Retranscription des premières minutes :
- J'irai voir les détenus en général, Nicolas Sarkozy, pour m'assurer de sa sécurité.
- Évidemment, c'est mon rôle qui comprendrait que le garde des Sceaux ne s'inquiète pas de la détention d'un ancien président de la République, comme de n'importe quel autre détenu. Et donc mon rôle, évidemment, est de s'assurer de cette sécurité.
- Je suis le chef de cette administration. Nicolas Sarkozy est un détenu extrêmement sensible en administration pénitentiaire.
- Le travail de protection doit être important. Donc je remercie le travail, sous l'autorité de la procureure générale de Paris, le travail de l'administration pénitentiaire, que nous sommes en train de terminer, de finaliser, pour que l'incarcération et le temps que passera Nicolas Sarkozy à la prison de la santé se garantissent à totale sécurité.
- Philippe Bilger, Darmanin, la justice, ça frotte, ça frotte, ça frotte.
- Absolument. Mais alors, je ne serais un peu plus réservé que notre ami Philippe.
- D'abord, j'ai...
- J'aime beaucoup le garde des Sceaux qu'est Gérald Darmanin. Et je le dis de manière très convaincue.
- Il fait un travail remarquable. Ensuite, il me semble que Gérald Darmanin a cette qualité, mais qui, poussé à la caricature, peut devenir un défaut. Il a un grand courage intellectuel et une liberté d'expression qui est totale.
- Et en tant que garde des Sceaux, il devrait davantage respecter ce que j'appellerais les apparences.
- Il peut, en effet, donner l'impression que, par son comportement, certains propos antérieurs et, plus généralement, son lien fort avec Nicolas Sarkozy, il sort un peu du champ très étroit dans lequel un ministre de la Justice doit se mouvoir.
- Alors, est-ce que ça justifie la saisine de la ségière ? Sans doute pas. Mais il faut qu'il fasse attention à ça. Vraiment.
- Virginie ? La présidence, elle est déposée pour prise illégale d'intérêt. Et la prise illégale d'intérêt, je parle sous le contrôle de Philippe Bilger, c'est qu'il y a un intérêt personnel. C'est-à-dire qu'on est en train de sous-entendre qu'au fond, Gérald Darmanin tirerait bénéfice personnel de cette visite.
- Donc, c'est quand même ahurissant parce qu'évidemment, je ne pense pas qu'il y a un intérêt politique.
- Et en plus, on voit bien que ça crée de la controverse. Donc, de toute façon, ce qui gagne d'un côté, il le perd de l'autre.
- C'est tellement clivant.
- Bien au contraire, bien sûr.
- Au contraire, ça lui nuit plutôt. Ça montre, au contraire, je pense qu'on est dans l'humanité, là.
- On est dans l'amitié, on est dans le respect et on est aussi dans son rôle qui est qu'imaginez demain s'il arrivait quelque chose à Nicolas Sarkozy en prison.
- Et alors là, je peux vous dire que les mêmes qui sont en train d'attaquer Gérald Darmanin sur le fait qu'il visite l'ancien président de la République seraient les premiers à dire que c'est scandaleux, l'institution pénitentiaire n'a pas fait son job, les protéger et ainsi de suite.
- Donc, on est quand même dans un grand théâtre, en ce moment, d'ailleurs, on est habitué, une grande farce.
- C'est plutôt un grand cirque.
- Un grand cirque, absolument.
- Là, franchement, je trouve que c'est même assez grave qu'on aille lui reprocher de faire ce qu'il explique assez bien.
- Il me semble qu'il est dans son rôle, que visiter, d'ailleurs, ne pas forcément que Nicolas Sarkozy, mais d'autres détenus fait partie de sa mission.
- Mais on ne peut quand même pas ignorer complètement que Nicolas Sarkozy...
- N'est pas non plus n'importe quel détenu, c'est un ancien président de la République.
- Du coup, ça crée encore plus, peut-être, de dangers de sécurité.
- Moi, je n'y vois franchement rien à redire.
- Au contraire, et je rejoins ce qu'a dit Philippe Bilger, je pense qu'on a la chance d'avoir un garde des Sceaux qui est actif, qui fait beaucoup pour sa mission et que, comme toujours, dans ce pays, on veut essayer de trouver des controverses là où, moi, je n'en vois pas.
- Une légère controverse.
- Une légère contradiction, ma chère Virginie.
- L'intérêt amical peut faire partie, aujourd'hui, du conflit d'intérêts.
- C'est-à-dire qu'on peut concevoir qu'il met en avant son amitié pour Nicolas Sarkozy pour justifier des propos et des comportements qui, selon les avocats, constituent en quelque sorte un préjugé implicite en...
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