Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, c'est bon à savoir une question ce matin. Quel regard portent les habitants des banlieues et des communes rurales sur l'action publique et sur l'accès aux services publics ? Une étude de l'IFOP pour Confinews nous éclaire beaucoup sur ce sujet. Nous sommes avec Brice Socol. Bonjour.
- Bonjour. Et merci d'être avec nous ce matin. Vous êtes politologue, auteur avec Frédéric Dhabi, qu'on connaît bien sur Sud Radio, de « Parlons-nous tous la même langue ». C'est aux éditions de l'Aube. Alors on va parler de cette étude de l'IFOP qui donne à voir quand même un certain nombre de réalités, à commencer par le fait que les habitants des banlieues et des communes rurales sont ceux qui sont les plus critiques à l'égard de la politique d'Emmanuel Macron. Ça, on pouvait s'y attendre, hein, Brice Socol ? On pouvait s'y attendre, on constate, depuis plusieurs années.
- Aujourd'hui, c'est la journée nationale de la cohésion des territoires à Évereux. C'est-à-dire pour la première fois...
- Première fois en France, l'association Ville et banlieue, les gens des banlieues, les représentants des banlieues, les maires des banlieues et les maires des communes rurales vont se réunir. Et en effet, le premier constat de ce sondage est le suivant. C'est que les gens ont le sentiment d'une relégation, que ce soit les gens des communes rurales ou les gens des banlieues. 26% des habitants des banlieues aujourd'hui et 14% des habitants des banlieues se disent vraiment gagnants des politiques publiques, c'est-à-dire très très peu, une minorité. Ils ont vraiment un sentiment de mise à l'écart aujourd'hui de la République.
- Et c'est vrai qu'on a souvent tendance quand même à opposer les habitants des banlieues d'un côté aux habitants des communes rurales de l'autre. Finalement, il y a pas mal...
- Il y a plus de similitudes, en tout cas, qu'on pourrait le croire. Écoutez, c'est un peu l'objet de cette journée. Et en effet, on constate dans ce sondage qu'il y a beaucoup plus de similitudes.
- Vous avez par exemple dans ce sondage-là qu'on a fait avec...
- Avec l'IFOP et Frédéric Dhabi, on constate vraiment une désaffection du national et un repli sur le local. Vous avez une grande attente tant chez les maires ruraux, chez les habitants des campagnes que les habitants des banlieues populaires, d'une grande attente à l'égard des collectivités locales. On est à 10 mois des élections municipales.
- Et 77% des habitants des banlieues, comme ceux des communes rurales, estiment que le renforcement des moyens accordés aux communes est aujourd'hui...
- C'est une priorité pour leur territoire. Bah oui, on se replie sur les collectivités locales parce qu'on a l'impression que l'État nous a abandonnés.
- C'est exactement ce qui est en train de se passer. C'est le ressenti aujourd'hui de ces deux tiers des Français qui vivent en ruralité comme dans les banlieues, que ce soit les banlieues, la péri-urbanité ou les banlieues populaires. Voilà. Et ce qui est intéressant, c'est de s'apercevoir que les demandes de services publics sont différentes.
- C'est-à-dire que, par exemple...
- En ruralité, les gens nous disent qu'on a besoin d'un peu plus de services publics. On a besoin d'accès aux soins, par exemple.
- On a besoin d'avoir des transports, parce que pour rejoindre notre travail, on manque de transports. On est isolés.
- On a besoin également de développement économique. On a besoin de plus d'entreprises.
- A contrario, chez les habitants des banlieues, et notamment des banlieues populaires...
- Le sentiment qui domine, c'est un sentiment d'insécurité. Vous voyez le paradoxe ? Ils ont besoin de plus de sécurité.
- Et deuxièmement, ils ont besoin également que des entreprises viennent s'implanter dans ces territoires.
- Donc, vous voyez, des besoins un peu différents chez les uns du soin, du service public, du transport, du développement économique.
- Chez les autres, peut-être plus de sécurité et plus d'emploi.
- Mais en tout cas, ce même sentiment de marginalisation.
- On l'aura bien compris. Merci beaucoup, Brice Socol, d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio pour tout comprendre.
- Je rappelle le titre de votre livre avec Frédéric Dhabi. « Parlons-nous tous la même langue ».
- C'est aux éditions de l'Aube. Et puis on a le plaisir, Brice Socol, aussi, de...
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