Retranscription des premières minutes :
- Les Vraies Voix Sud Radio, le grand débat du jour.
- Et colère des syndicats pénitentiaires après la demande d'extraction de Mohamed Amra la semaine prochaine pour être auditionné par des juges à Paris.
- Son évasion sanglante au péage d'un Carville avait coûté la vie à deux agents pénitentiaires l'an passé.
- Bruno Retailleau préférait une audition en visio ou dans la prison.
- Alors parlons vrai, est-ce que vu le coût et les risques de ce transferment, puisque ce serait de compter sur Sartre à Paris, aller-retour et par voie terrestre bien évidemment, ça ne vous paraîtrait pas quand même un peu risqué et surtout un peu cher ? Et à la question, Amra extrait de sa prison, est-il responsable ? Vous dites oui à 91%.
- Vous voulez réagir au datant vos appels au 0826 300 300 avec nous.
- Wilfried Fonck, secrétaire national du syndicat pénitentiaire UFA Punza.
- On fait un tour de table, Philippe Bilger.
- On ne discute pas, me semble-t-il, l'obligation à un moment donné, tout de même, d'avoir un interrogatoire entre le mise en examen et le magistrat instructeur, je veux dire physique, parce que d'aucuns évoquent la visio partout, ce qui serait absurde.
- Mais la discussion porte sur les modalités techniques ou bien le respect des règles traditionnelles.
- Alors peut-être vais-je être minoritaire, j'ai bien conscience de toutes les difficultés techniques, les frais que vous avez évoqués, Bruno, un ensemble de choses.
- Moi, ce qui me gêne, mais peut-être, est totalement discutable, c'est que devant la malfaisance criminelle, devant le double assassinat, devant les moyens de l'État, eh bien, en quelque sorte, nos règles nécessaires et ordinaires sont en train de plier.
- Et je n'ose imaginer ce que demain donnera si on continue cette criminalité qui peut être atroce, pire que celle qu'a commise Amra.
- Moi, ce qui me fait très peur, c'est qu'en définitive, c'est la criminalité qui nous gouverne, avec cette nécessité technique que tout le monde semble valider.
- François Zewa.
- Écoutez, il vient de me convaincre, Philippe Bigère, parce que je me dis « Errare humanum est », « Perseverare » et « D'abolicum ».
- C'est qui ça ? C'est pas ça. Le sujet, vous voyez, peut-être, ce n'est pas marrant.
- Mais François, on a quelqu'un d'intelligent.
- J'ai été, et de cultivé aussi, je ne suis pas juste hyper mnésique, en fait.
- Ça, c'est mon coup droit, je viens de sortir.
- Non, mais je vais jusqu'au bout.
- C'est-à-dire que ma première réaction, elle est une réaction de ce qu'on appelle le bon sens.
- C'est pour ça que je me bats toujours contre cette expression un peu débile.
- Non, pas du tout.
- Mais le bon sens, ça fait faire beaucoup de conneries.
- Non, pas du tout.
- Non, non, non, mais là, le bon sens, c'est pourquoi est-ce qu'à la limite, le magistrat ne se déplace pas, etc.
- Mais quand même, l'argument de Philippe, parce que je voulais l'entendre in vivo, en fait, in situ, son argument est très fort, en fait.
- Ce qu'il dit, ce que vous dites, m'a convaincu.
- C'est-à-dire, est-ce qu'on doit, nous, ratiociner notre manière de rendre la justice, de mener des interrogatoires, parce qu'on a été terrorisés à un momentum par un délinquant, un criminel XY.
- Il m'a convaincu.
- Je pense que c'est bien de mettre tous les moyens pour montrer aux criminels qu'on ne plie pas.
- Bruno Pommard.
- Alors, le bon sens, c'est quoi ? Le bon sens va parler.
- Ben oui, excusez-moi, cher Françoise.
- Moi, je suis un pragmatique.
- D'abord, je connais un peu le domaine de la sécurité pour en avoir fait tellement toute ma vie.
- Mais je trouve que c'est tout simplement du bon sens des autorités de dire qu'à un moment donné, compte tenu du profil personnel, je ne suis pas d'accord, je ne suis pas contre ce que tu dis, Philippe, le fait que les magistrats peuvent voir des criminels.
- Mais là, on a affaire à un criminel traditionnel, le voyou traditionnel.
- On a affaire à un tueur sanguinaire.
- Quelqu'un qui a démontré à la dernière extraction qu'évidemment, il avait réussi à faire tuer deux agents pénitentiaires.
- Donc, je pense qu'il faut prendre les mesures.
- Et ça, pour moi, c'est du pragmatisme.
- C'est du...
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