Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
- Notre invité, David Lissnard, maire de Cannes et président de l'Association des maires de France. Bonjour.
- Bonjour. Merci d'être avec nous. Alors nous allons revenir évidemment pour commencer sur le drame de nos gens.
- 14 ans, un ado qui sort un couteau et qui tue une assistante d'école qui fait son boulot, qui aide les élèves.
- Mélanie, 31 ans, un élève de 14 ans. François Bayrou parle de dérive de la société. Vous diriez les mêmes mots ? D'abord, pardon, mais ne comptez pas sur moi pour être soit dans l'étalage émotionnel, soit dans le commentaire.
- D'abord parce que... Oui.
- Parce qu'en tant que citoyen, moi, j'en peux plus de tout ça. Et que le rôle des dirigeants, c'est d'analyser les situations et de prendre des décisions.
- C'est pas de faire des effets d'annonce qui ne sont jamais suivis d'effets. Ce n'est pas de nier la réalité. C'est d'exécuter des choses.
- Et aujourd'hui, sur ce qui s'est passé hier, je pense qu'il faut attendre d'en savoir plus.
- Oui. L'Éducation nationale s'est empressée de dire que l'auteur des faits n'avait pas d'antécédent.
- Et puis on apprend par ailleurs qu'il a déjà été exclu deux fois de façon privilégiée.
- Pour violence. Pour des faits violents.
- Pour assister à des conseils d'établissement. Enfin c'est pas anodin qu'il aurait... Enfin qu'il a essayé d'étrangler un de ses camarades lorsqu'il était en sixième, donc il y a trois ans.
- Donc attendons de voir cela. Ce qui, là-dedans, est troublant, c'est que ça intervient à la suite d'autres événements qui sont d'autres natures, mais qui renvoient toujours à une violence extrême.
- Et c'est là que le rôle de la puissance publique, c'est quoi ? Un, l'État, c'est d'assumer sa fonction régalienne. Je sors du cas d'hier qui, à mon avis, renvoie à d'autres sujets, dont la santé mentale, qui a à juste titre été évoquée hier.
- Je vais vous en parler. Je vais vous en parler.
- Qui a à juste titre été évoquée hier. Mais on verra ce que diront les pédopsychiatres. On verra ce qui sera dit. Mais en attendant, c'est que hier, comme c'était le cas lorsqu'il y a eu le meurtre d'Elias, comme c'était le cas lorsqu'on a retrouvé ces crépoles... Bref, c'est qu'il n'y a jamais, jamais la réponse qui consiste à dire que la société doit être protégée lorsqu'on identifie des enfants et des adolescents violents dont on sait qu'ils peuvent passer à l'acte. Donc un exécutif responsable engagerait un travail non pas d'affichage, mais réel à travers les clubs de sport, les établissements scolaires.
- Pour identifier ces individus que l'on connaît dans nos villes, on retrouve quasiment toujours les mêmes dans les actes de violence et les mettre dans des centres fermés, disciplinaires.
- À nos gens, pardon. Pas loin de Chaumont. Disciplinaires, nos gens.
- Deuxième élément. C'est qu'ensuite, c'est de poser la question aussi de... Ce sont des actes qui traduisent le fait que quand vous interrogez ces enfants et ces adolescents, tous les policiers vous le disent, ils n'ont aucune empathie, aucune sensibilité à l'égard des victimes. Donc on est dans ce processus qui fait que la civilisation, qui est le fait d'intérioriser des règles communes, d'appartenir à une nation, à un groupe, c'est délité. Alors il s'agit pas de déresponsabiliser. Au contraire.
- Donc on va d'abord chercher la responsabilité individuelle des individus fauteurs de troubles. On les isole pour protéger la société.
- On va produire une politique publique qui, enfin, redonne du sens de l'autorité, du respect de l'adulte, d'apprendre à gérer les frustrations.
- Enfin, troisième élément, les familles. Le rôle de l'État, c'est pas d'éduquer. C'est d'instruire et de protéger. Le rôle des familles, c'est d'éduquer.
- Et donc lorsque les familles n'éduquent plus, eh bien il est du ressort de la puissance publique de sanctionner les familles qui n'éduquent pas.
- Bien. Mais un cas ne ressemble pas à un autre cas. Oui.
- Vous êtes bien d'accord, David Lysnard. Bien. Établir des comparaisons, est-ce la bonne solution ? Non. Je vous pose cette question. Pourquoi ? Parce que depuis hier, j'ai vu quoi, après la mort de Mélanie ? J'ai vu quoi ? J'ai vu un Premier ministre nous dire...
Transcription générée par IA