Retranscription des premières minutes :
- Les Vraies Voix Sud Radio, le coup de projecteur des vraies voix.
- Le coup d'envoi du baccalauréat.
- Terminus pour les terminales. Dans quelques jours, le lycée c'est fini, à condition de décrocher son bac.
- Mais voilà, quand on tombe sur ce genre de sujet...
- Le passé a-t-il plus de réalité que l'avenir ? Oh non.
- Si.
- Non.
- Yalta moins x plus 2 facteur de Eisenhower égale Austerlitz à la racine carrée de Gladine Maginot.
- Si.
- Je ne veux pas ce sujet non plus.
- Vous avez un sujet préféré ? Le foot.
- La vie.
- Cette sale race ! J'avais 4 heures ! Faut passer ton bac ! Faut passer ton bac ! Faut passer ton bac ! Ah ouais, c'est croyé.
- Et dès 8h ce matin, coup d'envoi des épreuves du baccalauréat.
- Les lycéens de terminale ont donc bûché sur une dissertation ou une explication de texte.
- La technique, la vérité, la liberté et l'art étaient au programme de cette épreuve de philosophie sans cesse remise en cause.
- Alors parlons vrai. Est-ce que les cours de philo ont laissé des traces dans votre vie d'adulte ? C'est la question.
- La philosophie est-elle une raison d'être au baccalauréat ? Vous dites oui à 67%.
- Vous voulez réagir ? Le 0826 300 300.
- Et notre invité est avec nous, Gabriel Perne, docteur en philosophie, diplômé de l'école Normale Supérieure, auteur de Créer des ponts entre les mondes, une philosophie sur le terrain aux éditions Fayard.
- Merci en tout cas d'avoir accepté notre invitation.
- Bonsoir.
- Philippe Bilger, alors.
- Bien sûr que la philosophie a une raison d'être au baccalauréat.
- Et comment dire, là, en m'excusant de faire référence à une expérience personnelle, tout simplement parce qu'une fois qu'on est passionné par la philosophie, dans le secondaire ou après, naturellement, ça induit une certaine qualité de pensée tout au long de sa vie.
- Moi, j'ai toujours été passionné par la philosophie, même si j'ai cru avoir davantage l'esprit littéraire.
- Littéraire que philosophique.
- Mais ce qui me paraît s'entraîner, je le vois, pardon, avec cette présentation un peu narcissique de l'Institut de la Parole, je suis frappé de voir à quel point on voit immédiatement ceux qui ont fait de la philosophie ou ceux qui n'en ont pas fait, ceux qui n'en ont pas fait ne sont plus capables, dans le monde d'aujourd'hui, de penser de manière non utilitaire mais gratuite.
- Et les autres ? C'est fabuleux.
- Ils peuvent penser de manière gratuite.
- Et je pense que ça vient très directement d'un apprentissage philosophique dans le scolaire.
- Françoise Dubois.
- Oui, oui, la philosophie, ça vous aide à penser le monde de toute façon, même si vous ne la comprenez pas immédiatement.
- Mais là, Philippe est en train de ranimer les grandes guerres entre les littéraires et les scientifiques, alors qu'il y a beaucoup de scientifiques, d'ailleurs, qui sont très bons en philo, parce que, notamment, sur la base du raisonnement.
- Mais pour ce qui est, ai-je envie de dire, moi, je le vois, avec le personnel politique, vous avez les politiques poétiques, et ce sont des esprits vraiment philosophiques qui réfléchissent, et puis les politiques tableaux XL.
- J'ai toujours dit et expliqué que nous n'entraînons pas une nation avec des tableaux XL.
- On entraîne une nation avec une vision, avec des concepts.
- Moi, je suis dingue de politique et de philosophie.
- Et de philosophie politique, n'en parlons pas.
- C'est une passion, s'entraîner à la réflexion et ouvrir à chaque fois un peu plus son propre cœur, parce que, finalement, ça sert à ça, la philosophie, ça sert à devenir un être humain complet, qui est capable d'élargir son cœur à chaque instant, me semble-t-il.
- François Hurel.
- Moi, dans ma vie, j'ai dû faire de la philosophie de comptoir, en fait.
- C'est vachement bien aussi.
- Elle est bien.
- Finalement, moi, à mes yeux, c'est une façon de développer son esprit critique, c'est une façon de s'interroger, c'est une façon de penser.
- Alors, certes, elle est au contrepoint, peut-être, de la matière du français, de la philosophie, mais, en tout cas, il y a une chose qui est sûre, c'est qu'elle doit se développer, parce que tout ce qu'on se dit sur cette société de violence...
Transcription générée par IA