Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
- Vous êtes devenu un maître de la BD en assurant en particulier la relève des maîtres de l'école belge, à commencer par Edgar Pierre Jacobs.
- Après avoir imprimé votre marque qui n'est pas jaune, vous vous lancez aujourd'hui dans une nouvelle aventure, le thriller.
- Bonjour Yves Sante.
- Bonjour.
- Alors, on vous connaît, on connaît votre nom à travers la BD, à travers Black & Mortimer, Torgal et 13 et autres.
- On ne connaît pas l'homme.
- Et l'homme, on va le découvrir à l'occasion de la sortie d'un roman, l'expérience Pentagramme au Seuil, chez Collection Verso, qui est un roman tout à fait inattendu, un thriller.
- Donc, on va évoquer ce roman tout à l'heure, après avoir parlé de votre parcours, puisque c'est le principe des clés d'une vie avec des dates clés.
- D'accord ? Très bien.
- Alors, la première date, elle ne vous correspond pas exactement, mais en même temps, elle est importante.
- Le 5 juin 1930.
- C'est ce jour-là que, dans le petit XXe, paraissent les premières paroles, paraissent les premières planches de la deuxième aventure de Tintin, Tintin au Congo.
- Et ça vous a marqué ? Ah, Tintin au Congo, pour moi, c'est un livre fondateur de beaucoup de choses dans ma vie.
- Donc, en Belgique, il existe la Saint-Nicolas, qui est une fête très importante pour les petits-enfants.
- Le 6 janvier, donc, les enfants se lèvent et on ouvre la porte du salon.
- Le 6 décembre.
- Le 6 décembre, pardon.
- Vous connaissez mieux la Belgique que moi.
- Le 6 décembre, Saint-Nicolas.
- Et donc, j'avais 6 ans.
- Je ne lisais...
- Je ne lisais pas encore tout seul, parfaitement bien.
- Je descends et au milieu des cadeaux, il y a cette couverture de cette voiture-là qui avance dans la savane africaine, Tintin au Congo.
- Je prends l'album en main, tout de suite.
- Je ne regarde même pas les autres jouer.
- Mes parents me rappellent encore.
- Et je vois ces images et ce petit bonhomme qui bouge.
- Et je comprends naturellement ce qu'il fait, même sans savoir lire les textes.
- Et voilà, c'est le début d'un amour inconditionnel pour la bande dessinée qui commence ce jour-là.
- Il se trouve qu'au départ, la série originale, il y avait 110 planches.
- Et qu'elle a été revue à 62 planches pour des questions de fabrication parce que les albums contenaient 62 planches ensuite.
- Et cet album a été très contesté, ce qui n'était pas le cas à l'époque.
- Ça ne posait aucun problème.
- Non, à l'époque, en tout cas, moi, enfant, je ne voyais pas où il pouvait y avoir le mal.
- Après, on se rend compte, on prend du recul sur certaines choses.
- Mais à l'époque, non, c'était juste les aventures de Tintin, point.
- Voilà. Et en même temps, au Congo, on considère cet album comme faisant partie du patrimoine, vous voyez ? Oui.
- Et petit à petit, ils lirent toutes les aventures de Tintin, souvent en les empruntant à la bibliothèque.
- Effectivement, je recevais un album aux grandes occasions.
- Noël, l'anniversaire, c'était à peu près tout.
- Le reste du temps, toutes les librairies, ce qu'on appelle les librairies des bibliothèques en Belgique, paroissiales ou communales, avaient toujours des piles de BD.
- Et donc, je recevais quelques francs belges de mes parents tous les week-ends pour aller en louer.
- C'est là que j'ai commencé à dévorer, dans le désordre d'ailleurs, un certain nombre d'albums de beaucoup de collections.
- Voilà. En même temps, il n'y avait pas encore des albums comme aujourd'hui.
- Il y avait beaucoup plus de journaux ou d'albums.
- Ah, les journaux étaient évidemment pleins dans le ressort, les années encore 60-70.
- Mais mes parents ne m'avaient pas abonné à un journal.
- Donc, soit je lisais le journal Spirou ou Tintin chez un de mes camarades, soit je louais les albums à la bibliothèque.
- Alors, parmi vos lectures de jeunesse, Yves Sante, il y avait Jean-Henri Pierlouit de Peyot.
- Ça, c'est quelque chose qui vous a marqué ? Ah, Jean-Henri Pierlouit de Peyot, c'est un merveilleux conteur pour moi.
- On parle toujours d'être dessinateur.
- Hergé, grand dessinateur.
- Oui, mais Hergé est...
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