourd'hui dépassés, non pas par la base mais on va dire par les côtés.
- Alors, ni par la base ni par les côtés, je dirais que...
- C'est très géométrique.
- On a vu par exemple lors du mouvement sur les retraites en 2023 que les syndicats étaient capables de faire descendre dans la rue plus d'un million de personnes à plusieurs reprises.
- Il y avait eu à l'époque 14 journées de mobilisation.
- Alors, toutes n'avaient pas fait plus d'un million de manifestants.
- Mais le pic...
- Y compris d'ailleurs, selon les chiffres, en l'occurrence du ministère de l'Intérieur, le pic avait dépassé le million.
- Donc, ils sont capables, ces syndicats, surtout lorsqu'ils agissent en commun via l'intersyndical, comme ce sera le cas d'ailleurs la semaine prochaine, ils sont capables de mobiliser assez largement.
- En revanche, là où il y a un problème, je dirais, et pour faire le lien avec ce qui était dit dans la présentation à l'instant, c'est qu'en dépit de ces chiffres assez impressionnants de manifestants, le pouvoir politique n'écoute plus et ne concède plus rien face à ce type de mobilisation.
- Donc, en effet, c'est quelque chose qui peut inciter un certain nombre de nos concitoyens à agir de manière plus autonome, comme ils l'ont fait aujourd'hui au travers de ce mouvement Bloquons Tout, précisément estimant qu'au fond, c'est plutôt des modalités d'action qui sortent des normes habituelles, qui sortent des cadres habituels, qui peuvent éventuellement faire fléchir un pouvoir politique.
- Oui, mais, pardon, est-ce que la mobilisation avec la violence derrière, est-ce que c'est une spécificité française ? Est-ce qu'on a l'impression qu'à l'étranger, c'est un peu plus calme ? Ça dépend de ce qu'on appelle l'étranger.
- Si, évidemment, vous comparez avec certains pays d'Amérique latine, vous pouvez, par exemple, avoir dans ces pays-là des épisodes très chauds, qui ne sont pas seulement dus au climat.
- En Europe, par exemple ? Si on compare avec les autres grands pays d'Europe occidentale, il y a quelque chose aussi qui est différent, parce que la violence, elle est rarement unilatérale.
- Il se trouve, selon les spécialistes des politiques de maintien de l'ordre, que dans un certain nombre de grandes démocraties européennes, l'opinion a été plutôt de mettre en place des modalités de maintien de l'ordre, recherchant l'apaisement, évitant l'affrontement, évitant surtout le contact.
- Chez nous, c'est plutôt l'inverse, ce qui a été promu, c'est-à-dire un maintien de l'ordre qui a plutôt tendance à se montrer, à aller au contact, et de ce fait aussi à produire une sorte de spirale qui peut susciter, ou en tout cas qui peut nourrir, des formes d'affrontements et de violences.
- La visibilité et le contact avec les...
Transcription générée par IA