Retranscription des premières minutes :
- « Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Gleize. » Il est 6h40, Sud Radio, la vie en vrai.
- En 2024, 665 infirmiers libéraux ont été victimes d'agressions dans le cadre de leur travail.
- Un chiffre en rousse de plus de 6% en un an, mais il reste encore largement sous-estimé car il ne comprend que les violences qui ont fait l'objet d'un signalement.
- Témoignage ce matin sur Sud Radio d'un infirmier qui a été agressé récemment par l'un de ses patients.
- Jean-Fabien Soro, bonjour.
- Oui, bonjour M. Gleize.
- Un grand merci d'être avec nous ce matin.
- Vous exercez précisément à Saint-Alban, c'est dans les Côtes d'Armor.
- Votre agression, elle date du 29 septembre dernier.
- Racontez-nous, que vous est-il arrivé ce jour-là ? Comme toujours, en tant qu'infirmier libéraux, on est seul au domicile des patients.
- Ce patient-là, en question, est atteint d'une pathologie psychiatrique et diabétique qui nécessite des soins trois fois par jour.
- Et en fait, là, ça n'allait plus dans le déroulé de ses soins.
- Donc, je lui ai indiqué que ça nécessitait une hospitalisation.
- Et là, il a commencé à s'énerver et il s'est jeté sur moi et m'a asséné des coups au visage.
- Cinq jours.
- Vous avez eu, c'est ça, Fabien Soro ? Voilà, exactement. Cinq jours d'ITT.
- Et du coup, j'ai porté plainte, effectivement, à la gendarmerie.
- Vous avez porté plainte à la gendarmerie.
- Les gendarmes qui sont intervenus, d'ailleurs, assez rapidement dans cette agression que vous avez subie.
- Vous avez porté plainte.
- Qu'est devenu ce patient ensuite ? Vous le savez.
- Alors, qu'est devenu ce patient ensuite ? Il est parti à l'hôpital.
- Le soir même.
- Mais après, j'ai appris au décours qu'il est sorti le lendemain matin, sans m'en avertir.
- Ce qui était un peu problématique, parce que normalement, j'ai l'obligation de continuité des soins.
- C'est ça qui est le problème.
- C'est que ce patient est en danger, malgré qu'il m'ait agressé.
- Bon, j'avais prévenu son médecin traitement.
- Mais voilà, il est sorti.
- Il est sorti.
- Et votre plainte ? Où en est-elle aujourd'hui ? Eh bien, ma plainte aujourd'hui, je n'en sais rien.
- Depuis que j'ai déposé plainte le 30 septembre à la gendarmerie de Pléneuve-Valandré, je n'ai aucune nouvelle de la justice.
- Aucune nouvelle ? Ça veut dire qu'elle n'est pas instruite ? Je ne sais pas.
- Vous ne le savez pas.
- Je ne peux pas vous dire.
- Je n'en sais rien.
- Là-dessus, c'est vrai qu'il y a un vrai travail à faire.
- Pour avertir les victimes.
- Je ne sais absolument pas ce qu'il en est.
- Ça fait 16 ans que vous faites ce métier d'infirmier, Fabien Soro.
- Ça fait 12 ans que vous êtes en libéral.
- Vous aviez déjà vécu auparavant dans votre carrière une telle agression ou pas ? Non, non.
- C'est la première fois.
- Mais ce qu'il faut se dire, c'est que la violence envers les infirmiers libéraux, c'est une réalité croisse.
- Et elle est souvent passée sous silence.
- L'exercice isolé à domicile, notamment avec les patients psychiatriques, mais aussi leur entourage, augmente les risques.
- Et par contre, ça nécessite des protocoles et des actions des pouvoirs publics.
- Vous avez été marqué par cette agression.
- Vous avez réussi à aller au-delà.
- Vous restez encore traumatisé.
- Dans quelle situation êtes-vous aujourd'hui ? Comment allez-vous ? Alors, j'ai eu peur d'avoir un stress post-traumatique.
- Donc moi, par moi-même, en tant que soignant, on prend soin de soi aussi en tant que soignant.
- Donc j'ai pris immédiatement rendez-vous avec une psychologue que je connais bien pour faire un débriefing, pour éviter tout stress post-traumatique.
- Et aujourd'hui, non, ce serait vous mentir de dire que je ne vais pas bien.
- En revanche...
- C'est-à-dire que vous n'allez pas travailler aujourd'hui la boule au ventre par rapport à ce que vous avez vécu ? Alors, dans la boule au ventre, si je me retrouvais dans la même situation, je pense que j'aurais une appréhension.
- Et ce n'est pas normal.
- On ne doit pas avoir une appréhension au travail.
- Parce que nous, on a choisi de soigner tous les infirmiers et pas de risquer nos vies.
- Parce que heureusement que sur ce cas-là, j'étais un homme.
- Ça aurait été une femme.
- C'était...
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