Retranscription des premières minutes :
- Le 10h midi, Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
- Bonjour Gilles. Bonjour Valérie.
- Et bonjour Paul Morera, merci d'être avec nous.
- Vous êtes journaliste d'investigation, producteur.
- Dimanche prochain à 21h05 sur France 5, et c'est également disponible sur la plateforme de France.tv, Opioïdes, business et addiction, c'est dans le cadre de l'émission Le Monde en Face.
- Pour donner une image de ce dont on va parler, ce sont ces images de zombies qu'on a pu voir régulièrement dans les JT, dans certains reportages sur les victimes des opioïdes, le fentanyl, l'oxycontin.
- Vous, vous êtes intéressé à ceux qui ont mis en place ces médicaments, comment ils ont pu en toute impunité inonder en particulier les Etats-Unis, comment cette stratégie était calculée, et ce documentaire est vertigineux parce qu'on comprend, enfin on comprend un petit peu comment tout ça a été mis en place.
- D'où est-ce que vous êtes parti ? On le disait juste avant, il y a eu des reportages faits sur les victimes, sur les produits en tant que tels, mais pas sur cette organisation et sur Pure Dew Pharma, qui est cette société qui a produit l'oxycontin.
- Oui, qui était la première molécule.
- Oui, en fait, moi je me suis intéressé à qui a empoisonné ces fameux zombies qu'on a tous vus ou sur Internet.
- Et en fait, c'est vrai que dans la tête des gens flotte un peu l'idée que c'est les narco-mexicains, le même Trump a fait plusieurs déclarations sur la responsabilité qui est portée par le sud de la frontière, les étrangers, les latinos, etc.
- Et en réalité, moi, mon souci, c'était de remettre les choses à l'endroit, comme disait Edouard Galliano dans son bouquin, remettre le monde à l'endroit et de montrer qu'en réalité, cette épidémie qui a commencé il y a 30 ans, elle a commencé dans des conditions tout à fait légales, menées par une entreprise tout à fait légale, détenue par une famille qui s'appelait les Saclères, qui étaient des philanthropes, des gens extrêmement bien vus de la grande bourgeoisie new-yorkaise, et qui sont en fait, l'histoire le prouvera, des dealers en costume.
- Oui, mais est-ce que c'est un hasard ? C'est-à-dire, ils créent une molécule qui soulage, qui fait qu'on n'a plus mal, no pain, et d'un seul coup, on s'aperçoit qu'en fait, c'est un dérivé d'un tas de drogues, et que derrière, on devient très accro.
- Mais est-ce qu'eux, ils avaient mesuré qu'on devenait très accro au moment où ils lancent le médicament ? Officiellement, non, mais en réalité, oui, parce que les opioïdes...
- Ah, ils savaient que c'était très accro dès le départ ? Bien sûr, les opioïdes sont une substance qui est totalement addictive, c'est connu.
- Ils avaient, pour rassurer les médecins, ils avaient fait un petit clip vidéo qu'ils avaient envoyé...
- à des milliers de médecins américains, où il y avait un monsieur très bien en cravate qui disait « Cette substance n'est pas addictive, il n'y a que 1% des gens qui se retrouvent intoxiqués à ce truc-là. » Et quand les médecins ont commencé à voir qu'ils avaient non pas 1% des patients qui étaient addicts, mais la quasi-totalité de leurs patients qui n'en pouvaient plus, il leur fallait des pilules, des pilules, des pilules, ils ont envoyé une autre bande vidéo avec un autre médecin corrompu qui disait « Mais ce n'est pas de l'addiction, c'est de la pseudo-addiction. » Ils ont l'air d'être addicts, mais ils sont juste pseudo-addicts.
- Il suffit d'augmenter les doses.
- Mais ce qui est fascinant, c'est l'organisation de Purdu, justement, des Saclères, la façon dont ils ont inventé le marketing médical.
- C'est eux qui ont inventé le Valium, c'est une petite famille, trois frères qui arrivent d'Europe de l'Est et qui inventent le marketing médical.
- Mais il faut savoir qu'effectivement, il y a plus de 500 000 morts.
- C'est ça ? Alors, c'est...
- C'est difficile à évaluer, mais c'est entre 500 000 et 1 million.
- On va parler des coulisses de ce reportage, comment vous avez réussi à convaincre ce médecin qui lui-même a prescrit de l'oxycontin et cette femme qui a été l'une des commerciales, puisqu'il y avait des commerciales qui étaient envoyées...
Transcription générée par IA