Retranscription des premières minutes :
- Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
- Second tour au PS, les socialistes votent aujourd'hui pour le second tour entre le premier secrétaire sortant, Olivier Faure, et le maire de Rouen, Nicolas Manière-Rossignol.
- Alors parlons vrai, est-ce que le PS doit être un parti social-démocrate ou un parti clairement à gauche ? Et à la question, le PS peut-il redevenir le parti leader à gauche ? Vous dites non à 90%.
- Tiens, vous étiez au parti socialiste et vous avez décidé de le quitter ? Ou au contraire, vous venez d'adhérer ? Venez nous donner votre avis au 0826 300 300. Avec nous, Jean Petot, politologue, et on fait un tour de table des vraies voix.
- Philippe Bilger.
- Mon cher Jean, vous avez toujours autant d'esprit, mais vous êtes toujours aussi pessimiste sur la gauche.
- Et bizarrement, c'est un homme de droite clairement assumé, peut-être même réactionnaire en certaines de ses positions, qui trouve...
- Je trouve que vous êtes naturellement un peu sévère, mais parce que j'ai une approche très superficielle de la politique.
- Je sens tout de même dans la population un désir de gauche. Je veux dire, on a envie de retrouver un vrai parti de gauche cohérent, équitable, avec une base intelligente, débarrassé des scories et des fulgurances...
- d'un Mélenchon. Et je résume, au fond, si le Parti socialiste avait des leaders et des responsables avec le talon d'un Mélenchon sans ses fureurs, est-ce que vous auriez dit la même chose ? Ah bah tiens, on va faire répondre Jean Petot. Allez-y.
- Non mais peut-être, comment dire, en matière de sociologie, que j'ai eu un biais. C'est l'absence de Cécile. Ça a provoqué chez moi un accès de mélancolie.
- Qu'on embrasse.
- Et voilà.
- Non, pas plus sérieusement, mais pour rebondir sur votre réflexion, Philippe, on peut s'interroger sur l'ampleur de la réponse des auditeurs de Sud Radio.
- Est-ce que c'est parce qu'ils considèrent qu'un autre type de formation de gauche, avec une autre complexion, si je puis dire, que le Parti socialiste, pourrait avoir une place ? Ou est-ce que c'est définitivement les thèmes...
- De la gauche qui sont ainsi, j'allais dire, renvoyés à la poubelle de l'histoire pour prendre une expression célèbre. Là, il y a matière à se poser la question. Je ne suis pas sûr que, quand on dit « l'EPS est-il condamné à disparaître », je ne suis pas sûr que ça veut dire que les thèmes sont obsolètes, que les idées...
- Et en particulier, est-ce qu'on peut considérer comme des avancées sociétales ou davantage de justice sociale ? C'est pas sûr que les Français rejettent globalement.
- Mais c'est certainement plutôt l'appareil politique qui est, je crois, condamné dans le chiffre spectaculaire que Philippe vient de nous donner. Ça veut dire quoi, l'appareil politique ? C'est une formation qui, d'abord, est quasiment...
- À l'os, 40 000 inscrits, 20 000 votants, c'est rien du tout. C'est vraiment une formation qui, eu égard à son histoire, eu égard à ses leaders, eu égard à ce qu'elle a pu porter dans la vie politique française, ne correspond plus à l'ombre de lui-même.
- Premier élément. Deuxième élément. Quels sont les leaders qui incarnent, en quelque sorte, ou qui pourraient incarner un projet ? Eh bien là, on voit qu'il y a...
- Un nouveau, un autre problème. Plus d'idées. Pratiquement plus d'idées. En tous les cas, un appareil sclérosé et une absence d'incarnation, c'est quand même des ingrédients qui peuvent être réunis pour que le cadavre ne bouge plus.
- Tom Connell, qui, lui, n'est pas conservateur, contrairement à Philippe Bilger. Non. Mais moi, je pense que le vrai problème de la gauche... J'ai vu qu'ils avaient refusé effectivement toute alliance, enfin toute idée d'une primaire unique à gauche.
- Donc ça, je pense que c'est quand même une grosse erreur, parce qu'à mon avis, c'est la garantie de perdre. C'est la garantie de faire perdre à la fois le PS, mais de faire perdre la gauche de manière générale.
- S'il y a deux primaires, une primaire, disons, plutôt LFI et tutti quanti, et une primaire plutôt PS, on est absolument certain que la gauche va perdre aux prochaines présidentielles. Donc ça, je pense que...
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