Retranscription des premières minutes :
- Les proches attendent véritablement que la vérité sorte de la bouche de Cédric Jubilard.
- Eh bien écoutez, vous savez, on parle toujours beaucoup de Cédric Jubilard.
- Je pense qu'il faut vraiment reparler de Delphine durant son procès et au final, bien sûr, revenir sur toutes les charges qui pèsent.
- Bien sûr, il n'y a pas de corps, il n'y a pas d'aveu.
- Le fait de ne pas retrouver le corps est un élément du dossier, mais il existe dans cette affaire, j'en suis pour ma part convaincu, des éléments graves concordants qui vont suffire aux jurés à se faire leur intime conviction, le déclarer coupable et le condamner.
- Les vraies voix Sud Radio.
- Et c'était l'avocat de la famille de Delphine au micro de Patrick Roger ce matin entre 7h à 7h10, Philippe Bilger.
- Ma chère Cécile, on a combien de temps ? Je ne sais pas, allez-y, on verra.
- On verra, parce qu'évidemment, c'est une affaire qui pourrait nous entraîner à durer trop longtemps.
- Mais sérieusement, d'abord, il n'y a pas d'aveu, il n'y a pas de corps, il n'y a pas d'ADN, mais tout cela, ça ne doit pas nous interdire de vérifier quelles sont les présomptions qui existent à l'encontre de Cédric Jubilard.
- On a bien fait, me semble-t-il, de le renvoyer devant la cour d'assises à partir des éléments qu'on connaît, sur lesquels je ne vais pas revenir, et notamment le fait qu'en réalité, il fait passer pour des plaisanteries un certain nombre de déclarations qui, pour un avocat général, pourraient apparaître comme des aveux.
- Je ne parviens pas à prendre avec dérision les accusations qu'il a proférées à l'égard de lui-même, notamment ce qu'il a raconté à Jennifer et à d'autres personnes, où il disait, en gros, « Je l'ai commis en donnant des déclarations, des détails. » Alors, je termine là-dessus.
- Je pense qu'il pourra être condamné si l'accusation a du talent et de la conviction, mais je discutais votre interrogation dans le débat « Est-ce un crime parfait ? » Non, puisque déjà, il y a un procès, mais en revanche, lui, il est tout à fait possible que son ressort fondamental soit de se moquer du monde profondément parce qu'il croit qu'il a commis un crime parfait et qu'il sera peut-être acquitté.
- Moi, ça me rappelle un souvenir.
- Dans un département limitrophe où j'habitais à l'époque, qui s'appelle la Haute-Garonne, il y a eu le procès d'un professeur d'université dont la femme était décédée.
- On n'a jamais retrouvé le corps.
- Jacques Viguier.
- Absolument.
- Et il a été acquitté parce qu'il n'y avait pas de corps.
- Et je me dis que là, comme il a été acquitté, c'était probablement le crime parfait parce qu'on n'a jamais retrouvé le corps de cette pauvre femme.
- Et je me dis quelque part que quand on a vécu sur place à Toulouse à l'époque, le procès, parce que c'était un notable de la ville, quelqu'un, prof d'université, c'est quand même quelqu'un de connu.
- Moi, ça me rappelle beaucoup ce souvenir.
- Et je me dis, est-ce que même cause, même effet, on aura le même verdict ? On avait fait des grandes différences avec Viguier, au moins deux capitales.
- C'est que Viguier, Dupond-Moretti avait dit on ne s'est occupé que du mari, en quelque sorte, et de l'épouse.
- Et on n'a pas cherché d'autres pistes.
- Alors que dans Jubilard, on a tout fait.
- Et donc, c'est une différence fondamentale.
- Mais le fait qu'on n'a pas retrouvé le corps, c'est évidemment une similitude.
- Je crois que moi, ça me fait penser aussi à l'histoire d'Agnès Leroux.
- Les plus vieux s'en rappellent.
- C'était l'héritière des casinos de Nice.
- Du Nice qu'on n'a jamais... En 1977, je crois.
- Spécialiste des célibats.
- J'ai habité Nice, étudiante à Nice.
- On y pensait tous, à Agnès Leroux, parce qu'on sait souvent qu'elle doit être enterrée dans une cave du vieux Nice.
- Son amant, qui était avocat, a priori a été accusé au moins, il a fait 3-4 procès, puisqu'il y a eu des cassations, des annulations, etc.
- Et il a été reconnu coupable, je crois, 40 ans après les faits, sans qu'on ait jamais retrouvé de corps, retrouvé d'armes, du crime.
- Et...
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