Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Les clés d'une vie, celles de mon invité.
- Chanteuse, comédienne et romancière, vous avez construit une carrière et en parallèle, vous avez démontré que vous étiez une femme de cœur, parfois en en brisant quelques-uns.
- Vous le racontez dans un livre que nous allons avoir la veine justement d'évoquer aujourd'hui.
- Bonjour Victor Laszlo.
- Bonjour Jacques Pessis.
- Alors, Mon cœur bruyant, c'est votre nouveau livre qui n'est pas un roman, c'est chez Grasset, qui est vraiment votre vie, c'est assez étonnant, on va en parler tout à l'heure.
- Mais le principe des clés d'une vie, c'est d'évoquer votre parcours à travers des dates clés.
- Et la première que j'ai trouvée, alors j'ai eu une incitation, mais c'est de votre faute, car c'est le 25 ou le 27 octobre 1955, vous n'avez jamais su quel est le jour où vos parents se sont rencontrés.
- Ah ! Cela dit, ça n'a pas grande importance, c'est à deux jours près, mais aucun des deux n'a la même interprétation de cette rencontre.
- C'est à Fort-de-France, je crois.
- C'était dans le port de Fort-de-France, oui.
- C'est-à-dire qu'en fait, je crois que votre mère Marjorie était venue porter un disque de Trinidad à votre père.
- Alors qu'elle était en transit pour la Grande-Bretagne.
- Exactement.
- Pour poursuivre sa vie, son parcours personnel.
- Elle venait de Grenade, je crois.
- L'île de Grenade, dans la spécialité, c'est les muscades et le cacao.
- Le cacao de Grenade est très prisé aujourd'hui.
- Très prisé, c'est surtout, enfin toutes les épices de Grenade s'appellent Spice Island.
- Voilà.
- Et il y a un champion automobile qui...
- Bon, le père est originaire de Grenade, qui est Lewis Hamilton.
- Lewis Hamilton, oui.
- Alors, il se trouve que finalement, ce disque a tout changé.
- Parce que votre père n'avait...
- Je crois qu'il était marin à l'époque.
- Non, non, il n'était pas encore marin.
- Il venait de passer son bac.
- Oui.
- Ah bon ? Il envisageait...
- Il envisageait de faire carrière dans l'aéronaval.
- Mais je pense que c'est même un an après qu'il a décidé de partir.
- Mais non, non, mon père était un jeune martiniquais qui avait énormément de succès.
- Il avait d'ailleurs une petite amie, une fiancée à l'époque, qu'il a rapidement laissé tomber.
- Oui, car c'était vraiment un véritable coup de foudre.
- Oui.
- Et ça a duré des mois.
- D'ailleurs, ils se sont écrits pendant des mois, vous le dites dans votre livre.
- Plus d'un an.
- Plus d'un an, oui, oui.
- Et je crois que vous êtes...
- Ils avaient déjà une fille, Janine, quand vous êtes née.
- Mais vous dites dans votre livre, Victor Laszlo, que votre père vous a reconnu dans la pouponnière au milieu de dix bébés.
- Oui, c'est exact.
- C'est lui qui m'a raconté ça.
- Il n'a pas eu cette chance avec ma soeur.
- Puisqu'elle est née en Martinique, alors que lui était toujours à L'Anne-Bioué, en Bretagne.
- Et moi, je suis née en Bretagne.
- Donc, il était là, au seuil de mon existence.
- Oui, je crois que c'était l'hôpital militaire de Lorient.
- Oui, c'est exact.
- Parce qu'il était à l'époque en formation à Lorient ? À L'Anne-Bioué, justement.
- Exactement.
- Et il y a d'ailleurs, je crois, à Lorient, une école de formation des commandos marins, qui est juste là.
- Et il y a une spécialité qui est née à Lorient, on ne le sait pas, le gâteau breton.
- C'est le gâteau Lorienté, au départ.
- J'ai déjà entendu parler de ça, mais je crois que je n'ai jamais l'avoir goûté.
- Alors, vos parents, au départ, n'ont pas beaucoup d'argent, mais ils ne le montrent pas, Victor Laszlo.
- Ce n'est pas qu'ils ne le montrent pas, je pense qu'ils ont en eux, et c'est très commun dans la Caraïbe, une espèce d'élégance innée, une assurance, un port, une fierté innée.
- Et on ne le voit pas sur eux, effectivement.
- Et donc, effectivement, votre père, au départ, sa passion, c'était l'électronique.
- Oui, depuis tout petit.
- C'est un garçon qui était très doué pour l'électronique.
- Je le raconte dans le livre, il avait monté une radio tout seul.
- Il était vraiment doué, et donc il s'est dit, comme sa mère n'avait pas les moyens de...
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