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Par avec Georges Fenech

Crépol : Thomas a-t-il été victime de l'ensauvagement de la société ?


Samedi soir à Crépol, en plein "bal de l'hiver", un "groupe d'individus extérieurs" a tenté de s'introduire dans le rassemblement, provoquant une "rixe générale". Un adolescent de 16 ans est décédé des suites de ses blessures et plusieurs autres personnes sont blessées. Gérald Darmanin s'est exprimé lundi et a qualifié d'"ignoble" et d'"inacceptable" le décès du jeune Thomas, jugeant que cet acte résulte d'une "faillite générale de notre société" et d'un "ensauvagement". Pour en parler, André Bercoff reçoit Georges Fenech, ancien magistrat et auteur de “L'ensauvagement de la France : La responsabilité des juges et des politiques”.
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 André Bercoff avec Georges Fenech

Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :

"C'est une véritable razzia qui a été commise par des jeunes dont on ne doute pas les origines."

André Bercoff : On ne croit même pas à la punition en France. Ils ont attendu pendant des heures que la gendarmerie arrive. Voilà ce que dit la responsable. Georges Fenech , vous êtes ancien magistrat, vous avez été député et vous venez d'écrire un livre qui a beaucoup de succès et justement et légitimement. L'ensauvagement de la France, la responsabilité des juges et des politiques aux éditions du Rocher. Alors, on dirait, alors voilà, certains ont commencé à dire, fait divers, fait divers, oui fait divers, un fait divers, plus un fait divers. Mais voilà encore des gens, deux se font refuser par un vigile. Je rappelle simplement, ils ont revenu à quelques dizaines de cités différentes, de vies différentes, et il s'est passé ce qui s'est passé à l'arme blanche. Georges Fenech .

Georges Fenech : Moi ce qui me frappe, c'est la manière dont les médias traitent cette affaire. Comme un simple fait divers. La dépêche AFP qui parle de troubles faites, vous vous rendez compte, des gens qui sont venus jouer les troubles faites, qui parlent de rixe, ça n'est ni des troubles faites, ni une Rixe. C'est une véritable razzia qui a été commise par des jeunes dont on ne doute pas les origines. Ils viennent d'une cité, ils ont voulu en faire des morts, ils sont arrivés avec de véritables armes, des couteaux de 25 centimètres à l'âme, véritablement des armes pour tuer. Il ne s'agit pas d'une rixe qui aurait mal tourné, il s'agissait d'une expédition manifestement coordonnée, préméditée d'individus qui viennent d'un quartier, d'une cité de romance sur Isère, et qui ont transformé cette fête en véritable horreur, en véritable cauchemar et malheureusement la mort du jeune Thomas qui personnellement m'émeut beaucoup, surtout que j'ai entendu son profil, c'était un jeune exceptionnel qui joue au rugby, qui n'avait aucun problème et qui était là pour faire la fête proprement dit. Donc le jeune Thomas malheureusement a écrit son nom dans une très très longue liste de jeunes qui ont été tués au couteau à la Kalashnikov, c'est une longue série qui signifie que notre société aujourd'hui est véritablement une société ensauvager, des scènes d'orange mécanique, tout ce que j'ai voulu dénoncer effectivement dans ce livre que vous avez rappelé et qui quotidiennement montre que c'est malheureusement une réalité de notre pays aujourd'hui, dont la sécurité n'est plus assurée.

"Mais est-ce qu'ils vont être punis ? On ne sait même pas s'ils vont être punis, je doute".

André Bercoff : Alors on va en parler justement Georges Fenech , je rappelle dans le Dauphiné libéré, ils ont raconté un peu ça dans la dernière édition, voici ce que disait un jeune homme, je vous le lis, un jeune homme dit, "on s'amusait, on était entre copains, on a passé un bon moment ensemble et un peu vers la fin, des individus sont arrivés. J'ai entendu que dehors ça s'agitait, il y avait un attroupement, je suis sorti, je me suis pris un coup de couteau dans l'épaule et dans le dos, j'ai vu mon pote Thomas se faire poignarder, j'ai eu peur de se retourner dans la salle, j'ai vu un autre pote à moi se faire planter dans le dos, j'ai compressé sa blessure pour faire un garrot, il a été touché au rein, c'était l'horreur, pour moi c'était clairement un attentat, les agresseurs ont dit, on est là pour planter des blancs, On est là pour planter les blancs." Son voisin confirme ses propos et ajoute. "C'était pas juste une bagarre comme on a l'habitude, où ça s'envoie des petits coups de poing. Les balles de village, on les a tous fait cet été dans un bon bal. Il y a toujours une bagarre, mais à la fin sinon c'est pas un bon bal. Là, la bagarre c'est très bien. Là, on est arrivé entre 15 et 20 personnes. On les connaissait pas, ils ont sorti les couteaux." Alors, Georges Fenech , quand on entend ça, on se dit mais, cet ensauvagement. Vous avez parlé dans votre livre, longuement justement. Et puis, il y a autre chose aussi. Alors, vous allez me dire, c'est difficile, mais ils ont attendu pendant des heures que la gendarmerie arrive. Et puis, vous avez entendu ce que dit cette dame, l'organisatrice, il dit "mais est-ce qu'ils vont être punis ? On ne sait même pas s'ils vont être punis, je doute". Mais c'est ce doute qui est terrible pour les gens.

Georges Fenech : Oui, parce que chacun comprend bien aujourd'hui que la justice est défaillante. Sans quoi nous n'aurions pas tous ces mineurs qui ont ce sentiment d'impunité et qui franchissent aujourd'hui des choses que moi je ne voyais pas lorsque j'étais en fonction. Il y a toujours eu des rixes, etc. Mais là, à ce point-là, on est passé dans une autre dimension. Ce sont des jeunes individus qui n'ont plus peur de rien, qui n'ont pas peur de la police, qui n'ont pas peur de la justice. Et pour cause, lorsque j'entends le témoignage de cette dame, elle reflète finalement l'immense majorité de nos compatriotes qui comprennent bien que la sanction n'est plus appliquée comme elle le devrait, qu'on fait jouer toutes les sortes d'excuses, la culture de l'excuse comme l'ont dit, c'est-à-dire ces individus qui font l'objet de discrimination, vous comprenez, (...)

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