Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Gourdin.
- Notre invité ce matin, Jérôme Guedj, qui est député de l'Essonne et porte-parole du Parti socialiste. Jérôme Guedj, bonjour.
- Bonjour. Merci d'être avec nous. Alors je vais commencer avec les violences qui ont suivi la victoire du Paris Saint-Germain en Ligue des champions, les interpellations à Paris. Pas qu'à Paris, d'ailleurs, parce qu'on fait une fixation sur les Champs-Élysées.
- Mais il y a eu des actes de violence un peu partout. C'est pas nouveau. Je le répète, ce n'est pas nouveau. Néanmoins, il y a eu une réalité.
- Alors Bruno Retailleau parle de barbares. Que pensez-vous de l'utilisation de cette expression « barbares » ? D'abord, c'est évidemment désolant que la fête soit gâchée par quelques crétins décérébrés. J'utilise toujours cette expression qui, évidemment, joue contre leur camp, joue contre eux-mêmes, et puis joue contre une certaine conception qu'on peut avoir des moments de communion, de communion nationale. Donc vous l'avez dit, c'est pas nouveau, mais c'est pas pour autant que c'est acceptable.
- Donc ça se condamne avec la plus grande fermeté. Je regardais là les premières condamnations en comparution immédiate, avec des profils très variés, qui correspondent pas à cette idée de barbares. Moi, j'aime pas les expressions à l'emporte-pièce de cette nature qui donnent l'impression.
- C'est des crétins. Il n'y a pas d'autres mots. Mais cette espèce d'essentialisation, je trouve que c'est pas à la mesure...
- Une volonté de toujours employer les mots qui choquent et de l'escalade dans l'expression publique.
- On est dans cette période, et Bruno Retailleau en est un champion hors pair, de la surenchère verbale, d'une forme de démagogie populiste qui consiste à cliver.
- Et dans son rôle de ministre de l'Intérieur, il est responsable du maintien de l'ordre. Il faut questionner s'il a pu s'exercer dans des bonnes conditions, si les techniques de maintien de l'ordre sont les bonnes ou pas les bonnes, ce qui, en aucun cas, n'exonère encore une fois les responsables de ces violences.
- Mais dans ces moments-là, à quoi ça sert de mettre de l'huile sur le feu et puis, d'une certaine manière, d'éclipser le fond du problème et aussi la fête qui aurait dû avoir lieu.
- Et qui a eu lieu dans de nombreux endroits. Fort heureusement. C'était un moment joyeux pour tous les supporters du PSG, pour les amoureux du foot.
- Alors inversement, vous avez Antoine Léaumont, qui est député LFI, qui accuse Bruno Retailleau d'avoir organisé le chaos.
- Ben voilà. On est dans ce jeu où la nuance n'existe pas. Il y a soit un Premier ministre qui aurait organisé...
- Les violences ou, en tous les cas, qui auraient contribué à leur déploiement. Et puis de l'autre côté, des émeutiers presque pas organisés, mais qui participeraient d'un mouvement de contestation de l'ordre établi. Bon. Encore une fois, moi, dans la période, j'essaye d'introduire avec d'autres cette idée un peu saugrenue d'avoir de la nuance. Voilà. Donc il y a en effet un problème de maintien de l'ordre dans ces moments-là, incontestablement. On ne sait plus faire. On ne sait pas faire.
- Moi, je comparais... J'ai lisé des papiers qui expliquaient qu'en Espagne, je crois que le Real de Madrid a gagné 7 fois la Ligue des champions ces dernières années.
- Et il n'y a pas d'émeute de cette nature. Pourquoi ? Et d'ailleurs, c'est pas que le foot. Pourquoi les grands rassemblements populaires, aujourd'hui, sont émaillés de violences de cette nature ? On le voit dans des manifestations de nature syndicale, politique, dans des moments festifs. Et donc, moi, comme toujours, ce qui m'intéresse, c'est de poser la question de l'efficacité.
- On a eu les Jeux olympiques l'année dernière. Il n'y a pas eu d'une seule... Non. Non.
- Une seule violence. Donc est-ce que c'est la nature de la manifestation ? Est-ce que c'est le fait qu'à l'époque, il y a eu un déploiement policier...
- Considérable. Considérable. Est-ce que c'est... Voilà. En fait, tout le monde doit se questionner. J'ai pas de réponse miracle à cet instant-là.
- Mais j'ai une seule certitude. C'est que c'est pas par des formules à l'emparte-pièce en disant « C'est toi qui as commencé, c'est ta faute », qu'on réglera le problème.
- Est-ce...
Transcription générée par IA