Retranscription des premières minutes :
- Les Vraies Voix Sud Radio, le grand débat du jour.
- Après les violences qui ont suivi la victoire du PSG le week-end dernier, le ministre de la Justice veut frapper fort, peine minimale, fin du sursis et des aménagements automatiques.
- Mais les magistrats montent au créneau ces dernières heures.
- Laure Becquiaud, procureure de Paris, affirme ce matin que 90% des dossiers ont déjà reçu une réponse pénale.
- Et Rémi Heitz, procureur général près la cour de cassation, redise ailleurs « Il faut laisser les juges faire leur travail dans la sérénité ».
- Alors parlons vrai, est-ce que des peines avec sursis ou des TIG sont dissuasives des travaux d'intérêt général contre la récidive selon vous ? Et à cette question, peine symbolique pour les casseurs, la justice est-elle déconnectée ? Vous dites oui à 97%, vous voulez réagir ? Le 0826 300 300 avec nous, Evelyne Cierre-Marin, magistrate et ancienne présidente du syndicat de la magistrature.
- On va faire un tour de table, Philippe Bilger.
- Je me demande, dans la mesure où Evelyne Cierre-Marin est régulièrement invité, pour que je lui apporte la contradiction, si elle n'a pas une chambre à sud radio, parce que c'est assez extraordinaire, ça doit être le progressiste de notre ami Philippe, bien je vous en prie.
- Mais sérieusement, je trouve que les magistrats, ceux qui ont été nommés, dans leurs déclarations, ont montré qu'ils étaient totalement désaccordés avec la majorité politique.
- Ils ont exprimé des étonnements, voire de l'hostilité à l'égard de décisions qui n'apparaissaient pas à la hauteur, et du sentiment populaire qui partageait la même impression.
- Je suis tout de même très étonné.
- Je vais aller très vite là-dessus.
- À partir de ce qui s'est passé depuis le 31 mai, on peut où adapter les critères conventionnels, traditionnels, de la justice pénale.
- On voit arriver des prévenus dont certains n'ont jamais été condamnés, dont la preuve individuelle est difficile à rapporter, et on les condamne traditionnellement.
- C'est ce qui s'est passé à du sursis, avec de l'amende, plus le colifichet d'un stage de citoyenneté qui a à peu près autant d'importance que faire de mes amis contradicteurs des intelligences.
- Merci beaucoup, c'est sympathique, on a bien fini de venir.
- Plus sérieusement, ou bien on considère que les gens qui ont été déférés depuis le 31 mai, en dépit de leur acte apparemment isolé, appartiennent à un processus collectif de violence dans lequel ils ont participé, et on les condamne évidemment à des peines d'emprisonnement ferme.
- Mais quelle image la justice donne avec les déclarations qui viennent… Et non plus théorisées, une forme d'impuissance.
- Benoît Perrin, je vous rassure, Philippe Bilger ne vous a pas traité de crétin, ni vous, ni René Chichaud, Benoît Perrin.
- Bon déjà, je trouve ça très pertinent que les magistrats s'expriment et expliquent justement les décisions qui sont prises par dos.
- Donc ça c'est, je trouve pour le coup, une bonne nouvelle.
- En revanche, la vraie, je crois, mauvaise nouvelle, c'est effectivement tous les Français s'aperçoivent du décalage de plus en plus important entre justement la théorie et la pratique.
- En théorie, on nous parle effectivement de… des années de 5 ans, de 7 ans de prison ferme, quand on fait des vols, quand on agresse des policiers, et Philippe l'a très bien dit, on se retrouve avec du sursis.
- Alors on nous répond toujours, ah mais vous savez, on regarde la gravité de l'acte.
- On nous répond, oui mais on regarde, est-ce qu'il y avait des antécédents ? Ensuite on nous répond, ah là là, mais on regarde aussi la situation personnelle de la personne qu'on a en face de nous.
- Bon, écoutez, très bien, mais quand on est, je crois, un citoyen français et qu'on regarde un petit peu ce qui se passe, on est quand même un peu affolé de cette perception, de ce sentiment qui… Alors maintenant, aujourd'hui, il n'est plus un sentiment d'une espèce de laxisme et c'est vrai qu'on est en train de se demander, mais pourquoi finalement il ne peut pas y avoir simplement des périodes de prison ferme très courtes, mais quand même des périodes de prison ferme ? René Chiche.
- Alors, déjà,...
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