Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
- Depuis vos débuts à l'écluse, beaucoup d'eau a coulé sur les ponts de Paris.
- Des vagues d'applaudissements ont salué la carrière d'une dame brune que vous rendez encore plus longue en interprétant des chansons devenues des classiques, celles de Barbara. Bonjour Marie-Paul Belle.
- Bonjour Jacques.
- Alors c'est vrai que vous reprenez au Théâtre de Passy pendant 15 jours du 3 au 15 juin ce récital de Barbara qui est devenu un classique.
- Donc on va en profiter pour évoquer ce récital et Barbara et évoquer votre parcours parallèle à celui de Barbara, c'est le principe des clés d'une vie.
- Oui, ça me fait plaisir, surtout que dans ce récital, je chanterai aussi des chansons de mon répertoire.
- Ça sera moitié-moitié.
- Parfait. Alors là, on va parler de Barbara aujourd'hui.
- Et on va parler d'abord du 29 janvier 1970.
- C'est, à mon avis, d'après mes renseignements, le soir où vous avez débuté à l'écluse.
- Je ne me souvenais plus du jour exact.
- Ça me fait plaisir que vous me le rappeliez.
- Mais je me souviens que c'était...
- C'était en janvier, c'est vrai.
- Et ce soir-là, on vous propose un piano pour jouer.
- Oui, oui.
- Et personne n'avait touché le piano depuis Barbara.
- Donc j'étais très, très intimidée.
- C'était le piano que Barbara utilisait pour chanter à l'écluse.
- Absolument, oui.
- C'était un piano droit.
- Et j'étais un peu gênée parce que d'habitude, je joue avec le piano dans l'autre sens.
- Et donc, il fallait que je change un peu tous mes automatismes.
- Mais bon, ça s'était bien passé.
- C'était presque un sacrilège de jouer sur le piano de Barbara.
- Oui, j'étais impressionnée.
- J'étais très émue, oui.
- Alors, votre découverte de Barbara, Marie-Paul Belle, est liée à cette chanson, un disque que vous avez usé.
- Quand Pierre rentre, raille.
- Tiens, il faut que je lui dise que le toit de la remise a fui.
- Pierre, Pierre, une chanson peu connue de Barbara.
- Oui, qui est très sensuelle, en fait, et très dans le moment présent.
- J'aimais beaucoup.
- J'ai découvert Barbara avec cette chanson.
- Et vous aviez un disque que vous avez beaucoup écouté jusqu'à l'usure.
- Ah oui, oui, oui.
- J'ai écouté Brel et Barbara.
- Ce sont eux qui m'ont donné le déclic.
- Et quand je les ai vus sur scène, je me suis dit, tiens, c'est ça que je veux faire.
- Alors, ce qui est extraordinaire, c'est que la première télé de Barbara, dans Disco Rama, en fait, pour passer dans l'émission de Denise Glazer, il fallait avoir un disque.
- Et elle n'avait pas encore sorti son disque, Barbara chante à l'écluse.
- Et pour la première et dernière fois, Denise Glazer a mis une fausse, une petite pochette à l'écran pour pouvoir inviter Barbara, qu'elle adorait.
- Ah oui, c'est génial.
- Barbara qui s'appelait, je crois, Monique Serre, en réalité.
- Oui.
- Et qui a connu des soucis avec la guerre, parce qu'elle était juive.
- Oui, elle a dû se cacher, je crois que c'était à Saint-Marcelin.
- Et oui, elle a souffert de ça, oui.
- Oui, en fait, je crois qu'elle a déménagé 27 fois pendant l'occupation.
- Ah bon, je ne savais pas.
- Tellement, elle avait peur d'être poursuivie.
- Et l'étoile jaune était un cauchemar.
- Ah oui, oui, oui.
- Ah non, ça, je ne savais pas.
- 27 fois, oui, ça fait...
- Ça fait beaucoup.
- Ça fait beaucoup, oui.
- Alors, son père, je crois, était parti en déportation et il est revenu.
- Il y a une histoire avec son père, Marie-Paul Belle.
- Oui, je pense qu'il y a une histoire de viol.
- L'aigle noir fait allusion à cet événement.
- Mais surtout, je crois qu'il est revenu de la guerre, mais il est parti directement en quittant sa famille.
- Ah, ça, je ne savais pas.
- Si, si.
- Et je crois qu'un jour, il est dans un bistrot, on voit Barbara à la télé et un client dit, c'est ma fille.
- C'est ça, les véritables histoires.
- Ah, ça, je ne savais pas du tout.
- C'est intéressant.
- Et en fait, l'homme au comptoir essaie de retrouver Barbara.
- Oui.
- Il va la retrouver quelques semaines plus tard.
- Oui.
- Et il...
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