Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
- Notre invité de ce matin, Nathalie Loiseau, qui est députée européenne et secrétaire nationale à l'international chez Horizon.
- Bon, voilà. C'est un peu compliqué, mais finalement très simple. Bien. Nathalie Loiseau, je ne vais pas vous parler d'Edouard Philippe, mais je vais vous parler de la guerre entre Israël et l'Iran, entre Israël et l'Iran. L'Europe, enfin, je dirais. Pourquoi ? Parce qu'à Genève, rencontre ce matin entre les ministres des Affaires étrangères français, allemand et britannique et le ministre iranien des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie, la chef de la diplomatie européenne, qu'Ajacalas sera aussi présente, Nathalie Loiseau. C'est le premier rendez-vous diplomatique depuis le début de la guerre entre Israël et l'Iran.
- Pourquoi est-il si important, ce rendez-vous ? Ce rendez-vous, il est essentiel parce qu'on en est là aujourd'hui, parce qu'au départ, évidemment, l'Iran enrichit de l'uranium très au-delà des limites autorisées et très au-delà d'un usage civil. Tout le monde le comprend.
- Mais avant, 2015, les Européens, avec Obama, mais les Européens surtout, avaient obtenu un accord avec les Iraniens pour bloquer l'enrichissement de l'uranium.
- Et cet accord qui était ferme, les Français étaient d'ailleurs à la pointe de l'épée, comme on a dit à l'époque, pour obtenir un accord très ferme vis-à-vis de l'Iran, il a été déchiré par qui ? Par Donald Trump pendant son premier mandat.
- Oui.
- Et c'est à partir de là, à partir du moment où les États-Unis de Donald Trump ont dit « on ne respecte plus cet accord nucléaire », que les Iraniens se sont mis à enrichir de l'uranium jusqu'à 60% aujourd'hui.
- Il n'y a aucun pays...
- Qui enrichit de l'uranium à 60% pour un usage purement civil.
- Tous ceux qui sont allés dans cette direction-là se sont dotés de l'arme nucléaire ensuite.
- Donc pour vous, c'est clair, le premier responsable de la situation actuelle, c'est Donald Trump ? C'est l'Iran aussi, évidemment. C'est l'Iran des Mollahs.
- Parce que quand même...
- En 1979, l'ayatollah Khomeini revient de France et prend le pouvoir à Téhéran.
- Et l'Iran des Mollahs...
- Annonce sa volonté de détruire Israël.
- Commençons par le commencement.
- Oui, oui.
- Mais dans cette situation, les Européens, notamment les Français, ont négocié un accord nucléaire pendant des années.
- J'y en ai fait partie de cette négociation quand j'étais diplomate.
- Dix ans pour aboutir à l'accord de Vienne de 2015.
- Et on y était parvenus.
- L'AIEA, donc l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique, était présente en Iran.
- Elle l'est toujours d'ailleurs.
- Et surveillait les sites nucléaires.
- Le jour où Donald Trump a dit « Cet accord, c'est n'importe quoi. Moi, j'en fais sortir les États-Unis. » L'AIEA a perdu ses capacités de surveillance.
- Les caméras vidéo sur les sites nucléaires ont été retirées.
- Et l'Iran a accéléré sa course vers un uranium tellement enrichi que c'est forcément à destination militaire.
- Voilà. Et forcément à destination militaire.
- C'est la raison évoquée évidemment par Israël pour engager...
- cette guerre.
- Cette guerre, ce n'est pas la guerre d'Israël.
- C'est la guerre du monde libre.
- Un choc des civilisations.
- C'est le président du Parlement israélien qui dit cela.
- Israël, de son côté, Frédéric Schmerz, dit « Israël fait le sale boulot pour nous ».
- C'est vrai ça ? Est-ce qu'Israël fait le sale boulot pour nous tous ? Un dirigeant européen ne devrait pas utiliser les termes qu'a utilisés Frédéric Schmerz.
- Tout le monde, tous les gens censés, veulent ralentir le programme nucléaire.
- Et convaincre les Iraniens, y compris par une pression maximale, d'arrêter ce programme et de ne pas aller vers une bombe iranienne.
- Ceci étant, les services de renseignement occidentaux, notamment la CIA, disaient « Il n'y a pas de passage à une arme nucléaire.
- Il y a un enrichissement de l'uranium accéléré.
- Il n'y a pas de passage à l'arme nucléaire. » Il y avait des négociations en cours.
- Des négociations qui inquiétaient Israël, qui inquiétaient les Européens.
- Parce que, rappelez-vous, il y a quelques semaines, c'était les Etats-Unis tout seuls qui négociaient avec l'Iran.
- C'était M. Vitkoff dont le fait d'arme, c'est d'être promoteur immobilier.
- Je n'ai rien contre les promoteurs immobiliers.
- Je ne me permettrai pas de faire de l'immobilier.
-...
Transcription générée par IA