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Par avec François Martin

Ukraine : la situation est-elle figée ?


Plus de vingt mois de guerre, une aide militaire américaine "à court d'argent et bientôt à court de temps" selon la Maison Blanche... Le conflit russo-ukrainien est-il figé ? Pour en parler, André Bercoff reçoit François Martin, auteur de "L'Ukraine et le basculement du monde" publié aux éditions Jean-Cyrille Godefroy.
Les invités

Accompagné d'un invité expert, André Bercoff détaille pour vous, du lundi au jeudi, un fait marquant de l'actualité du jour. À retrouver sur Sud Radio et en podcast.

André Bercoff avec François Martin

Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :

"L'Ukraine et le basculement du monde"

André Bercoff : C'est pas un journaliste américain qui lit, c'est pas un éditorialiste. C'est la Maison Blanche elle-même, c'est chez Biden. Shadanda young, elle a adressé un courrier au patron de la Chambre des représentants qui est aujourd'hui commencée à majorité républicaine. Et ben, voilà, alors qu'est-ce qu'on dit ? Et ben, les autres disent, enfin c'est pas possible, un arrêt du flux d'aide militaire à l'Ukraine par les États-Unis laisserait le président russe Vladimir Poutine remporter la guerre à déclarer Jake Sullivan le conseil de la sécurité nationale de Joe Biden. Alors, où en en est, où en en est ? Et ben écoutez, ça sent très très très très très mauvais parce que le maire Vitaly Klitschko, le maire de Kiev estime, tout à fait officiellement, il l'a dit à un journal, que Zelenski paye pour les erreurs qu'il a commises. Alors François Martin, vous avez écrit et on vous avait reçu pour cela et on vous reçoit toujours avec plaisir. "L'Ukraine et le basculement du monde" qui est paru aux éditions Jean-Cyrille Godefroy. C'est ça. Alors, on voit ce qui se passe aujourd'hui.

François Martin : Pardon, ça me fait d'autant plus plaisir qu'on fête nos 600 000 bougies depuis la dernière fois que vous m'aviez reçu. Parce qu'on a fait pile 600,00 vues depuis l'époque là. 600 000 vues aujourd'hui ? Oui oui oui.

André Bercoff : Ah ben écoutez, on va fêter ça. Au champagne, au champagne. (Absolument.) Très bien. Alors, François Martin, alors, qu'est-ce qui se passe là ? Surtout quand on voit... Alors, qu'est-ce qui se passe en fait ? Est-ce que deux choses ? On voit très bien qu'on a eu beaucoup de témoignages aussi de soldats ukrainiens qui cherchent à se rendre et qu'on fusille. C'est ça. On a raconté, voilà, la fameuse contre-offensive ukrainienne absolument fêtée par certaines chaînes à d'infos continue qui a compté, vous vous rappelez, c'était fini, la Russie était...

François Martin : 150 000 morts, ukrainiens.

André Bercoff : Voilà. Et plus, on ne sait pas, enfin bon, on n'a pas les chiffres exacts. Mais surtout, on voit que d'un côté aux États-Unis, les Républicains de moins en moins, effectivement, disent oui, mais enfin, l'Ukraine, on a autre chose à faire. Que la Maison Blanche dise écoutez, on est à court d'argent, sinon de munitions. Qu'est-ce qui se passe exactement, François Martin ?

"On est dans une situation qui est, je dirais, dynamiquement stable et pas statiquement stable."

François Martin : Alors, d'abord, il faut replacer ça bien le contexte militaire qu'il faut comprendre. Déjà, les gens ont l'impression que ça ne bouge pas parce que, en fait, géographiquement, ça ne bouge pas. Mais ça ne veut pas dire que politiquement et militairement, ça ne bouge pas. On est dans une situation qui est, je dirais, dynamiquement stable et pas statiquement stable.

André Bercoff : Ça veut dire quoi, dynamiquement stable ?

François Martin : Ça veut dire que c'est stable tout en... parce qu'il y a des forces qui s'affrontent et que... géographiquement, ça ne bouge pas. Mais en fait, il y a un défensif qui est la Russie, qui aujourd'hui est passé à l'attaque progressivement sur un certain nombre d'endroits. Oui, qui est devenu offensif maintenant. Sur un certain nombre d'endroits, sur un front qui est très large et qui continue, je dirais, sa politique, qui est celle dont on avait discuté à l'époque, qui consiste à grignoter, à manger de l'intérieur, une politique que j'avais appelée de « dévitalisation progressive », avec le temps, avec une industrie, aujourd'hui, qui s'est organisée en industrie de guerre de la part de la Russie, donc parfaitement prête, alors que de l'autre côté, ce sont des entreprises privées qui vendent les armes. Donc si elles n'ont pas de durabilité de la guerre, elles ne vont pas investir dans des lignes de production. Il y en a en plus pour... Vous souvenez qu'on avait dit à l'époque qu'il y avait une différence de tir fantastique de l'ordre de 4 000 obus par jour du côté ukrainien et 40 000 du côté russe. Ça, c'était les chiffres indiqués par Jacques Beau.

André Bercoff : Et c'est toujours ça, aujourd'hui ?

François Martin : Et je pense que c'est de cet ordre-là, de toute façon. Et donc, la Russie avait un problème, c'est qu'en attendant qu'ils montent en puissance, ils avaient besoin de quelqu'un qui leur livre les munitions. Ils ont trouvé cet accord avec la Corée du Nord.

André Bercoff : C'est la Corée du Nord qui donne beaucoup.

François Martin : Essentiellement. Tu me donnes tes munitions et moi je te donne ton lanceur. Puisqu'on a vu le lanceur partir de la Corée du Nord il y a quelques jours. Donc le deal est là, en fait. D'accord. Je pense que ils ont accéléré très largement les capacités de la Corée du Nord à se doter de cette partie, je dirais, de leurs armes nucléaires. D'accord. Donc aujourd'hui, on est dans cette situation. Mais c'est pas parce que ça ne bouge pas qu'on ne sent pas que les vagues continuent à taper sur le bas de la falaise. Et on sent que la falaise commence à craquer. (...)

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