Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité, le défenseur de la nature que vous demeurez plus que jamais, a travaillé comme une bête pour écrire un roman inspiré par un sujet d'actualité, La Protection des Loups.
- Une histoire que vos fidèles lecteurs n'ont pas manqué de dévorer.
- Bonjour Christian Signol.
- Bonjour.
- Alors c'est vrai que je vous ai accueilli dans les clés d'une vie tout au début, et puis il y a trois ans, pour vos romans.
- Vos romans qui ont toujours autant de succès.
- Le nouveau, c'est d'une beauté sauvage, chez Albert Michel.
- On va en parler tout à l'heure.
- Mais le principe des clés d'une vie, ça n'a pas changé depuis dix ans, c'est d'évoquer votre parcours à travers des dates clés.
- La première, elle ne vous concerne pas directement, ça je vous rassure, mais elle est importante dans votre parcours.
- Le 4 octobre 1847, c'est ce jour-là que Victor Hugo écrit un poème, À l'heure où blanchit la campagne.
- Et c'est vrai que ce poème vous a marqué.
- Oui absolument.
- Je l'ai lu quand j'étais à l'école primaire.
- C'est-à-dire avant de partir en pension à l'âge de douze ans, parce qu'il y avait au fond de la classe une petite bibliothèque avec trois étagères seulement.
- Et il y avait là toute la poésie de Victor Hugo.
- Mais moi je suis persuadé d'avoir lu, je me souviens d'avoir lu, toute la poésie de Victor Hugo à l'âge de douze ans.
- Dans ce poème qui m'a beaucoup marqué.
- Oui, ce poème en fait, c'est un poème écrit en hommage à sa fille Léopoldine.
- Alors il l'a signé le 4 septembre 1843, parce que c'était l'anniversaire...
- du décès de Léopoldine.
- Et il voulait que ce poème lui soit totalement délié.
- Et il se trouve que ce poème, je crois que c'était des petits livres bleus qui étaient dans la bibliothèque...
- Oui, à la bibliothèque de l'école, oui.
- La pauvre Léopoldine qui est morte noyée, sur la Marne ou sur la Seine, je ne me souviens plus.
- Et c'est vrai que ce poème, ce poème n'a pas de titre d'ailleurs, on le désigne par son insipide, c'est-à-dire les premiers mots qu'il compose.
- C'est assez particulier.
- Oui, tout à fait.
- Demain alors, où blanchit la campagne, je partirai.
- Tu, je sais que tu m'attends.
- Alors, comment se fait-il qu'un jeune garçon qui a entre 9 et 12 ans soit touché par ce poème à l'heure de la récréation ? Parce que j'étais à cette époque-là déjà très sensible à la poésie d'une manière générale.
- Et puis je connaissais l'histoire de Léopoldine.
- Donc je savais à quoi il correspondait, vraiment.
- Alors que l'histoire de Léopoldine, finalement, on ne l'apprenait pas dans les livres d'histoire, ni les instituteurs n'en parlaient pas beaucoup.
- Mais moi, je ne sais pas où j'avais...
- J'ai trouvé l'explication, mais je savais la vérité.
- C'est pour cette raison qu'il m'avait beaucoup touché à l'époque.
- Et moi, dans mes jeunes années à l'école, on m'a expliqué que le vers le plus célèbre de Victor Hugo, c'était « C'est l'heure tranquille où les lions vont boire » dans « Beux endormis ».
- Oui, c'est vrai aussi.
- « Beux endormis », c'était quand même un poème que j'ai appris aussi à ce moment-là.
- Et aussi au lycée, après, par la suite.
- Donc, les livres avaient une couverture bleue très particulière.
- Ça vous est resté, Christian Signor ? Oui, c'était une couverture bleue nuit.
- Et tous les livres de cette bibliothèque étaient couverts de cette couverture bleue nuit.
- Et moi, ensuite, quand la bibliothèque de mon école a été baptisée à mon nom, je suis revenu voir cette bibliothèque pour retrouver ces livres à la couverture bleue nuit.
- Et ils avaient disparu.
- J'essayais de comprendre pourquoi.
- Mais tout simplement parce que l'école avait déménagé plusieurs fois et qu'ils étaient partis ailleurs, hélas.
- Et je ne les ai jamais revus.
- Alors, la poésie avait tellement d'importance dans votre vie que dans plusieurs romans, vous citez des poètes, notamment Apollinaire, « Nous ne nous verrons plus » « Sur terre, odeur du temps, brin de bruyère » C'est important pour vous, tout ça,...
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