Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, le supplément média.
- On est obligé de vous mettre ça, c'est les temps modernes de Charlie Chaplin.
- C'est un documentaire que vous pouvez encore voir sur RTTV.
- Chaplin, j'allais dire Chaplin, pardonnez-moi.
- Et les temps modernes, la voix du silence.
- Réalisateur Grégory Monroe qui est notre invité, bonjour.
- Bonjour.
- Alors vous êtes intéressé à ce film, ce film mythique du cinéma mondial aujourd'hui.
- Mais pour une raison très simple, c'est que c'est un film de résistance de la part de Charlie Chaplin.
- Puisque c'est au milieu du succès qu'était le film avec voix, images, son, musique.
- Lui a décidé de rester dans les films muets et c'était son dernier film.
- Absolument, c'était son dernier film muet, quasiment muet.
- Et effectivement, ce film marque une rupture.
- En fait, c'est un film de bascule.
- Il est beaucoup de choses en fait, il résiste à beaucoup de choses dans ce film.
- Évidemment, il y a la partie, on va dire, artistique, technique, nostalgique du personnage de Charlot que Chaplin voulait absolument conserver.
- Il faut quand même savoir que depuis 1914, c'était quand même le personnage le plus connu au monde.
- Oui, c'est vrai.
- Et il était connu pour être ce qu'il est.
- C'est-à-dire qu'il ne parlait pas, il avait toutes ses mimiques, etc.
- Donc à un moment donné, c'est un risque pour Chaplin que de se trahir ou de trahir son personnage en, par exemple, en lui faisant parler.
- Et qu'elle voit lui donner.
- C'est un moment où on entend, où il dit, je ne sais pas quelle voix lui donner.
- Absolument.
- Oui, oui.
- En fait, c'est très compliqué parce qu'il faut savoir quand même que quand les temps modernes sont sortis, et sortis, en temps moderne d'ailleurs, ça faisait depuis à peu près presque dix ans, que le cinéma parlant était installé un peu partout dans le monde.
- Parce que vous racontez ça, c'était un succès absolument colossal.
- Les salles étaient pleines de nouveaux acteurs et stars.
- Eh bien, c'est ce que je vous propose d'écouter.
- C'est la première minute où vous racontez ça.
- À Hollywood, c'est la frénésie.
- Plus de 150 longs-métrages déferlent sur le grand écran.
- En quête de sensations fortes, le public se presse dans les salles obscures à la rencontre de ses idoles.
- Depuis la fin du cinéma muet, de nouvelles stars se font les porte-voix d'une industrie florissante.
- James Stewart balbutie.
- Bette Davis courtise.
- Johnny Westmuller révise ses répliques.
- Au milieu de ce vacarme, une décennie après l'avènement du parlant, un homme, un seul.
- Résiste encore.
- Charlie Chaplin, roi de la pantomime, signe avec les temps modernes son sixième long-métrage muet.
- Il passe pour un ringard à cette époque-là, de ne pas vouloir aller au parlant.
- Alors, auprès de qui il passe pour un ringard ? Des studios de cinéma.
- C'est-à-dire que les studios de cinéma l'oublient.
- Il y a aussi un moment où vous dites dans le doc, les studios de cinéma lui disent tu dois passer à la modernité.
- Oui, alors on le pousse.
- Oui, mais il ne passe pas du tout pour un...
- Je ne pense pas qu'il passe.
- Pour un ringard, je pense qu'il était en marge.
- Mais il ne faut pas oublier que Chaplin avait ses propres studios.
- Oui, absolument.
- Il se produisait, il faisait tout et il montait même lui-même.
- C'était une force.
- Non, je ne dirais pas quand même qu'il passe pour un ringard.
- Oui, on lui a mis...
- C'est-à-dire que c'est aussi commercial.
- C'est-à-dire qu'à un moment donné, le cinéma parlant est devenu un objet commercial.
- Et le cinéma s'industrialise.
- Vous voyez ? On passe de...
- Enfin, on est passé en tout cas, en 1927, de l'artisanat à la grosse machine hollywoodienne.
- Donc lui, au milieu de ça.
- Mais lui, il n'a jamais été dans cette grosse machine-là.
- Vous voyez ? Donc aussi...
- Ce qui est compliqué, c'est qu'à un moment donné, il ne peut pas non plus aller à contre-courant.
- Et je pense qu'il était quand même conscient de ça.
- Je ne pense pas qu'il a résisté.
- Mais à un moment donné, il savait bien qu'il fallait qu'il y aille.
- D'ailleurs, il ne faut pas oublier son film précédent, Les Lumières de la Ville,...
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