Emmanuel Macron a-t-il réussi son pari ? Écoutez la chronique d'Elisabeth Lévy
Du lundi au jeudi à 8h10, retrouvez une Elisabeth Lévy cash. Notre éditorialiste donne son avis sur un sujet d’actualité sans tabou et sans interdit.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission :
"RN : considéré comme le grand perdant."
Patrick Roger : Il est 8h14, Lévy sans interdit, Elisabeth Lévy, bonjour.
Elisabeth Lévy : Oui bonjour, excusez-moi, il y a un téléphone.
Patrick Roger : Ah bah alors attendez, oui, on entend du bruit à côté de vous.
Elisabeth Lévy : Et vous qu'on entend en stéréo.
Patrick Roger : Oui, je précise que vous êtes à distance avec nous, mais en ligne, bien présente quand même Elisabeth. Alors vous revenez sur ces résultats, plutôt inattendus, si l'on regardait les prévisions, les projections des instituts de sondage. Même si on l'avait dit, il fallait être extrêmement prudent, parce qu'évidemment ce n'était pas une élection, mais 577 élections sur ces deux tours.
Elisabeth Lévy : 500 plutôt, puisque 77 avait déjà eu lieu je crois. Bien sûr, bien sûr. Non mais sur les deux tours. C'était tout de même une drôle de soirée Patrick, puisque le nouveau Front Populaire qui a 174 sièges se prend pour la majorité, et qu'il a 100 sièges de la majorité tout de même, et réclame le pouvoir, on l'a entendu bien sûr. Le Rassemblement National avec 143 sièges a tout de même 54 sièges de plus que de la précédente mandature, et il est tout de même le premier parti de France, et pourtant il est considéré comme le grand perdant. Alors certes, attention, les Français ont voté, il y avait des candidats RN dans 500 circonscriptions, et les Français ne les ont pas choisis. Et pourquoi ? D'abord parce que sans doute pour beaucoup, Jordan Bardella n'a pas prouvé sa capacité à gouverner. Il y a eu aussi les candidats infréquentables, sans doute moins que ce qu'on a dit, mais tout de même certains étaient tout à fait problématiques. Mais il me semble que cette élection, évidemment elle est tout à fait régulière, mais l'idée était un peu pipée.
"Un électeur de gauche vaut deux électeurs RN."
Pourquoi ? D'abord parce que l'élection suppose un débat loyal, et puis on a abondamment commenté ce matraquage inouï sur le parti de la haine, alors que tous les beaux esprits du pays, si vous voulez, vous affirment, vous disent que le nazisme arrive, et bien évidemment vous hésitez devant l'isoloir. Et des Macronistes, des électeurs Macronistes par exemple, ont préféré élire Raphaël Arnault que la sortante RN. Donc il y a eu ce front républicain, qui est en réalité la forme politique du tous contre un. On traite spécifiquement un seul parti, et ça se traduit évidemment avec les unions, par une énorme distorsion majoritaire, qui existe dans notre mode de scrutin, mais là vous avez 9 300 000 voix de voix pour le RN, et 5 100 000 pour le nouveau front populaire. Ce qui veut dire qu'à la louche, j'ai pas fait le calcul, mais un électeur de gauche vaut deux électeurs RN. Alors c'est légal, je le répète, mais ce n'est pas absolument réglo, cher Patrick.
Patrick Roger : Oui absolument. Alors sur les chiffres, je tiens à préciser aussi qu'on arrive au décompte quasi officiel, vous avez dit 174 sièges pour le nouveau front populaire, je crois que c'est 182 selon le dernier décompte, majorité relative, mais tout ça s'affine évidemment ce matin. (...)