Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 7h56 et nous sommes avec qui ? Avec Sarah. Bonjour Sarah.
- Bonjour M. Bourdin, bonjour à toute l'équipe.
- Sarah, vous avez des ados chez vous ? Oui, j'ai un ado de 17 ans.
- Ah, 17 ans. Comment arrivez-vous à établir un bon dialogue avec votre ado de 17 ans ? Expliquez-nous Sarah.
- J'ai de la chance, mon fils est super, mais on discute tout le temps, on n'est pas toujours d'accord, en ce moment on s'engueule beaucoup, mais toujours un dialogue et surtout on inculque des valeurs dès la naissance, si vous ne les inculquez pas, ce n'est pas l'école qui va le faire.
- Mais évidemment, évidemment. Vous êtes enseignante en collège je crois ? Tout à fait.
- Vous avez été agressée déjà ? Ah oui, vous savez, j'ai été agressée au moins trois fois. Je suis arrivée dans la zone de Nîmes, j'étais dans la pire zone de France, la pire ZEP après les manguettes, quand je viens, je venais d'arriver dans l'établissement, on venait de trouver des sixièmes avec un pistolet et des balles, au mois de juin.
- Quand j'ai fait la rentrée en septembre, j'ai été agressée une fois par des parents d'élèves à la sortie d'un conseil de classe, parce que j'avais eu le malheur de dire qu'il y avait un enfant qui était violent et qui était dangereux, pour lui-même d'ailleurs, pas pour moi, voilà.
- Et la deuxième fois, j'ai été arrêtée à un four rouge, des élèves, des grands frères cagoulés m'ont sorti de la voiture à coups de pied, ils m'ont cassé deux côtes et ils m'ont dit, « Dis rien, parce que si tu portes plainte, on sait où t'es, on te retrouvera. » Ah oui, d'accord. Anime tout cela.
- Oui, et dans mon collège actuel, qui est un collège tranquille, il y a un élève qui m'a balancé une élève dessus pour eux au bowling, il m'a déplacé deux cervicales, il n'a rien eu.
- On a eu une réunion, même pas un conseil de discipline, et cet enfant n'a même pas eu de sanction, et le lendemain, il a récidivé avec un taser sur une fille en classe.
- Et là, par contre, il y a eu une sanction, mais tant que c'était un prof, ce n'était pas grave.
- Oui, je comprends ça.
- Vous ne vous sentez pas soutenue par les...
- L'éducation nationale ? Ce n'est même pas pas soutenu, il n'y a rien du tout.
- Moi, je vous dis, mon premier principal n'a rien fait.
- Quand j'ai été agressée, mon principal m'appelait à la maison pour me dire de venir voir la mère, parce qu'il n'avait pas le courage de l'affronter.
- Quant à la mère, elle est arrivée voilée en réunion, personne n'a rien dit, et elle a dit, « Allah s'occupe de l'éducation de mon fils. » Oui, évidemment.
- Dites-moi, Sarah, les parents, en général, vous avez rencontré beaucoup de parents, est-ce que le comportement, depuis les années que vous enseignez, est-ce que le comportement des parents a changé ? Oui, bien sûr, mais ça, c'est toujours pareil.
- Parce qu'il y a une responsabilité, parce que moi, je veux bien tout ce qu'on veut, il y a un fait de société, oui, mais il y a aussi une responsabilité parentale.
- Ah, mais complètement, M. Bourdin, mais le problème, c'est qu'on a intoxiqué les gens en leur disant, l'éducation se fait à l'école, ce qui est une erreur fatale.
- L'éducation se fait à la maison, et moi, ce que je remarque, c'est qu'avant, d'avoir compris à un gamin qui était génial, qui se trouvait super bien, le père arrive, c'était il y a 15 ans, j'ai 60 ans, le père arrive, il commence par flanquer une trempe au gamin, et il me dit, qu'est-ce qu'il a encore fait ? Ben, j'ai dit, non, je vous appelle pour vous dire qu'il est génial, votre gosse.
- Déjà, alors que maintenant, quand vous voyez les parents, c'est tout de suite pour vous agresser, pour vous dire que vous ne faites pas ce qu'il faut, etc.
- Pour moi, j'ai de la chance. En général, j'ai d'excellents contacts avec les parents.
- Mais de temps...
Transcription générée par IA